Matthieu 5.5
Nouvelle Edition de Genève : « Heureux les débonnaires ».
En grec : « Heureux les doux ». (Praeis, qui signifie doux,
pacifiques.) Débonnaire a le même sens.
Matthieu 5.17
Nouvelle Edition de Genève : « Ne croyez pas que Je sois venu
pour abolir la loi ou les prophètes ; Je suis venu non pour abolir,
mais pour accomplir ».
Trad. littérale du texte grec : « pour détruire… ». Le verbe
kataluô signifie effectivement détruire, mais aussi abolir, mettre
fin à.
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Luc 1.14b
« … et plusieurs se réjouiront de Sa naissance. » (Nouvelle
Edition de Genève)
En grec, il est écrit polloï qui signifie beaucoup et qui est bien
plus fort que plusieurs.
Luc 1.48
La version française de ce verset ne traduit pas de manière
exacte le texte grec.
Voici ce que nous lisons dans la version de la Nouvelle Edition
de Genève :
« Parce qu’Il a jeté les yeux sur la bassesse de Sa servante ».
Ce verset fait partie de l’admirable cantique de Marie (Myriam en
hébreu), lorsqu’elle est visitée par le Saint-Esprit en même temps
que sa cousine Elisabeth (Elishéva) lorsqu’elle se rend chez elle.
La version originale, en grec, nous dit plutôt ceci : « Parce qu’Il a
jeté un regard sur l’humiliation de Son esclave ».
L’humilité de Myriam va jusqu’à confesser qu’elle est l’esclave
de l’Éternel, le Tout-Puissant. Elle se dit donc elle-même
totalement soumise et dépendante de D.ieu.
Un serviteur pourrait toujours à un moment ou à un autre affirmer
son indépendance vis-à-vis de son patron. Un esclave ne
s’appartient plus, il est totalement dédié au service de son maître.
Ceci est très beau de la part d’une jeune vierge d’Israël et
démontre à quel point elle était consacrée à D.ieu.
Elle déclare d’ailleurs au verset 38, dans la traduction littérale du
texte grec : « Marie dit alors : Voici l’esclave du Seigneur ;
qu’advienne à moi selon la parole (rhèma en grec, parole
révélée) de Toi. Alors s’éloigna d’elle l’ange ».
Elle déclare aussi sans ambages qu’elle a vécu une humiliation,
ce qui est vrai, car une jeune fille de l’époque qui se retrouvait
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enceinte hors mariage n’avait plus qu’un statut méprisable parmi
le peuple d’Israël. Elle aurait même pu être lapidée et tuée. Grâce
à la bonté de D.ieu et à celle de Joseph, son fiancé qui l’a gardée
avec lui parce que D.ieu lui a parlé, elle a échappé à pire qu’une
humiliation : au bannissement de la société, et peut-être même à
la mort.
Ainsi, nous pouvons dire que, si dans la version française
chrétienne il est déclaré que Marie se considère comme peu de
chose, la bassesse étant un mot induisant qu’elle était
simplement humble, sa situation est en réalité bien pire.
Mais le fait qu’elle se considère comme l’esclave de D.ieu nous
éclaire parfaitement sur le fait qu’elle accepte totalement ce
terrible rejet et souhaite demeurer l’esclave de Son Père céleste.
Quelle consécration est la sienne !
Luc 13.24
Nouvelle Edition de Genève : « Efforcez-vous d’entrer par la
porte étroite ».
En grec, il est écrit « Luttez (agônizesté) pour entrer par la porte
étroite ». Le verbe agônizesté vient du verbe agônizomaï qui
signifie bien plus que « faire un effort », même si cette traduction
est acceptable.
En réalité, il veut dire ceci : « concourir dans les jeux publics,
lutter, disputer le prix, combattre, soutenir une lutte, un combat,
disputer le prix du stade, soutenir un procès, se défendre contre
des déclarations de faux témoins, avoir à se défendre contre une
accusation de meurtre, prononcer un plaidoyer, se donner de la
peine, faire effort ». (Dictionnaire grec ancien Bailly)
« Faire effort » vient tout à la fin. La note générale de ces
diverses traductions possibles du mot agônizesté implique le fait
de mener un combat, de lutter. Car il faut bien reconnaître que
ce n’est pas un simple effort qui peut nous permettre d’entrer par
la porte étroite. Il s’agit bien d’un combat, un combat contre la
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chair, contre l’âme humaine naturelle (néfesh habéémi, en
hébreu), contre l’orgueil, mais aussi contre Satan qui fait tout
pour nous empêcher de confesser nos péchés et y renoncer.
L’apôtre Paul lui-même nous parle de lutte, de combat. Lisez
1 Corinthiens 9.24 à 26 ; Philippiens 3.7 à 14 ; 2 Tite 4.7 ;
Hébreux 12.1 à 4, etc. Ce n’est certes pas par nos mérites, mais
par grâce que nous pouvons être sauvés. Mais il faut tout d’abord
une reddition devant D.ieu, il faut passer par la porte qui est
étroite et le chemin resserré, et cela coûte un prix. Ensuite il faut
encore persévérer jusqu’à la fin dans la sanctification, car c’est
en espérance que l’on est sauvé et la Bible dit qu’il nous faut
mettre en œuvre notre salut avec crainte et tremblement
(Philippiens 2.12).
Plusieurs mots en grec ont la même racine que ce verbe
agônizesté et sont tous en rapport avec la lutte, le combat.
Comme régulièrement lors d’une traduction de la parole de D.ieu
depuis le texte original, force est de constater que les théologiens
qui ont travaillé à celle-ci ont quelque peu neutralisé le sens du
texte.
Est-ce le fruit d’une époque où l’on a préféré « adoucir » le
message du Christ, pour le rendre plus accessible à un peuple
ne supportant plus la vérité, ayant choisi la voie lénifiante de la
religion, en vue de jouir du plaisir et du confort de la vie… ?
Luc 20.17-18
« Mais, jetant les regards sur eux, Yeshoua dit : Que signifie donc
ce qui est écrit : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est
devenue la principale de l’angle ? Quiconque tombera sur cette
pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé. »
Dans le texte grec, on peut remarquer que le sens est bien plus
interpellant : « Quiconque tombant sur cette pierre-là sera
fracassé (suntlastèsetaï) ; celui sur qui elle tombera, elle
l’écrasera ».
Ce passage est à méditer…
EN LISANT DANS LE TEXTE EN HEBREU ET EN GREC / Extrait N° 20 : Matthieu 5.5 Nouvelle Edition de Genève : « Heureux les débonnaires ». En grec : « Heureux les doux ». (Praeis, qui signifie doux, pacifiques.) Débonnaire a le même sens. Matthieu 5.17 Nouvelle Edition de Genève : « Ne croyez pas que Je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir ». Trad. littérale du texte grec : « pour détruire… ». Le verbe kataluô signifie effectivement détruire, mais aussi abolir, mettre fin à.
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Merci Elishéva pour cette recherche approfondie dans les textes d’origine, hébreu et grec. Bien que le sens du texte dans nos bibles soit très proche de l’original, dans tes explications, nous réalisons la puissance et la précision des mots du texte d’origine qui traduisent la pensée de Dieu.
C’est tellement beau dans Luc 1 verset 38 qui dit que Marie est l’esclave de Seigneur
à la place du mot (servante). Quelle consécration.
Et dans le verset 48 qui de l’humiliation de sa servante à la place de bassesse de
sa servante. On peut voir la réalité de sa situation.
Merci Élishéva.