Tout aussi vivement que j’avais entraîné mon épouse au culte ce dimanche-là, je l’entraînai à un rendez-vous avec Monsieur et Madame Ricard.
Dans mon esprit, la mésentente au sein de notre couple, mésen-tente qui nous avait conduits à quasiment divorcer dans l’année qui précéda notre conversion, provenait essentiellement de mon épouse. Il est un fait que nous sommes des êtres de tempéra-ments différents en presque tout et cela semblait être le départ d’une multitude de frustrations et de malentendus. Plus tard, en mûrissant, et en laissant ma nature d’homme se soumettre à la volonté divine, je compris une des facettes du génie de D.ieu en unissant deux êtres aussi différents.
J’en donne en partie le témoignage dans mon livre Ehad (voir catalogue en fin de livre).
Ainsi, ce qui est pour l’homme au départ un champ de frustrations peut devenir un festin spirituel par la suite. Ce fut le cas pour moi et pour nous, et croyez-moi, le festin se déroula bien au-delà du domaine de notre couple.
Mais revenons-en à notre entrée en matière avec le pasteur biblique, Monsieur Ricard, et son épouse. A leur question : « En quoi pouvons-nous vous aider ? », je m’exprimai en faisant état de nos difficultés relationnelles au sein du couple. Dans mon esprit, il fallait prier pour mon épouse dont l’attitude psychologique me décontenançait, et c’est ce que j’exprimai. M’ayant profondément et rapidement détaillé du regard, le couple Ricard me fit la réponse suivante : « Et bien, mon cher frère, je crois que nous allons commencer par vous. »
Monsieur et Madame Ricard s’occupèrent de nous pendant quatre ou cinq jours, à raison d’un ou deux entretiens par jour, de plusieurs heures chacun. Les heures passèrent vite. Et je n’oublierai jamais, en fin de parcours, ce que l’Esprit glissa dans mon esprit et dans mon cœur : « Observe bien, et retiens bien ce qui se fait ici. C’est moi qui ai communiqué cette méthode à ces serviteurs. Ceci est une école pour toi, et dans le futur, tu pratiqueras la même chose. »
Nous passâmes en revue tout ce qui avait été pour mon épouse et moi source de contact avec l’occultisme dans le passé, jusqu’à trois ou quatre générations et même plus, en fonction du principe des reports de malédictions et de la tendance à répéter les mêmes types de fautes dans une lignée familiale. Bien des choses ténébreuses furent débusquées et confessées. Je ne m’étendrai pas ici sur la justification biblique de la méthode utilisée par ce pasteur ni sur le détail de celle-ci. Je vous renvoie pour cela au chapitre 5 de ce livre, où j’expose cette méthode en détails.
Très étonnamment, une de mes lignées ancestrales me rattachait assez violemment au monde des divinités païennes nordiques. Or une partie de ma famille provient de Normandie et descend donc des Vikings.
Mais une autre branche ancestrale se manifesta avec tout autant, si ce n’est plus, de violence. Et le pasteur arrêta notre entretien de délivrance pour me poser une question avec quelque peu de solennité : « Dites-moi, êtes-vous juif ? »
Je lui répondis que non et que j’avais grandi dans une famille apparemment catholique « bon teint » (avec un arrière-plan catholique « très, trop bon teint », c’est-à-dire là où l’on trouve le plus de Juifs convertis et leurs descendants). En fait, je préférais par pudeur, timidité, mettre de côté certaines expériences saisissantes vécues depuis mes dix-neuf ans et certains incidents qui m’avaient clairement mis sur la piste d’une origine israélite.
Je réaffirmai au pasteur qu’à mon avis je n’étais pas juif, mais il me répondit avec une grande assurance que cela était impossible, au vu des problèmes spirituels qui étaient les miens, et compte tenu de ses expériences récentes et plus anciennes de relation d’aide effectuée par lui auprès de Juifs venus à Christ, au Mashiah, ainsi que des énormes similitudes entre leurs cas et le mien…
Il me dit : « Vous avez exactement le même profil et les mêmes problèmes que plusieurs Juifs venus à Jésus et pour lesquels nous avons prié. »
Son épouse acquiesça vivement et je m’inclinai devant quelque chose que D.ieu opérait de façon mystérieuse dans ma vie depuis bien des années et qu’Il allait nous conduire plus tard en famille, dans un parcours éminemment prophétique concernant la restauration de nos racines israélites et de leur substance spirituelle non négligeable, à découvrir. Je dis nos, car j’avais épousé sans le savoir une femme dont les origines étaient similaires.
Vous raconter ces quatre ou cinq jours d’entretiens, de prière, serait vraiment trop long. Retenez simplement que tous ces temps de prière s’articulèrent autour des racines spirituelles non-bibliques ou occultes de nos passés, mon épouse et moi.
Plus tard, par l’intermédiaire d’un couple venu d’Angleterre cette fois, un deuxième pilier fut attaqué dans mon passé, et il concernait tout ce qui avait été du domaine du péché sexuel.
Aussi, dans mes entretiens, j’aborde systématiquement ces deux piliers éminemment complémentaires dans le monde des ténèbres, à savoir le comportement sexuel pécheur sous toutes ses formes, et les comportements religieux faux, ainsi que les comportements occultes.
Comportements occultes d’une extraordinaire et terrifiante variété aujourd’hui, et toujours plus semble-t-il. Dans le même temps le péché sexuel augmente de façon alarmante partout.
Il est pour moi évident de constater que, dans notre monde, par exemple, et cela est hélas quotidiennement vérifiable, l’accroissement de la pornographie et du crime sexuel sont directement proportionnels à la vulgarisation toujours plus marquée des sciences occultes qui atteignent presque tout homme aujourd’hui, d’une façon ou d’une autre. Et vice versa.
Après vingt-quatre années d’entretiens de relation d’aide pastorale effectués sur quatre continents où j’ai été conduit à exercer le ministère, j’ai donc pu constater que sous toutes latitudes le péché sexuel et l’occultisme sont les deux colonnes essentielles autour desquelles s’articule tout le délabrement d’une personnalité pécheresse. Il semble bien qu’il y ait deux colonnes, deux portes d’accès essentielles dans l’univers de la perdition éternelle. Ces deux portes-là sont : occultisme et péché sexuel.
Il y a une raison qui, de manière très synthétique, m’a sauté au visage voici peu. Nimrod, appelé grand chasseur devant l’Éternel (Genèse 10 : 8 et 9) fut en fait un « grand guerrier » en matière de sciences occultes et en matière de débauche sexuelle. La plupart des grandes écoles occultes de l’humanité se rattachent probablement aux pratiques démoniaques de cet homme qui est à l’origine de Babel et de Babylone. Le savoir spirituel démoniaque initié essentiellement par Nimrod se répandit sur toute la terre après la chute de Babel et infecta toutes les civilisations antiques connues ou moins connues.
Est-ce l’histoire, est-ce le mythe qui nous le rapporte, toujours est-il qu’il nous est dit aussi que ce Nimrod épousa sa propre mère ; abomination sexuelle s’il en est !
Personnellement, je crois cela tout à fait plausible, et je crois que le comportement débauché de cet homme devait s’exprimer de bien d’autres façons encore. Nimrod est en fait la restauration spirituelle de l’univers de Caïn qui inaugura déjà tous ces principes. Une simple lecture de la relation quasi-incestueuse de Caïn avec sa mère qui apparaît en Genèse 4 : 1, au moins psychologiquement parlant, et une découverte de l’univers de Caïn (en faisant une étude très approfondie de Genèse 4 : 16 à 24 par exemple) sont évidemment convaincantes à ce sujet.
Tous les principes de corruption occulte et sexuelle établis par ce Nimrod à Babel – qui devint ensuite Babylone, ne l’oublions pas – se sont trouvés dispersés, je me répète, parmi toutes les cultures ensuite sur toute la surface de la terre, à travers l’épisode de la confusion des langues.
Ainsi, ayant opéré sur des terrains culturels très divers et sur quatre continents, j’ai pu vérifier que toute la corruption dans le genre humain est largement tributaire de Babel et de Nimrod, son fondateur. Un des principes de cette corruption qui était assez théâtralement omniprésente dans toutes les cultures antiques, et que l’on retrouve, malgré (ou du fait d’) un christianisme souvent superficiel, dans le vécu et les arrière-plans de millions de personnes, est celui de la prostitution sacrée. La prostitution sacrée était un fléau omniprésent dans l’Antiquité et l’est encore aujourd’hui dans certaines cultures.
Voici un texte biblique qui en fournit une trace forte : La parole de l’Eternel fut adressée à Osée, fils de Beéri au temps d’Ozias, de Jotham, d’Achaz, d’Ezéchias, rois de Juda, et au temps de Jéroboam, fils de Joas, roi d’Israël. La première fois que l’Eternel adressa la parole à Osée, l’Eternel dit à Osée : Va, prends une femme prostituée et des enfants de prostitution ; car le pays se prostitue, il abandonne l’Eternel ! Il alla, et il prit Gomer, fille de Diblaïm ». (Osée 1 : 1 à 3)
Gomer était une prostituée sacrée des cultes cananéens de la fécondité. Dans ce cas, l’intention de l’Eternel qui demande à son prophète de prendre pour femme une étrangère, et qui plus est une prostituée sacrée de cultes païens totalement démoniaques est contraire à tout ce qu’était présumé faire un Israélite fidèle à son D.ieu. Imaginez ! C’est un discours prophétique à travers lequel l’Eternel veut parler à son peuple sur sa rébellion et son péché. La suite d’Osée 1,2, etc. l’atteste clairement.
Voici un autre témoignage contemporain, lui, concernant la prostitution sacrée en Inde :
Irawati ne se souvient pas très bien. Elle fait un geste las lorsqu’il s’agit d’évoquer les circonstances qui l’ont désignée, elle, pour devenir prostituée sacrée. Si le souvenir est sûrement douloureux, il semble surtout remonter à un âge, cinq ou six ans, auquel la jeune femme ne pouvait comprendre ce que signifiait pour elle devenir l’esclave de la déesse Yelamma, symbole de la fertilité et incarnation de la déesse mère : donner son corps par l’entremise d’un acte religieux. Irawati n’était qu’une enfant, ayant grandi dans le milieu fruste et illettré des intouchables d’un village du sud de l’Inde, où chacun a surtout le nez sur la question de sa propre survie; Irawati était une enfant timide, si l’on en juge par la manière dont elle ne cesse aujourd’hui de rajuster pudiquement son sari vert sur ses cheveux…
«Je me suis rendu compte de ce que voulait dire être devadasi le jour où ma mère m’a dit qu’un homme allait me rendre visite», lâche la jeune femme, le regard soudain effarouché. Ce jour-là, son père, un paysan sans terre, sa mère et ses deux frères ont quitté la petite masure, au toit de tuiles et au sol en terre, pour laisser le propriétaire terrien d’un des villages voisins «honorer» leur fille, à peine pubère, qui cachait depuis peu d’adorables petits seins naissants. Pour avoir le privilège de cette défloration, l’homme a donné aux parents une jolie somme: quelques milliers de roupies (une centaine de dollars américains). Désormais, lui a-t-il signifié, elle était mariée à la déesse Yelamma: son corps appartiendrait, sa vie durant, aux hommes. Et pendant quelques années, la jeune fille a, de temps à autre, reçu la visite d’hommes dans la petite masure. Contre l’équivalent de un dollar environ, elle chassait alors père et mère pour satisfaire le client. Puis, la vingtaine passée, Irawati est devenue la concubine attitrée d’un homme déjà marié, a eu un enfant avec lui avant d’entrer dans la dernière saison de sa vie d’esclave de Yelamma comme chaste mendiante…Le parcours de Shanta, 20 ans, fut encore plus difficile que celui d’Irawati. Pour la jeune fille, l’amour prôné par la déesse a pris la forme d’un vagabondage malheureux qui l’a conduite, une maigre besace de parfums sur l’épaule, à parcourir les villages de la région du nord du Karnataka, au sud de Bombay. Ses signes distinctifs de devadasi: un collier de perles rouges et blanches et l’image de Yelamma sur la tête. Mais plus que devadasi, Shanta était alors une basavi: une «génisse errante» qui ne possédait ni richesse ni foyer. Une vie si dure qu’elle a fini par chercher protection auprès d’une parente… dans une maison close de Miraj, dans le nord du Karnataka. Dans le bordel aux successions de cellules sans fenêtres ni toilettes, Shanta a alors trouvé pendant quelques mois le «salut». Mais nouveau coup du sort : les premiers résultats du test du sida qu’elle a passé dans un centre local seraient positifs. Elle aurait rejoint le triste cortège des 16 000 séropositifs que comptent les 105 000 âmes du district de Nipani.
Les chevilles ornées de bracelets cliquetants, des taches noirâtres sur la joue, Shanta affiche désormais le regard meurtri et fier des femmes qui protègent un secret, fût-il misérable. De quoi se souvient-elle? Pourquoi a-t-elle été dédiée à Yelamma? «Je ne sais plus, c’était il y a longtemps», lance-t-elle vaguement avant d’ajouter, la voix dure et détachée: «Lorsque j’ai atteint l’âge de la puberté, j’ai été offerte parce que j’étais amoureuse d’un homme qui ne convenait pas à ma mère.» Sur les genoux de la jeune femme, un enfant la houspille. C’est le sien, mais Shanta lui jette à peine un regard.
Si des devadasis parlent aujourd’hui de leur destin avec une apparente soumission, c’est qu’elles savent, comme Irawati, âgée aujourd’hui de 38 ans, que leur vie sera toujours celle d’une devadasi. Et si la fille (scolarisée) d’Irawati juge honteuse la condition de mendiante de sa mère, il est trop tard maintenant pour prétendre à un meilleur destin que celui de chaste mendiante. Afin de se hisser un instant au-dessus de celui-ci, Irawati prend son instrument de cordes et de bois, le choudiki, et chante les jogati pada que lui ont enseignées d’anciennes devadasis, qui possèdent encore quelques notions de danse et de musique. Car ces prostituées sacrées étaient autrefois liées à la vie des temples, où elles chantaient et dansaient.