Chemot (Exode) 33.11 – Parashat Ki Tissa
« HaShem parlait à Moshé face à face, comme un homme
parlerait à son prochain ; puis il retournait au camp. Quant à son
serviteur, Yehoshoua fils de Noun, un jeune homme, il ne
quittait pas l’intérieur de la tente. »
Fils de Noun : on s’attendrait à lire en hébreu ben noun. Mais le
mot utilisé pour fils est ici bin. Pourquoi ? Cette forme est
inhabituelle, même si on la retrouve dans d’autres passages des
Écritures.
Selon le ‘Houmash, le Ramban émet deux hypothèses pour
expliquer son emploi à propos de Josué. Comme celui-ci était le
disciple de Moïse, on l’appelait bin, en allusion à la binah
(compréhension), combinant les mots bin et noun pour en faire
le mot binoun, personne douée de compréhension.
Il se peut aussi que le mot bin soit prononcé de cette façon pour
marquer la compréhension, tandis que le mot noun évoquait la
grandeur, soulignant ainsi que Josué était un homme que sa
compréhension avait mené à la grandeur.
Yehoshoua, plus que tout autre, a acquis le privilège d’être
considéré comme le disciple de Moshé. Depuis son plus jeune
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âge il avait renoncé à tout confort pour demeurer dans la tente
de la Torah et s’est ainsi acquis un renom. C’est donc à lui que
Moshé va transmettre la Torah apprise auprès de D.ieu. (Selon
Rachi, sur Avot 1.1.)
Un autre personnage célèbre de la Torah, Yaakov, était aussi
connu pour préférer demeurer sous les tentes (Genèse 25.27b).
Il est décrit dans ce passage de la Torah comme étant un homme
intègre (tam, en hébreu) et pas seulement tranquille, comme le
dit la traduction française de la Bible Segond. Intègre parce qu’il
connaissait la Torah et était censé la mettre en pratique.
Et pourtant, il est connu pour avoir été un homme rusé, et on le
remarque à plusieurs reprises dans l’histoire de sa vie (trompant
son père en se déguisant comme son frère pour obtenir la
bénédiction, trompant Laban…).
Son nom signifie d’ailleurs usurpateur, et il ne devint
véritablement intègre (ce qui était sa destinée, selon le désir de
l’Éternel, et probablement en définitive selon son désir le plus
profond) qu’après avoir été brisé au gué de Yabok et après avoir
reçu un nouveau nom de la part de l’Éternel Lui-même : Israël (=
vainqueur pour Elohim). Dans la tradition juive, il est reconnu que
le fait de demeurer sous les tentes (dans la maison d’études)
signifie que l’on étudie la Torah. Ce verset nous dit que
Yehoshoua était « un jeune homme ». En réalité il avait 56 ans,
mais il se conduisait vis-à-vis de Moshé comme s’il avait été un
jeune serviteur.
Parashat Reeh (Devarim – De. 12.2-3)
Verset 2 : « Vous détruirez complètement », est-il écrit dans la
version française. En hébreu par contre, il est écrit : « Détruire
vous détruirez » (« Abed teabdoun »).
Comme je l’ai dit plus haut, la répétition d’un verbe dans le Tana’h
n’est jamais fortuite. Lorsqu’on la rencontre, c’est le moment
d’être attentif, car HaShem veut nous dire quelque chose de
particulier. Ici, cette répétition du verbe nous apprend que les
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idoles doivent être totalement détruites. On ne peut donc pas se
contenter d’abattre une ashéra, un arbre consacré à l’idolâtrie. Il
faut également en arracher entièrement les racines, nous dit
Rachi.
Le verset 2 en entier est le suivant : « Vous détruirez
complètement tous les lieux où les peuples que vous renvoyez
ont servi leurs dieux : sur les montagnes élevées et les collines,
et sous chaque arbre touffu ».
Le ‘Houmash nous dit ceci : « Rabbi Akiva déduit de ce verset
que partout où l’on voit, dans le Pays, une haute montagne ou un
arbre verdoyant, on doit supposer qu’un autel ou une idole y a
été installé (Avoda Zara 45b). Les Cananéens plaçaient sans
doute des idoles dans tous les lieux où se manifestaient les
forces de la nature, que leurs idoles étaient censées
représenter ».
Rabbi Akiva, considéré comme un grand sage d’Israël, s’était
converti au judaïsme et, à cause de ses origines, devait bien
connaître ce principe spirituel qui était le fait de tout peuple païen.
Cette pratique fut le cas des peuples de nos contrées
européennes, comme partout ailleurs dans le monde.
Encore aujourd’hui on peut observer, sur les hauteurs, des tells
– ou collines artificielles – où il y avait jadis des arbres avec des
autels de sacrifices.
Plus tard, lors de l’expansion du christianisme en Occident, les
chrétiens ont abattu ces lieux de sacrifices et d’idolâtrie et ont
remplacé ces autels par des crucifix ou des lieux de pèlerinage
et d’adoration de Marie (ce qui évidemment n’est pas mieux !).
Ce syncrétisme nous donne à réfléchir sur le fait que le
christianisme dévoyé par ce qui est devenu le catholicisme n’a
pu effectuer une véritable purification ni éradication de l’idolâtrie
de la Reine du Ciel, par exemple, mais l’a tout simplement
prolongée sous une autre forme.
Mon mari a, à plusieurs reprises, été conduit à prier sur de tels
sites pour les délier des pratiques idolâtres qui ont eu une
influence spirituelle néfaste sur des régions entières et les
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purifier, au nom de Yeshoua, afin de pouvoir y annoncer la parole
de D.ieu avec fruit. Lisez à ce sujet le livre Vous avez dit
délivrance, par exemple.
Verset 3 : « Vous démolirez leurs autels ; vous briserez leurs
stèles ; et leurs arbres sacrés, vous les brûlerez par le feu ; vous
abattrez les images sculptées de leurs dieux et vous effacerez
leur nom de cet endroit ».
Le ‘Houmash nous dit qu’il faut non seulement détruire les idoles,
mais aussi s’abstenir de mentionner leur nom (Rachi).
Il est un fait que lorsque l’on se trouve face à ce genre d’autels à
Marie, d’oratoires, etc., que l’on trouve encore dans les
campagnes, le malaise que l’on ressent nous pousse
indéniablement à nous en détourner, à défaut de pouvoir encore
les détruire (comme l’ont fait les Réformateurs appelés
« iconoclastes » à l’époque de la Réforme). Les nommer même
nous est pénible, il faut le reconnaître, et c’est au fond bon signe
que nous ayons cette attitude, car elle démontre que nous ne
faisons pas partie du même monde spirituel et que nous ne
voulons pas être en contact avec ce monde idolâtre, mais tout au
contraire nous en tenir éloignés et désirer le voir éradiqué. C’est
une réaction saine et sainte. Il ne faut pas la négliger. Dès lors,
après avoir prié pour lier les puissances qui se trouvent sur ces
lieux d’idolâtrie, et après les avoir déliés de ces puissances au
nom de Yeshoua HaMashia’h, il est bon de les ignorer
totalement, laissant à D.ieu le soin de conduire son peuple afin
de les détruire matériellement au temps favorable, car nos
prières et la puissance du nom de notre Sauveur et Seigneur ont
déjà agi spirituellement, et c’est bien là l’essentiel. Sans aucun
doute, lors du Millenium, cette destruction de tout lieu d’idolâtrie
et de pèlerinage à des puissances démoniaques s’accomplira, au
profit de l’adoration du D.ieu très haut.
En lisant dans le texte en hébreu et en grec / Extrait N°5 : Chemot (Exode) 33.11 – Parashat Ki Tissa « HaShem parlait à Moshé face à face, comme un homme parlerait à son prochain ; puis il retournait au camp. Quant à son serviteur, Yehoshoua fils de Noun, un jeune homme, il ne quittait pas l’intérieur de la tente. »
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Merci Élishéva pour ces précisions sur Moshé, Yaakov, Josué et Yeshoshua qui étudiaient la thora sous la tente et de ces sites, collines sur lesquelles ont été pratiqué l’idolatrie à de faux-dieux.