Abbas a refusé « un Etat palestinien dans le Sinaï »
L’Egypte dément que le président Al-Sissi a proposé à Abbas un Etat palestinien démilitarisé
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a démenti les informations selon lesquelles le président Al-Sissi aurait proposé au dirigeant de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas 1.600 kilomètres carrés à ajouter à la bande de Gaza pour créer un Etat palestinien démilitarisé.
Le ministère a ajouté que cette initiative avait réellement été proposée dans le passé par le président déchu Mohammed Morsi.
Les Palestiniens se sont également empressés de nier l’information, selon l’agence de presse palestinienne Ma’an, qui a précisé que jamais Abbas n’aurait accepté une proposition qui ne comprend pas le retrait israélien des lignes de 1967 et Jérusalem-Est comme capitale du nouvel Etat palestinien.
Malgré les rapports contradictoires, les membres de la coalition du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ont salué ce plan.
Plus tôt lundi, la radio militaire israélienne a diffusé l’information, indiquant qu’Al-Sissi aurait présenté cette initiative à Abbas lors de leur rencontre plus tôt cette semaine au Caire.
La proposition égyptienne évoquerait 1.600 kilomètres carrés du Sinaï (ce qui représente 5 fois la superficie de la bande de Gaza) afin d’y établir un Etat palestinien démilitarisé sous contrôle de l’Autorité palestinienne.
Al-Sissi, toujours selon la radio militaire, aurait demandé à Abbas de renoncer à ses exigences de repli de la part d’Israël derrière les lignes de 1967.
« Vous avez 80 ans, si vous n’acceptez pas, votre successeur le fera », aurait dit al-Sissi à Mahmoud Abbas qui aurait refusé.
Cette initiative aurait reçu l’aval des Etats-Unis et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou aurait été informé, rapporte encore la radio militaire.
Fissures au gouvernement d’union palestinien
Dans un but apparent de tenter d’apaiser les tensions grandissantes avec le Fatah, le chef du bureau politique du Hamas exilé au Qatar a appelé l’Autorité palestinienne à « régler leurs différends autour d’une table de négociations au lieu de multiplier les attaques à travers les médias ».
Dans un message vidéo diffusé lors d’un rassemblement du Hamas dimanche soir, Khaled Mechaal a également fustigé le gouvernement de Ramallah déclarant qu’il n’y avait « aucune raison pour l’Autorité palestinienne de poursuivre sa coopération sécuritaire avec Israël, tout comme appeler au désarmement de la résistance n’avait pas de sens ».
Les propos de Khaled Mechaal font écho à ceux du Premier ministre palestinien Rami Hamdallah qui a affirmé que son gouvernement avait été menacé de boycott par la communauté internationale s’il payait les fonctionnaires du Hamas à Gaza, ainsi qu’à ceux de Abbas qui a averti qu’il mettrait fin au gouvernement d’union si le Hamas ne cède pas le contrôle de Gaza.
Mahmoud Abbas a en effet menacé de mettre fin à son partenariat avec le Hamas, accusant le mouvement terroriste d’empêcher le gouvernement d’union d’exercer son autorité sur la bande de Gaza, a rapporté dimanche l’agence officielle Wafa.
« Nous n’accepterons pas de partenariat avec le Hamas si la situation reste ainsi à Gaza où un gouvernement parallèle de 27 membres gouverne le territoire », a déclaré Abbas samedi soir à son arrivée au Caire où il participait à une réunion des ministres des Affaires étrangères.
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« Boycott »
Rami Hamdallah a expliqué dans un entretien à l’AFP que « le gouvernement et les banques opérant dans les Territoires palestiniens ont été prévenus que si l’Autorité palestinienne procédait au paiement des « fonctionnaires » du Hamas à Gaza, le gouvernement de Ramallah ferait les frais d’un boycott, notamment au niveau de l’aide internationale versée aux Palestiniens.
Après la réconciliation entre le Hamas et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dominée par le Fatah, le Hamas a réclamé que l’Autorité palestinienne paye les salaires de ses 45.000 fonctionnaires dont 27.000 sont des civils, selon Hamdallah.
Interrogé sur les pays ayant menacé son gouvernement de boycott, M. Hamdallah a indiqué que c’était de la part de « l’ensemble de la communauté internationale sans exception ».