par Drieu Godefridi
- La littérature du « Projet 1619 » est caractéristique du mouvement néo-raciste actuel, qui réduit l’Occident à l’esclavage et l’esclavage à l’Occident. Dans cette comptine, toute personne née avec une peau blanche est mauvaise, voire satanique.
- La République de Venise (697-1797 après J.-C.) s’est fait une spécialité de transporter des cargaisons d’esclaves blancs de l’Europe du Nord et de l’Est vers Constantinople et de la mer Noire vers l’Afrique du Nord.
- Les origines du mot « esclave » sont intégralement blanches. Il faut rappeler que l’esclavage fait partie intégrante de l’histoire de l’humanité et que la pratique de l’esclavage n’est l’apanage d’aucun groupe particulier. « L’esclavage », comme le rappelle Paul Louis, « est l’un des rares traits qui fussent communs à toutes les civilisations ».
- L’esclavage n’est pas un choix moral, c’est un choix financier. Les grandes entreprises et les fonds de pension américains s’empressent d’investir en Chine malgré le fait qu’elle y aurait utilisé des Ouïghours comme esclaves.
- Malheureusement, il n’y a pas eu dans le monde musulman de mouvement comparable à l’abolitionnisme occidental. C’est l’Occident, mené par un État britannique farouchement abolitionniste, qui a arrêté puis brisé le mécanisme esclavagiste millénaire et parfaitement huilé du monde arabo-turco-musulman.
- En bref, il n’y a rien de spécifiquement occidental dans l’esclavage, mais tout de spécifiquement occidental dans l’abolitionnisme.
« Manière dont les prisonniers chrétiens sont vendus comme esclaves au marché d’Alger, » Jan Luyken, 1684. (Source image : Amsterdam Historic Museum/Wikimedia Commons) |
En août 2019, le quotidien The New York Times initie son « Projet 1619« , consistant en une collection d’articles visant à illustrer que l’esclavage était « l’une des principales raisons pour lesquelles les colons ont mené la révolution américaine. » Ce projet est dirigé par une journaliste du Times, Nikole Hannah-Jones, qui n’est pas historienne, en revanche militante assumée de la « Théorie de la race critique » (« Critical Race Theory »).[2]
Quand des historiens américains dénoncent la fausseté manifeste de cette assertion, son caractère révisionniste et même négationniste de la réalité historique avérée, documentée, sourcée, le New York Times « édite » la version originale de l’article concerné, pour écrire que « certains » colons se sont battus pour défendre la pratique de l’esclavage. Le Times s’en explique en ces termes :
« Nous reconnaissons que notre formulation originale pourrait être lue comme suggérant que la protection de l’esclavage était une motivation première pour tous les colons. Le passage a été modifié pour préciser que c’était une motivation première pour certains des colons. »[3]
Cette modeste « clarification », tellement superficielle que le Times n’en prit la peine qu’après une vaste mobilisation d’historiens, détruit de fond en comble l’essence du « Projet 1619 » qui est de montrer que l’esclavagisme est le fondement de la société américaine et l’idéal dans lequel communiaient, émus, les révolutionnaires américains. Par ailleurs, la nouvelle version selon laquelle « certains colons » pensaient ceci cela ne veut bien entendu strictement rien dire, aussi vrai que « certains colons » avaient les yeux noirs ou faisaient des cauchemars.[4] Relevons que de nombreux colons — entre autres, les quakers[5] — étaient farouchement opposés à la pratique de l’esclavage, dont ils poursuivirent inlassablement l’abolition des deux côtés de l’Atlantique — jusqu’à l’obtenir.
Cette littérature « Projet 1619 » est caractéristique du mouvement néo-raciste contemporain, qui réduit l’Occident à l’esclavage, et l’esclavage à l’Occident. Dans cette comptine, toute personne née avec une peau blanche est mauvaise, voire satanique. Pourtant, l’esclavage, rappelle Paul Louis,[6] « est l’un des rares traits qui fussent communs à toutes les civilisations. »[7]
En réalité, le mot esclave est issu du latin médiéval sclavus qui signifie « slave » au VIIe siècle. Le sens a glissé vers « esclave » au Xe siècle[8], grand siècle esclavagiste qui vit les Arabes du Nord africain, les Byzantins et les Européens réduire en esclavage de vastes populations de Slaves. L’historien français Alexandre Skirda explique :
« Ces Slaves d’Europe centrale et orientale, chrétiens orthodoxes, explique l’historien français Alexandre Skirda, considérés comme hérétiques et dépourvus d’ « âme », donc des « marchandises parlantes », au monde musulman du VIIIe au XVIIIe siècle. Ainsi, les actuels Serbes, Bulgares, Roumains, Moldaves, Biélorusses, Ukrainiens et Russes seront capturés par les Francs et Scandinaves d’abord, relayés ensuite du XIIe au XVe siècles par les Vénitiens et Génois ; enfin, les Tatars de Crimée poursuivront la traite pour le compte de l’Empire ottoman ; phénomène qui touchera au total des millions de victimes. »[9]
Venise la Sérénissime se fit bientôt une spécialité d’acheminer de pleines cargaisons d’esclaves blancs de l’est de l’Europe vers Constantinople et de la mer Noire vers le Nord de l’Afrique. L’historien anglais Peter Akroyd explique :
« Les Vénitiens étaient avides de cette source de revenus particulière, car le bénéfice sur chaque article était réputé de 1000 %. Ils ont vendu des Russes et même des Grecs chrétiens aux Sarrasins. Des hommes, des femmes et des enfants sont achetés ou capturés dans la région de la mer Noire, notamment des Arméniens et des Géorgiens, avant d’être expédiés à Venise où ils sont vendus à l’Égypte, au Maroc, à la Crète et à Chypre. Ils vendaient des garçons et des jeunes femmes comme concubines. »[10]
Dans son origine étymologique, historique et raciale, l’esclave désigne donc la race slave. Le Slave est blanc. Ce qui nous rappelle opportunément que l’esclavagisme est partie intégrante de l’histoire humaine dans chacune de ses composantes civilisationnelles et que la pratique esclavagiste n’est l’apanage d’aucune.
L’esclavage n’est pas un choix moral. Des grandes entreprises et fonds de pension américains s’empressent d’investir en Chine, alors que les Ouïghours y seraient utilisés comme esclaves. L’esclavage fut d’abord et avant tout, partout, le reflet de cette nécessité si consubstantielle à l’idée d’humanité qu’on ne la thématisa que lorsque surgit son antithèse, la société d’abondance.[11] Nous sommes si bien accoutumés à l’abondance que nous avons oublié qu’elle est un miracle récent, minuscule dans son empire historique. Précèdent la tension du « fil d’or de la civilisation » (Ernst Jünger[12]) trois cent mille ans de besoin qui réduisent l’actuelle séquence historique, d’un strict point de vue quantitatif, au statut d’infrapaginale sous homo sapiens.
Dans maintes sociétés, notamment antiques, l’esclavage représentait un progrès sur le statu quo ante. En effet, dans ces sociétés, le sort normal du vaincu était l’extermination. Paul Louis écrit :
« Aux yeux des Assyriens, Romains et Egyptiens, l’esclavage n’était pas une monstrueuse violation de la personne, mais une atténuation du sort des captifs, une première réaction contre le droit sauvage de la guerre primitive. Ce droit (…) comportait alors le massacre des vaincus, l’anéantissement total de l’armée qui avait subi la défaite. Les rois d’Egypte et d’Assyrie tirèrent gloire du nombre de leurs victimes. (…) Le carnage était l’incident final de tout combat. »[13]
Laissons un instant de côté les éventuelles motivations financières et politiques des néo-racistes américains et examinons la situation mondiale de l’esclavage en 1750.
En Chine, la dynastie Qing, au pouvoir depuis 1644, continue la pratique de l’esclavage consubstantielle à la civilisation chinoise depuis son avènement.[14] Si le nombre absolu d’esclaves, en Chine, frappe dans son énoncé, il semble, selon Angela Schottenhammer, historienne à l’université de Leuven, que rapporté à l’ensemble de la population chinoise, ce nombre n’ait jamais dépassé 1%.[15]
En Afrique du Nord, de pleines cargaisons d’esclaves blancs — slaves et européens — sont importées par les régimes musulmans. Prague servit longtemps de centre de tri pour la castration des esclaves blancs,[16] avant leur acheminement vers le Maghreb. Ces esclaves slaves et européens étaient voués à des tâches domestiques, d’esclavage sexuel, parfois militaires. Les « janissaires » du régime ottoman formaient un corps militaire d’élite majoritairement composé d’esclaves blancs.[17]
Dans l’Inde, le Pakistan et l’Afghanistan actuels, les conquérants islamiques, dès le VIIIe siècle, imposent l’esclavage, qu’ils pratiquent sur une échelle sans précédent. Les femmes et les enfants hindous étaient voués à l’esclavage domestique et sexuel. D’interminables convois d’esclaves hindous étaient continuellement lancés vers l’actuelle Syrie et l’Iraq, ensuite vers les marchés internationaux d’esclaves contrôlés par des musulmans. La pratique de l’esclavage, dans cette région, s’étend sans interruption du VIIIe au XVIIIe siècle.[18]
Partout dans le monde, l’esclavage au dix-huitième siècle est une institution normale, aussi ordinaire qu’elle l’était dans la Grèce antique,[19] pratiquée sur une échelle massive. Des nuances sont discernables. « Comparé à la traite des Noirs organisée par les Européens, le trafic d’esclaves du monde musulman a démarré plus tôt, a duré plus longtemps et, ce qui est plus important, a touché un plus grand nombre d’esclaves », constate l’économiste Paul Bairoch.[20] Dans Le génocide voilé : enquête historique (2017), le franco-sénégalais Tidiane N’Diaye relève que si des millions de Noirs américains peuvent se prévaloir d’un héritage d’esclave, il ne reste quasiment rien des millions d’esclaves noirs en terre d’Islam. En effet, ceux-ci étaient souvent castrés.[21] « La traite des Noirs africains par les arabo-musulmans a concerné dix-sept millions de victimes tuées, castrées ou asservies, pendant plus de treize siècles, sans interruption, » relève N’Diaye, dont la puissante et émouvante enquête complète la somme Les traites négrières: Essai d’histoire globale que publiait, en 2006, Olivier Pétré-Grenouilleau.
Cette normalité esclavagiste, jusqu’à ce que la Modernité occidentale y mette un terme, est-elle déplorable ? Du point de vue de nos valeurs, à n’en pas douter. L’asservissement d’hommes, de femmes et d’enfants nous est répugnante, abjecte. Mais nous ne sommes pas ce que Raymond Aron nommait avec mépris des « belles âmes, » qui jugent le monde comme on distribue des bonbons.[22] Nous savons qu’il n’y a aucun sens à lancer des imprécations vers le passé. Si l’on institue ce tribunal des Temps, tâchons du moins de ne pas sélectionner de façon arbitraire les périodes et régions considérées.
Au dix-huitième siècle, l’esclavage n’est pas pratiqué partout de la même manière. S’il n’est pas contesté dans le monde musulman — dont le rapport économique à l’esclavage, parfaitement décomplexé, est similaire à celui des Grecs antiques —, il fait déjà l’objet de modérations dans la Chine de la dynastie Qing.[23] Les Européens, à la suite des Britanniques, tâchent d’en cantonner la pratique, quand ils ne peuvent pas l’abolir.
Dans la deuxième moitié du dix-huitième siècle, monte dans l’orbe culturel anglo-saxon un mouvement qui lui est d’abord circonscrit et que l’on nomme abolitionnisme.[24] Ce mouvement, notamment sous l’influence chrétienne, spécifiquement puritaine et même quaker, puis méthodiste,[25] considère l’esclavage comme une abomination; en exige l’abolition. Des sociétés civiles abolitionnistes sont créées, qui portent l’idéal abolitionniste partout dans l’Empire, jusqu’à sa tête. Quand la Couronne se fut approprié cet impératif moral, il ne fallut que quelques années pour que l’abandon de la traite soit décrété dans l’Empire en 1807, l’abolition de l’esclavage en 1833.[26] Dès 1807, Londres initiait une ambitieuse campagne abolitionniste internationale, imposant l’abandon de la traite puis de l’esclavage à ses adversaires vaincus comme à ses alliés dépendants. À la même époque, la Royal Navy constituait en son sein un British African Squadron pour l’assister dans sa chasse aux navires négriers au large de l’Afrique. Entre 1808 et 1860, l’escadron d’Afrique a capturé 1 600 navires négriers et libéré 150 000 Africains.
Malheureusement, il n’existe, dans le monde musulman, aucun mouvement comparable à l’abolitionnisme occidental. Ce qui enraie puis brise la mécanique esclavagiste millénaire et parfaitement huilée du monde arabo-turco-musulman, c’est l’Occident, emmené par un Etat britannique farouchement abolitionniste.[27]
En somme, l’esclavagisme n’a rien de spécifiquement occidental; l’abolitionnisme, tout.
Instituer l’esclavage en fondement de l’Occident est un mensonge révisionniste, et négationniste.[28] Un mythe « complotiste »[29] au sens strict, dont la puissance évocatrice n’est pas sans évoquer la formidable carrière internationale de cet autre faux grossier, les Protocoles des Sages de Sion.[30]
[1] Robin DiAngelo, White Fragility, Beacon Press : 2018, 29 : « le contrat racial est un accord tacite et parfois explicite entre les membres des peuples d’Europe pour affirmer, promouvoir et maintenir l’idéal de la suprématie blanche par rapport à tous les autres peuples du monde. (…) La suprématie blanche a façonné un système de domination européenne globale : elle fait exister les Blancs et les non-Blancs, les personnes à part entière et les sous-personnes » et page 129 : « les personnes blanches élevées dans la société occidentale sont conditionnées dans une vision du monde suprématiste blanche parce qu’elle constitue le socle de notre société et de ses institutions. »
[2] L’une des dénominations officielles, qui se veut « académique », de la doctrine néo-raciste.
[3] « An Update to The 1619 Project »
[4] L’ennui étant que le « Projet 1619 » dans sa version négationniste avait été traduit dans du matériel scolaire aussitôt diffusé à travers tout le territoire américain. Nul « doute » que les responsables du New York Times aient été personnellement se présenter dans chacune de ces classes pour redresser leur « petite erreur ». Voir « The Fatal Flaw of the 1619 Project Curriculum. »
[5] Les quakers forment l’une des multiples figures du protestantisme chrétien anglo-saxon. Ils sont une dissidence de l’Eglise anglicane et se caractérisent, entre autres, par leur rapport direct à Dieu et l’absence de crédo et d’aucune hiérarchie proprement ecclésiale.
[6] Né Paul Lévi en 1872 à Paris et mort en 1955 au Vésinet, Paul Louis est un historien et journaliste communiste français.
[7] Paul Louis, Le travail dans le monde romain, Paris, Félix Alcan, 1912, 51; voy. également Simon Webb, The Forgotten Slave Trade: The White European Slaves of Islam, 2020.
[8] Olivier Pétré-Grenouilleau, Les traites négrières: Essai d’histoire globale, 2006.
[9] A. Skirda, La traite des Slaves du VIIIe au XVIIIe siècle, 2016.
[10] « They were eager for this particular source of income, since the profit on each item was said to be 1,000 per cent. They sold Russians and even Greek Christians to the Saracens. Men and women and children were bought or captured in the region of the Black Sea — Armenians and Georgians among them — before being despatched to Venice where they were in turn sold on to Egypt and Morocco and Crete and Cyprus. They sold boys and young women as concubines » : Peter Ackroyd, Venice: Pure City, 2010.
[11] J. Ortega y Gasset, La révolte des masses, 1926, trad. fr. 1937.
[12] Ernst Jünger (1895-1998) philosophe, soldat allemand impérial hautement décoré et entomologiste qui s’est fait connaître du grand public grâce à son mémoire sur la Première Guerre mondiale intitulé Orages d’acier.
[13] Paul Louis, Le travail dans le monde romain, 51, italiques ajoutés.
[14] Richard B. Allen, Slavery and Bonded Labor in Asia, 1250-1900, 2021.
[15] Angela Schottenhammer, « Slaves and Forms of Slavery in Late Imperial China (Seventeenth to Early Twentieth Centuries) », Slavery & Abolition, 2003, 24, 2, 143–154.
[16] Christian Delacampagne, Histoire de l’esclavage. De l’Antiquité à nos jours, Paris, Le livre de poche, 2002.
[17] Raymond Ibrahim, Sword and Scimitar: Fourteen Centuries of War between Islam and the West, Da Capo Press, 2018; David Nicolle, The Janissaries, Londres, Osprey Publishing, 1995.
[18] Andre Wink, Al-Hind: the Making of the Indo-Islamic World, vol. 1, Leiden, Brill Academic, 1991.
[19] Quand Hannah Arendt s’extasie sur le mode de vie et la disposition des Grecs à « œuvrer », dans un sens intellectuel, on ne doit pas oublier que ce n’est pas « le Grec » qui œuvre. C’est le Grec libre, minoritaire en Grèce antique. À Athènes, à Sparte et dans toutes les cités du bassin égéen, en Anatolie et dans la botte italique, l’écrasante majorité des individus sont des esclaves. Au quatrième siècle av. J.-C., le tyran Démétrios de Phalère organise le recensement général de l’Attique, qui renseigne les chiffres suivants : 21 000 citoyens, 10 000 métèques et 400 000 esclaves. Voy. Raymond Descat, Esclave en Grèce et à Rome, Paris, Hachette, 2006.
[20] Paul Bairoch, Mythes et paradoxes de l’histoire économique, La Découverte, 1994, 204.
[21] La castration des esclaves tout au long du millénaire de l’esclavagisme arabo-turco-musulman est une constante, comme le rappelle le Britannique Simon Webb dans sa remarquable étude des esclaves européens blancs (non slaves) capturés en Europe par les esclavagistes arabo-musulmans (The Forgotten Slave Trade: The White European Slaves of Islam, Pen & Sword History, 2020) : « Castration, used very occasionally against black slaves taken across the Atlantic, was routinely carried out on an industrial scale on European boys who were exported to Africa and the Middle East. »
[22] Raymond Aron, Mémoires, 621.
[23] « Slavery in Early China: A Socio-Cultural Approach« , janvier 2001, Journal of East Asian Archaeology 3(1-2):283-331.
[24] Olivier Pétré-Grenouilleau, La révolution abolitionniste, Gallimard, 2017.
[25] John Wesley, Thoughts on Slavery, 1774.
[26] La divergence de quelques années s’explique par la volonté de donner au monde économique des plantations le temps de s’adapter; c’est la même philosophie graduelle, déjà mise en œuvre au Danemark, qui sera reprise à leur compte par les révolutionnaires américains. Voy. Nelly Schmidt, L’abolition de l’esclavage : cinq siècles de combats XVIe-XXe siècle, Paris, Fayard, 2005, 353.
[27] Dit autrement, c’est l’Occident impérialiste qui impose l’abolition de l’esclavage au monde arabo-musulman.
[28] Avant de rejoindre le New York Times, Nikole Hannah-Jones, apparemment innocente en matière de rigueur historique, avait déjà défendu la thèse selon laquelle les Africains ont exploré le continent américain bien avant les Européens : « In Racist Screed NYT’s 1619 Project Founder Calls « White Race » « Barbaric Devils » « Bloodsuckers » Columbus « No Different Than Hitler », » The Federalist ; que ces Africains se distinguaient par leurs contacts et relations cordiales avec les Aztèques – relations harmonieuses dont il ne reste malheureusement aucune trace – et que les pyramides aztèques sont un « témoignage » de ces relations amicales : Nikole Hannah-Jones, « Modern Savagery« , The Observer. Le terme négationniste est terriblement inadéquat pour décrire cette « thèse » qui semble fondée uniquement sur les fantasmes de son auteur.
[29] « Complotisme : faites confiance aux professionnels ! », Dreuz, 25 novembre 2020.
[30] Faux confectionné par la police secrète du Tsar de Russie en 1903, les Protocoles des Sages de Sion prétendent décrire les velléités de contrôle du monde par les Juifs et les francs-maçons. Ce faux plagie, entre autres, un pastiche qui décrivait sur le mode humoristique le projet de conquête du monde par Napoléon III.