Le frère dont il est question au début de ce petit livre et qui me visitait pour un entretien en prévision de son prochain mariage me quittera ce soir-là en me laissant une image percutante concernant l’Eglise en France : « une boîte de conserve trouée et qui perd son liquide de partout », dira-t-il.
Terrible mois de mars 2001, mois de la fièvre aphteuse qui déferle sur l’Europe. L’horreur de ces bûchers dans la campagne anglaise sur lesquels brûlent par centaines, par milliers, ovins et bovins. Terrible rappel de la part de D.ieu concernant un autre « holocauste » pour lequel l’Angleterre n’a jamais fait son autocritique : la Shoah de millions de Juifs qui n’ont pu rejoindre la terre d’Israël à cause du « Livre Blanc » limitant à quelques milliers seulement le nombre des Juifs autorisés à retourner en Israël, dans les terribles années de la deuxième guerre mondiale.
Terrible mois de mars 2001. Élections municipales en France. La droite reconquiert du terrain et l’extrême droite, ou ses idées absorbées par une partie de la droite, reprennent du poil de la bête. Je songe à ma prophétie donnée en 1997 d’un coup d’Etat à venir de la part de la droite et de l’extrême droite en France…
Terrible mois de mars, terrible mois d’avril 2001 en France (pluies et inondations catastrophiques une fois encore). Mon fils David : « Dans une vision, le Seigneur m’a montré, le 25 mars 2001, que le Titanic France qui a heurté son iceberg en est au dernier niveau d’inondation avant le naufrage total. » France, que t’arrive-t-il ? Qu’est-il arrivé à la nation dont j’ai retrouvé la semence de pureté très ancienne sur les couleurs bleu et blanc et à fleurs de lis du drapeau de « la Belle Province[1] », dont j’ai retrouvé la pureté dans les mots simples, sans apprêt, et la voix claire, si claire de cinq ou six jeunes vierges qui louaient le Seigneur lors d’une rencontre à Montréal ?
La France d’aujourd’hui, abreuvée de son histoire et de trop d’histoires, est une tombe spirituelle. François Mitterrand, le dernier pharaon, dernier « roi républicain », en a scellé les portes. Jacques Chirac n’est pas un pharaon. Il est un acteur post-tragédie. Il joue des rallonges que personne ne prend au sérieux, conscient que quelque chose d’imminent APPROCHE. Ayons de la compassion et prions pour cet homme qui est un Louis XVI républicain et qui va sans doute « en prendre », comme on dit, pour les autres.
Jeunes vierges du Québec, filles de Normandie, de Bretagne et du Poitou, que la France abandonna jadis lâchement en terre devenue terre d’exil, face aux Anglais et aux indigènes, ramenez-nous la semence de pureté de la France d’antan, de la France de Jean Valdo et de tant d’autres, de la France d’avant l’Histoire et d’avant les histoires.
Terrible mois de mars 2001, où l’on peut faire un bilan de la façon très ambiguë dont on agit à l’égard des églises évangéliques en France depuis quelques années maintenant, sous prétexte de « danger – sectes ». Hormis un courageux pasteur de Normandie qui a osé s’exprimer clairement dans les éditoriaux de son journal « Résurrection » et de récentes prises de position un peu plus vigoureuses de la part du Président de la Fédération Protestante, quelles voix se sont élevées publiquement pour dénoncer le caractère malsain et finalement anticonstitutionnel de la soi-disant chasse aux sectes qui se pratique avec une évidente intention d’amalgamer églises évangéliques et sectes dans l’esprit du public ?
A travers cette désertion phénoménale de tant de pasteurs et leaders qui préfèrent arrondir leur dos plutôt que de s’exprimer ouvertement, comme le feraient des pères soucieux de l’avenir de leur famille, beaucoup de chrétiens se posent des questions aujourd’hui. À partir de ce constat de démission massive de nos leaderships, posons la question qui est au centre de ce livre : qu’en est-il des pères authentiques dont les places ont été trop longtemps tenues par des chefs à mentalité de maîtres ?
[1] Le Québec