CHAPITRE 6
Gérer les abus ou l’aspect psychologique dans la relation d’aide
La purification des fautes occultes et sexuelles est essentielle et il est évident que nombre de comportements qui envoient tant de personnes aujourd’hui vers les psychologues et thérapeutes de l’âme chrétiens ou non trouvent leur résorption dans cette purifi-cation. J’en veux pour preuve le fait qu’oeuvrant comme aumô-nier il y a plus de vingt ans en hôpital psychiatrique je me suis trouvé confronté à des personnes aux comportements aberrants pour lesquels la médecine psychiatrique n’avait trouvé qu’un unique recours : la camisole de force chimique des médicaments. Ayant parlé avec ces gens (après préparation dans la prière), j’eus la surprise de constater à quel point leur passé et le plus souvent le passé de leurs parents étaient profondément lié à l’occultisme, à la religiosité idolâtre (mariolâtrie entre autres) et à une impureté sexuelle criarde.
Après repentance et acceptation de Jésus comme Sauveur, ces personnes retrouvèrent leur bon sens, car elles avaient été déliées et purifiées. Ce qui sembla étrange car « impossible » pour les autorités médicales du lieu (qui avaient d’ailleurs elles-mêmes besoin de délivrance – problèmes dus à l’alcoolisme, etc.).
Comment expliquer cela, si ce n’est par le fait que le terrain de l’esprit humain et celui du corps sont intimement liés à celui de l’âme et donc du psychisme total de l’individu. Malmenez votre sexualité et votre esprit et votre âme en seront affectés. A partir de là et fort de l’expérience, il ne m’a pas été difficile de conclure raisonnablement que 95% (si pas100%) des cas d’hôpitaux psychiatriques recevraient une guérison complète par le simple fait de la purification spirituelle et de la purification du vécu sexuel. Bien entendu ce point de vue implique :
1/ que notre esprit et notre sexualité sont soumis aux lois de D.ieu,
2/ qu’au nom de Yeshoua toutes rémissions sont possibles.
Bien entendu, lorsque les milieux médicaux ne sont pas croyants et choisissent la « sagesse des hommes » qui est folie pour D.ieu (1 Cor. 1 : 20), ils n’ont en fin de parcours pas d’autre moyen que l’assommoir des médicaments.
Il y a par contre un domaine particulier qui ne relève pas directement des deux piliers de la sanctification.
C’est le domaine des abus qui ont engendré ce qu’on nomme des abcès de fixation dans les émotions et les comportements. Les abus les plus graves sont ceux qui proviennent de l’enfance et qui ont eu lieu face, par exemple, à des parents perçus émotionnellement de manière impressionnante, véritables géants inattaquables auxquels on se soumet. Quand on se soumet pour le meilleur (parents bibliques et sains d’esprit), tant mieux, mais le contraire existe aussi, hélas.
Les troubles comportementaux à base d’émotions blessées sont source d’emprisonnements comportementaux, d’aliénations souvent devenues indécelables par la « victime » elle-même, par le fait même de l’enfouissement lointain.
Ainsi ai-je dû accompagner dans une énorme dépression nerveuse vieille de dizaines d’années une femme qui avait été lâchement abandonnée par un père cupide face à un homme abusif de comportement dans sa jeunesse. L’orgueil s’étant développé comme un chancre, cette femme « refusait » consciemment ou non d’accepter comme point de départ de sa souffrance humiliante cet incident mettant en lumière la lâcheté de son père. Elle finit par tourner l’amertume orgueilleuse de son âme… contre votre serviteur, celui qui, étant son pasteur, cherchait à l’aider. C’est dire si le problème était réel.
Les abus sont lourds de conséquences et créent un terrain d’amertume mêlée de détresse qui doit être traité avec l’aide du Saint-Esprit, car il existe un temps pour la guérison comme il existe un temps pour la délivrance, que seul D.ieu connaît dans sa sagesse.
Voici à ce sujet un extrait d’un message donné en Suisse et repris dans mon livre « Inséparables » :
N°1 et N°2 dans le désordre et la terrible tragédie universelle et séculaire des abus.
Permettez-moi pour introduire ce chapitre de reproduire un extrait légèrement modifié d’une de nos lettres de nouvelles en provenance de notre Centre à Jérusalem : « Un Arbre en Sion» :
«…. Vous l’aurez compris, le Centre «ETZ BETZION / UN ARBRE EN SION » s’équipe et construit son programme en étroite osmose avec nos frères et sœurs israélo-américains. En effet, si « LEVE-TOI ! » assure seule la gestion pratique du Cen-re, la relation spirituelle avec nos amis s’est approfondie et richement fortifiée. Le programme du Centre se construit : Je planifie mes prochains séminaires mais aussi le Seigneur nous a conduits ensemble à réaliser que le Centre devait plus que certainement servir de lieu de réunion chaque semaine pour l’équipe de nos frères et sœurs américains et israéliens aux réunions desquels nous participons le plus souvent possible. Inversement, notre aide est requise pour des choses spécifiques (ministère pastoral biblique, ce que l’on nomme en beaucoup de milieux : relation d’aide, par exemple). Spirituellement, nous formons de plus en plus une entité unie, aimante, non dénominationnelle et aux antipodes de toutes structures pyramidales. En échange, D.ieu nous donne des perles.
La clé pour la réception de ces perles : l’obéissance, l’humilité
de toutes parts. Ce qui permet : purification et ensuite restauration à bien des niveaux.
Nous avons assisté à la dernière réunion de nos amis et avons été surpris de vérifier l’extraordinaire changement survenu dans ce groupe à travers toute une série de tests et bouleversements organisés par D.ieu ces derniers temps. Beaucoup de nouveaux visages, d’autres ne sont plus présents (pour le moment. Prions pour eux !) et un niveau de relations, d’échanges absolument en hausse qualitative, loin des lamentables échecs relationnels (manque de compassion, orgueil, etc.) si souvent enregistrés de (presque) partout dans l’univers évangélique ou messianique.
Quelque chose de très spécial est en train de naître là, de jamais vu comme cela depuis que je connais le Seigneur (vingt-sept ans). Un relationnel libéré de toutes sortes de carcans liberticides mais un relationnel adulte, respectueux de l’autre qui n’exclut pas les échanges de point de vue parfois très opposés. Au contraire. Amour persévérant, patience, écoute, liberté de parole dans le respect d’autrui sont là comme jamais. Un must, le corps ainsi vécu car D.ieu extrait finalement toujours « le bon jus » de ces échanges. Mais cela n’est pas venu sans que D.ieu n’ait interpellé chacun et transformé dans l’humiliation honnêtement consentie bien des choses ces derniers temps. Nous en avons été témoins lorsque des serviteurs de D.ieu sont venus d’eux-mêmes avec humilité requérir une relation d’aide dans des domaines enfouis, intimes. Et c’est ce qui est arrivé ces derniers mois. Après ce courageux comportement de leaders, pourquoi s’étonnerait-on que le niveau spirituel de toute une communauté s’élève ? »
Ceci rejoint le grand thème de ce que D.ieu accomplit parmi nous en Europe et en Israël !
Qu’est-ce à dire ?
Tout a commencé par deux choses liées.
La première : une visite chez mes parents.
La deuxième : une parole donnée par votre serviteur lors d’une
de nos réunions en Suisse : Elle disait, entre autres, ceci : « Je vais oeuvrer parmi vous et dans les prochaines semaines. Si de nouvelles personnes vont entrer dans l’oeuvre, d’autres vont aussi en être sorties par Moi sans que vous ayez à faire quoi que ce soit…. » (la chose s’est effectivement accomplie…)
J’ai ressenti à cette époque le besoin de prendre avec mes parents âgés un temps de partage particulier. En effet leur très grand âge annonce leur départ proche.
Je ressentais la nécessité absolue de vivre avec chacun d’eux un échange complet sur nos vies partagées. J’avais le sentiment qu’il ne m’était pas possible qu’ils partent sans que nous ayons eu la possibilité de nous parler à fond de tout, cœur à cœur, face
- face, conscience à conscience ouvertes, prêts à tout dans l’acceptation, le respect, l’humble échange ultime mais néces-saire.
Mon désir, je me l’expliquais surtout par un besoin d’exprimer affection et reconnaissance, en « marquant le coup » de façon spéciale au soir de leur vie. Je ne savais pas quelle extraordinaire expérience j’allais vivre là et je partis avec un verset de la Parole « L’homme spirituel… juge de tout » (1 Cor. 2 : 15). Non pas l’homme spirituel juge de tout… et condamne (ce que naturellement » nous avons tous tendance, hélas, à vouloir faire dans un même élan. Mauvais réflexe). Non, simplement juger de tout, c’est-à-dire prendre connaissance de certaines choses qui viennent à la lumière de la conscience, qui se mettent alors en place avec clarté et vérité au-delà d’un vécu émotionnel (la chair, l’âme donc) dans une perspective, un regard juste, sain, absolument honnête car détaché..
Exercice quasi inimaginable lorsqu’il s’agit d’accéder à toute la vérité (y compris celle que nous craignons de découvrir) dans l’appréhension d’un vécu de dizaines d’années avec ses propres parents, des intimes, des proches. Je ne vous décrirai pas ces moments vécus avec mon père et ma mère. Ils appartiennent à notre intimité pour toujours, mais ce fut un moment extraordinaire et j’ai pu aller au fond des choses partout où il le fallait. J’ai pu au sortir de ces moments évaluer exactement la part de bon et de moins bon qui me vint de mes chers parents.
J’ai pu aussi réaliser la part en moi qui m’échappait, son origine, les paroles, les actes, les attitudes parfois bien subtiles qui l’expliquent, cette part de soi qui échappe et qui nous fait souffrir car nous n’en sommes pas toujours ni fiers ni heu-reux. Ces choses qui vivent en nous malgré nous, organisant toutes sortes de réflexes, tendances caractérielles qui nous satisfont ou inversement nous effraient sur nous-mêmes (Paul, l’apôtre, désignait cette part de nos âmes qui nous contrôle et nous échappe parfois lorsqu’il disait dans Rom. 7 : 14 à 23 : «……….Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas.» ou lorsqu’il disait « qui me délivrera de ce corps de mort… » Rom. 7 : 24). Voyez-vous de quoi je parle ?
D’où nous vient cet univers de comportements dont la racine nous échappe ? De nos pères (jusqu’à Adam…), de nos parents, de leur propre vie charnelle et croyez-moi le jeu est très subtil à ce niveau. La plupart des êtres sont ainsi encombrés de tonnes de miroirs déformants sur eux-mêmes et sur autrui. Il est écrit : vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » (Jean 8 : 32). Au sortir de ces moments précieux et sans doute ultimes avec mes parents, j’eus ce privilège de voir soudain toute la vérité sur ce qu’ils furent vraiment pour moi l’un et l’autre. Le fruit : aucun jugement, mais de la joie en identifiant à fond le positif (le précieux « butin »), en le nommant, et une profonde liberté conquise face au négatif car reconnu pour ce qu’il est et nommé en pleine conscience. Frères et sœurs, je n’ai jamais à ce point vécu ce verset : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » (Jean 8 : 32).
Le mot-clé de ce scénario : humilité. En effet, sans une profonde humilité, cet échange « total » visitant tous les « placards » entre parents et enfants aurait été impossible.