– Troisième section du « Kaddish » :
« Que du ciel parvienne à vous et à tout le peuple d’Israël une grande paix, vie, abondance, guérison, libération, pardon, rémission, aisance et secours. Dites Amen »
– Troisième section du « Notre Père » :
« Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien; pardonne-nous nos offenses, comme aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin »
La ressemblance est ici aussi évidente. Dans les deux sections comparées, on retrouve une prière quant à nos besoins.
Dans la section 3 du « Kaddish », il est question d’obtenir pardon, rémission et libération. Dans la section 3 du « Notre Père », il est question aussi d’obtenir pardon et libération. Il y est écrit : « Mais délivre-nous du Malin ».
La suite et la fin du « Kaddish » et du « Notre Père » sont toutes deux des conclusions.
Certes, il serait intéressant de détailler encore cette comparaison, « Kaddish » – « Notre Père », pour se rendre compte que Jésus met l’accent, Lui, d’une façon plus particulière sur certaines choses, par rapport au « Kaddish ». Mais notons surtout, à ce stade, que ces deux prières ont de
toute évidence un fond commun.
Qu’a fait Jésus en enseignant cette prière ? Il s’est adressé à des Israélites qui, connaissant le « Kaddish » (et pour cause), ont tout de suite compris que tout en le récitant point par point, Jésus en redéfinissait les priorités, en resserrait le sens.
Jésus rétablissait la verticalité face à la tendance humaine et religieuse de son temps (et de tout temps) à élargir les choses dans l’horizontalité, en en diluant le sens par le détail. Nous retrouvons ici la verticale et l’horizontale : la croix.
Je ne ferai pas tout le détail de ce que Jésus a corrigé à travers le « Notre Père ». Cher ami lecteur, vous pouvez le faire vous-même, et c’est facile.
Mais je m’arrêterai à trois points essentiels du début de cette prière, dont deux au moins ne constituent pas, pour la majorité des chrétiens aujourd’hui des priorités.
– Premier point : « Notre Père qui es aux cieux »
Jésus, Yeshoua, nous commande d’adresser notre prière au Père, et au Père qui est aux cieux.
– Deuxième point : « Que ton nom soit sanctifié. »
J’aimerais, cher ami lecteur, que tu ne passes pas trop rapidement sur les deux points suivants car ils sont essentiels et, en réalité, bien ignorés et mal compris par les chrétiens qui lisent le « Notre Père » de façon mécanique.
La mise en pratique de ces paroles en tant que thème de prière est donc vide de sens ou détournée de son sens réel.
Voyons ensemble ! « Que ton nom soit sanctifié. » Faites donc l’expérience, demandez autour de vous ce que les gens pensent de ce nom. Vous serez bien surpris et vous entendrez toute sorte de réponses. Comme, par exemple, « C’est le nom de D.ieu. »
Le mot dieu vient du nom grec « théos » qui, chez les Grecs, désignait le dieu Zeus, dieu païen s’il en est. Non, il ne s’agit pas du nom de D.ieu. Le nom de D.ieu, c’est-à-dire de « théos », en grec, c’est Zeus. Le Père de Jésus n’est pas Zeus.
D’autres vous diront qu’il s’agit du nom de Jésus. Donc, à les entendre, Jésus nous demanderait de prier son Père…qui porterait son propre nom!!! Il nous demande que le nom de ce Père soit sanctifié et ce nom serait Son propre nom, à savoir Yeshoua. Non, chers amis, non. Même si le nom de Yeshoua peut se trouver intimement lié dans la racine du mot désignant le nom du Père (le Père et le Fils ne sont-ils pas intimement unis dans le Ehad ?), il n’en est pas moins vrai qu’il s’agit du nom du Père et qu’il nous faut connaître ce nom.
Jean ne nous dit-il pas dans son Evangile au chapitre 17 et au verset 6 : « J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. » ? Le chapitre 17 en entier, celui de la prière sacerdotale de Jésus, est une admirable prière du Fils à Son Père Saint.
Permettez-moi de vous retranscrire tout ce chapitre 17 en vous priant de le méditer, cher frère, chère soeur.
Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit: Père, l’heure est venue ! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que tu lui as donné pouvoir sur toute chair, afin qu’il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai D.ieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’oeuvre que tu m’as donnée à faire.
Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données ; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé.
C’est pour eux que je prie. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi ; et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi ; et je suis glorifié en eux. Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m’as donnés, afin qu’ils soient un comme nous. Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l’Ecriture fût accomplie.
Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite. Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par ta vérité : ta parole est la vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité.
Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux, et toi en moi, afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t’a point connu ; mais moi je t’ai connu, et ceux-ci ont connu que tu m’as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom, et je leur ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que je sois en eux. »
Cher ami, lorsque Jean rapporte les paroles de Jésus en son chapitre 17, verset 6 : « J’ai fait connaître ton nom aux hommes… » (c’est Jésus qui parle du Père), nous ne pouvons pas nous contenter de spiritualiser ce passage. Mais nous devons admettre que Jésus a fait comprendre aux Juifs de son temps le sens profond du nom du Père. Il le leur a révélé. Et s’il leur en a révélé le sens profond, c’est qu’ils connaissaient ce nom mais qu’ils n’en avaient pas la révélation profonde.