Voilà donc bien un parcours ricochet, à travers lequel on peut percevoir à quel point une vérité peut être déformée après quelques rebonds.
4) Le dernier élément de la parabole des ricochets, c’est l’ultime rebond suivi de l’engloutissement du mensonge dans les eaux profondes.
Après avoir accompli son œuvre quelquefois atroce, séparant par la suspicion nombre de frères et de sœurs, le mensonge va disparaître dans les eaux profondes. Ces eaux glauques représentent pour moi le cœur de la femme assise sur les grandes eaux, le cœur du père du mensonge, le diable.
Car, à ce stade, plus jamais la vérité ne sera restituée et le mal accompli sera donc durable. Il nous faudra attendre le tribunal de Christ pour qu’enfin toutes choses soient dénouées.
Permettez-moi de terminer par un court témoignage qui, je l’espère, vous dégoûtera à tout jamais de vous laisser entraîner dans une écoute complaisante de rumeurs, à une lecture trop hâtive de certains courriers ; à une attitude fâcheuse du type copains-coquins avec vos proches.
Fin des années 80, j’étais pasteur d’une assemblée en Belgique. Il y avait également une église annexe à une cinquantaine de kilomètres de là, dans une autre ville.
Sans que je puisse ici rentrer dans les détails, le secret de la confession ne me le permettant pas, sachez néanmoins qu’avec le conseil d’église nous dûmes reprendre très sévèrement une jeune fille et lui opposer par la suite un refus face à une demande absolument incompatible avec la confession de foi de base de n’importe quelle assemblée évangélique et notre sens moral le plus élémentaire.
Sa propre mère ainsi que toute sa famille dont beaucoup de membres fréquentaient l’église, s’opposèrent avec nous à la jeune fille. Celle-ci mena néanmoins pendant plusieurs semaines un assaut en règle par rapport aux convictions de tous. De façon fort surprenante, sa mère finit par changer d’avis et par approuver les desseins répréhensibles de sa fille. Son extrême mauvaise foi nous surprit mais nous comprîmes par la suite que la fille était parvenue à vaincre les résistances de la mère parce que celle-ci couvait probablement en son cœur des projets tout aussi inacceptables aux yeux du Seigneur.
Sachez que finalement, loin du cadre de l’église, cette mère et sa fille obtinrent ce qu’elles recherchaient. La mère quitta son mari et vécut en concubinage avec un monsieur à très belle voiture… Mais, avant cette triste conclusion, mère et fille s’entêtèrent tellement dans leur résolution impie que nous les convoquâmes dans le cadre d’un conseil d’église avec les anciens, en vue de les exhorter à revenir de leurs mauvaises voies. Elles ne voulurent rien entendre. La mère brisa la relation avec l’église dans un emportement de grande violence et sa fille nous quitta en me prévenant néanmoins que sa mère avait exprimé des intentions vengeresses à mon égard.
Il ne fallut guère attendre. Elle provoqua une réunion de « prière » avec les membres de sa famille fréquentant notre église (père, mère, sœur, fille). Il en résulta une lettre de malédictions prétendument reçues de D.ieu où l’on me promettait à moi en premier, à ma famille et à toute l’église ensuite notamment un véritable bain de sang dans le futur.
Notre réaction fut la tristesse et l’affliction de voir s’éloigner ainsi plusieurs personnes, engagées dans l’église, ainsi qu’une jeune convertie qui suivit cette femme animée d’un esprit de Jézabel et, séduite par sa méchanceté et ses mensonges, abandonna l’église et toute relation avec le Seigneur.
Quant aux menaces, nous haussâmes nos épaules et décidâmes de pardonner. Peut-être eûmes-nous tort de ne pas y prêter plus d’attention. La suite me démontra que oui.
J’avais reçu à l’époque pour acquérir le Refuge (base de notre première assemblée en France et lieu d’accueil durant de longues années) une certaine somme d’argent de la part d’un frère de Suisse, sous la forme d’un prêt à durée indéterminée et sans intérêt, ainsi qu’une aide financière pour l’achat d’un nouveau véhicule de la part d’une sœur de Belgique (qui était la belle-sœur de la femme à l’esprit de Jézabel). Cette femme (je l’appellerai J. pour la suite du récit) s’employa alors durant de longs mois à détruire tout mon crédit moral auprès de ces personnes et dans le corps de Christ, par des récits calomniateurs adressés à des pasteurs.
Fort heureusement, certains pasteurs qui reçurent ces courriers n’en furent pas impressionnés, se confiant dans le témoignage qu’ils m’avaient toujours vu manifester.
Par la suite, la belle-sœur de « J. » abandonna le Seigneur, l’adhésion à une église quelconque, choisit de vivre elle aussi en concubinage, et tout ceci sous l’évidente influence de « J. ». Cette femme avait pourtant été une chrétienne engagée pendant de longues années (!).
« J. » ayant vaincu la fidélité de se belle-sœur par rapport au Seigneur la convainquit ensuite de me réclamer l’aide financière qu’elle m’avait apportée pour l’acquisition de mon nouveau véhicule (et qui, tous comptes effectués, correspondait curieusement assez bien au montant des aides de toutes sortes que nous lui avions accordées, mon épouse et moi pendant plusieurs années, comme nous soutenions naturellement les besoins des gens dans l’église, lorsque la caisse de celle-ci était vide, ce qui était le plus souvent le cas).
« J. » et sa belle-sœur déposèrent même plainte, espérant m’humilier en me traînant en justice et me forcer à restituer de l’argent que je ne devais pas.
J’abandonne à votre imagination les douleurs qui furent les nôtres. Mes comptes personnels, ceux de l’église, furent passés en revue et toute l’affaire fut heureusement classée sans suite.
C’est à l’époque que j’assumai seul, avec l’aide d’un autre frère, le paiement des 100 000 francs belges de factures dont question plus haut.