Car je réalisai que D.ieu existait vraiment, ce n’était pas un mythe. Je compris qu’Il m’aimait personnellement, ce que je n’aurais jamais imaginé pouvoir être possible.
Je sus qu’il me suffisait d’être simple, tout comme cet homme le recommandait dans son témoignage : Mets-toi à genoux et dis à D.ieu : Si Tu existes, montre-le-moi !
Me sentant vaguement ridicule – mais après tout j’étais seule dans cette pièce, non ? – je m’exécutai sans attendre. Je parlai à D.ieu, à ce D.ieu que je ne connaissais pas encore, un peu comme un aveugle qui ne voit strictement rien mais qui tâtonne jusqu’à trouver la porte de la maison, un boiteux qui fait un pas en avant avec audace sur un chemin caillouteux, un sourd qui sait qu’il y a probablement quelqu’un qui va l’entendre s’il lui parle.
Quelqu’un qui va m’entendre… Mais, est-ce que je croyais vraiment qu’Il allait me répondre ? Vraiment, oui ?
Eh bien, je vous dirai que je voulus furieusement y croire à cet instant, et ça, D.ieu le vit. Car ce qu’Il aime le plus, c’est que Ses créatures, Ses enfants, soient simples et s’abandonnent à Lui sans compter, sans hésiter, avec l’audace de celui qui est au bord d’un lac scintillant et terriblement attirant par sa fraîcheur et… qui plonge sans réfléchir à la profondeur de l’eau, à sa température, au courant qui risque peut-être de l’emporter.
Non, il plonge et c’est tout ce qu’il souhaite, plonger !
Après, c’est l’affaire de D.ieu. Je lui dis sans hésiter :
¾ Moi, si Tu existes, je veux le savoir. Je veux Te connaître. Je veux Te laisser me prouver que Tu existes. Et maintenant, j’attends. On va voir !
Ce fut si simple. Je me relevai étrangement paisible, rassurée. Je ne savais pas ce qui allait se passer, mais je voulus croire qu’il allait se passer quelque chose. Et ce fut le cas ! D’une manière tellement belle, tellement bonne, tellement magistrale, que jamais plus depuis lors je ne doutai de la réalité ni de l’amour de D.ieu mon Père.
Quelques semaines plus tard, Pâques 1981. Voilà que Mireille, encouragée par le témoignage que je lui accordai de ma prière faite suite à la lecture du livre si providentiel qu’elle m’avait donné, me proposa de l’accompagner dans une convention chrétienne à Vichy, dans le centre de la France. N’ayant rien à perdre et, au fond, motivée par une curiosité grandissante vis-à-vis de Celui qui commençait à se révéler à moi dans Son amour mais que je ne connaissais pas encore, j’acceptai l’invitation.
Et nous voilà parties depuis la Belgique pour un voyage de 800 kilomètres, dans la Mini Morris de Mireille, aussi inconfortable que jolie. (J’en garde un souvenir ému !)
Arrivée à Vichy, je commençai à regretter mon élan de curiosité, cette folie qui m’avait fait faire un geste que je trouvais subitement dément, inconsidéré. Que faisais-je là, tellement mal à l’aise parmi ces gens que je ne connaissais pas, dans un lieu qui me paraissait étrangement paisible, une salle vaste et lumineuse, mais où je n’avais rien à faire selon mes conceptions les plus ancrées dans ce que je pensais être la « réalité » : l’athéisme, l’art, la beauté, la « liberté » … ?
Bien sûr, le diable, qui savait qu’il allait perdre une de ses proies, influençait mes pensées au maximum et je commençais à m’y perdre. Une crainte sourde mais grandissante me saisissait par la gorge et j’avais peine à respirer. Je sentais confusément que j’allais être dévoilée, que tout ce que je cachais en donnant le change par une attitude lisse, apparemment calme et assurée, allait être vu sans qu’il soit plus possible de le dissimuler. Je me sentais misérable et sans force.
Dans cette salle de réunion, je ressentis tellement la présence de D.ieu que j’en fus bouleversée. Je n’avais jamais connu ça auparavant, un tel amour…
Le thème de cette convention était bien entendu celui de Pâques, de la crucifixion de Jésus et de Sa résurrection. La prédication de la Croix fut une extraordinaire révélation pour moi qui n’avais jamais entendu parler du sacrifice de Jésus et de ce qu’Il a fait au travers de souffrances infinies pour que nous obtenions le pardon du Père.
Je vis alors en face tous mes péchés, qui m’apparaissaient soudain dans leur laideur, car je voyais défiler dans mon esprit tout ce que j’avais vécu et fait vivre aux autres autour de moi, qui n’était pas glorieux, pas glorieux du tout, et je me trouvais dans une honte profonde à laquelle je n’arrivais pas à échapper.
Tremblante, je m’avançai tant bien que mal vers le devant de la salle pour la prière, pour me repentir devant tous et accepter Jésus. J’étais sauvée !
Je ressentis le profond pardon du Père accordé au pauvre et misérable être que j’avais été sans Lui jusqu’à ce jour-là et je reçus Sa paix, après que l’on eut prié pour moi et que l’on m’eut délivrée de puissances des ténèbres qui tenaient ma vie captive à bien des niveaux.
Le lendemain matin, pendant la louange admirable qui commençait la réunion, je fus remplie du Saint-Esprit.
Quel éblouissement ! Quelle sainteté ressentie au travers de ces chants, par le biais des cœurs unis pour adorer D.ieu ! Les chants chrétiens de cette époque étaient tellement simples, tellement parlants, si souvent inspirés par la parole de D.ieu elle-même, comme les Psaumes de David, par exemple, qu’ils vous mettaient directement en relation avec le cœur du Père, avec Son Esprit saint.
Il est vrai que si on demande à D.ieu de se révéler à nous il le fait… J’ai aussi eu ce cri du cœur à demander à D.ieu: » si tu existes montre toi à moi ! », et il l’a fait…. Mais pas de la manière dont je le pensais. Gloire à D.ieu pour Son amour!