L’homme de Suisse qui m’avait généreusement proposé son aide pour l’acquisition du Refuge fut également contacté par ces femmes. Son amour et sa confiance furent mis à mal par toutes sortes de mensonges et nous ne retrouvâmes jamais la relation que nous avions eue en premier lieu avec lui.
Je passe ici sur toute une série de « ricochets » tous plus noirs les uns que les autres. Sachez encore que l’esprit de Jézabel répandit des courriers jusque dans le voisinage paysan et païen de la vallée où nous habitons en France, ce qui eut pour effet de bloquer ou de rendre extrêmement difficile en tous cas une quelconque démarche d’évangélisation.
Des courriers furent aussi adressés à un homme de loi chrétien, membre d’une œuvre importante de notre région. Sous forme de rumeurs, des informations bien peu agréables et mensongères, dès le départ, se répandirent, déformées, amplifiées de toute sorte de manières.
Cet homme de loi s’étant déplacé chez nous et ayant découvert et compris la vérité, s’engagea, ayant joué un rôle maladroit dans la diffusion de ces mensonges, à publier un rectificatif dans un journal chrétien. Il ne le fit jamais, influencé sans doute par quelque « cacique », responsable d’assemblée.
Tout autour de nous, dans notre nouvel univers relationnel de chrétiens et de ministères, puisque nous arrivions tout juste en France, ces calomnies se répandirent donc.
Deux serviteurs de D.ieu s’ouvrirent à moi de ce qu’ils avaient entendu et me déclarèrent, l’un après avoir prié, l’autre par conviction intime, ne pas vouloir recevoir des accusations qu’ils ressentaient calomniatrices à mon égard.
Je tentai à l’époque de joindre un leader qu’étrangement je n’arrivai jamais à rencontrer. Je le savais suspicieux en ce qui me concernait, parce qu’atteint pas les calomnies. A ma surprise, cet homme ne me déclara jamais avoir prié, par exemple, pour connaître la pensée du Seigneur me concernant.
A ma surprise encore, il ne mena jamais la moindre enquête sérieuse, ne serait-ce qu’en me questionnant, par exemple. Cependant, j’appris bientôt par l’un de ses propres collaborateurs qu’il existait des mots d’ordre négatifs me concernant.
Dans le même temps, ce leader me permit d’aller prêcher en plusieurs endroits où il exerçait une responsabilité en tant que ministère de couverture.
J’appris encore ensuite qu’en plusieurs endroits et occasions, celui-ci bloqua mon ministère par des propos négatifs. Etrange contradiction ? Nullement. Mais bien logique du système des dossiers. Car bien que j’aie fourni à certains de ses collaborateurs des explications au sujet des calomnies dont j’étais victime, cet homme ne manqua pas, à deux ou trois reprises, publiquement, de me faire le « catalogue » de supposés méfaits, comme si je n’avais pas fourni la moindre explication et comme si j’étais bien coupable de ceux-ci.
Je compris alors que, plus encore que des agissements de Jézabel, je me trouvais désormais prisonnier du jugement complètement arbitraire d’hommes qui ne cherchaient pas à connaître la vérité, mais à me contrôler. Effarant, mais vrai !
C’est à cette époque que, malgré prières et supplications, j’entamai de toutes mes forces une lutte pour ne pas sombrer dans la dépression nerveuse. Me sentant pris dans un piège d’infamie, sans issue possible, je dus alors lutter contre un esprit de suicide qui m’assaillit durant de longs mois.
L’amour que je portais à ma femme et à mes enfants, seul, me permit de repousser jusqu’au bout cette affreuse suggestion du diable, à laquelle jusque-là dans ma vie je n’avais jamais imaginé pouvoir céder.
Que vous dire aussi de l’hostilité des païens tout autour de nous, troublés par ces courriers calomniateurs ? Que dire de l’hostilité de certains paysans de notre vallée alpine, qui me vouèrent une haine féroce au point, pour certains, de me menacer de mort, alors même qu’ils ne m’avaient encore jamais adressé la parole ?
Leurs menaces ne furent pas pour moi un problème. Mais combien mon désarroi est grand aujourd’hui encore de voir ces âmes perdues s’éloigner peut-être pour toujours de Christ, à cause de la méchanceté d’une chrétienne déchue de la foi et de l’absence de soutien – voire par la complicité indirecte – de certains serviteurs de D.ieu complaisants à l’égard de la calomnie. Et faut-il vous expliquer le désarroi que vous ressentez face à un converti de votre assemblée qui vient d’être mis en contact avec d’horribles rumeurs vous concernant, vous son pasteur ?
Car il existe toujours bien ici et là un de ces « bons » chrétiens qui trouvent tout à fait légitime d’exécuter ce sale boulot, le relais sans fin quelquefois, au cours des années, des « galets en ricochets ».
Faut-il vous exprimer ce que l’on ressent en pastorale lorsque les regards froids et distants de certains que vous ne connaissez quelquefois même pas vous attrapent dans le dos ou en pleine face ? Faut-il vous dire ce que l’on ressent, lorsqu’un inspecteur des renseignements généraux rameuté par des rumeurs fétides vous assène celles-ci dans un interrogatoire, sur un ton qui vous démontre qu’à ses yeux elles sont évidemment avérées exactes et que vous êtes donc sans doute une espèce de « gourou » aux activités forcément très lucratives et malhonnêtes ?
Cette liste des « faut-il vous dire » n’est évidemment par exhaustive du tout… Et mes quatre fils, particulièrement doués de sensibilité, pourraient vous le démontrer.
Que Christ soit néanmoins loué, nous avons découvert combien Son amour demeurait au travers de ces épreuves la seule valeur sûre et notre foi en a sans doute été purifiée.
Je m’arrêterai là, bien que l’esprit de Jézabel nous ait sauvagement atteints par la suite encore à plusieurs reprises. Par exemple, à travers des accusations odieuses d’un homme que nous avions, à sa demande, assisté dans d’insurmontables problèmes de couple et d’assemblée durant de longs mois. Cet homme finit par nous demander, du fait du scandale amené par le mauvais témoignage de son épouse notamment, de reprendre en main son assemblée profondément troublée, tout en vantant régulièrement et en public notre dévouement et efficacité.
C’est terrible ces calomnies et tout ce monde qui y a cru. Heureusement le Seigneur est à vos côtés et vous a gardé.
Oui terrible et irréparable. On comprend pourquoi dans le judaisme la calomnie, la médisance sont assimilées au meurtre