Aujourd’hui encore, mon mari et moi aimons chanter dans l’église, comme dans nos temps d’adoration personnelle, les louanges du Seigneur avec ces vieux chants, que nous préférons à la louange souvent insipide, teintée de « couleurs » issues de l’âme et non de l’esprit, flattant et excitant les sentiments, les émotions, que l’on entend dans la plupart des rassemblements.
Un monde de différence ! La musique chrétienne elle-même ressemble de nos jours à la musique que l’on entend dans le monde (est-ce dans l’espoir illusoire de pouvoir mieux séduire les potentiels disciples ? À moins que ce ne soit parce que l’amour du monde a fait son nid dans le cœur de ceux qui se disent croyants, mais qui n’ont en fait de chrétiens que le nom ?).
Alors que la louange a capella ou avec un simple instrument a une telle force, diffuse une telle sainteté, une telle beauté qui nous parle du Ciel, quand les enfants de D.ieu sont unis par un même amour, un même esprit, dans l’humilité et la sainteté.
La Bible nous dit : « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de D.ieu, ce qui est bon, agréable et parfait ». (Romains 12.2)
J’étais une artiste, et l’amour du beau avait une place énorme dans ma vie. Mais ce qui me toucha dans cette adoration du premier matin après ma conversion, ce ne fut pas l’aspect artistique de ces cantiques entonnés à la gloire du Seigneur. D’ailleurs beaucoup de ces croyants n’étaient pas des chanteurs exceptionnels, certains chantaient faux…
Ce qui me bouleversa et qui a encore aujourd’hui un impact dans mon esprit, dans mon âme même, c’est l’Amour du Seigneur, l’humilité, la sainteté, la grâce émanant de ces chants, la pureté ; un impact inoubliable qui aura des prolongements jusque dans le séjour divin, lorsque le Seigneur viendra nous chercher.
C’est là qu’abandonnée comme un petit enfant dans les bras de mon Sauveur je reçus gratuitement Son Saint-Esprit, moi qui ne savais même pas encore qu’il y avait un Saint-Esprit !
Tout à la fin de la convention, le prédicateur eut à cœur de prier pour les personnes qui vivaient un problème de couple, une séparation, un divorce… Je m’avançai pour la prière, et il donna une prophétie pour moi. Il ne me connaissait pas, il ne m’avait jamais vue auparavant. Il dit :
¾ Seigneur, tu vois cette femme ; aujourd’hui même le salut va entrer dans la vie de son mari.
A vue humaine, c’était difficile à croire…
Mais le même weekend, mon mari vint à plusieurs reprises chez moi, irrésistiblement poussé par le désir étrange de me revoir. Il m’arrivait quelque chose, il ne savait pas quoi. Peut-être étais-je en danger ?
Il se présenta devant ma porte à plusieurs reprises pendant ces deux jours, en vain, bien entendu, puisque je me trouvais à 800 kilomètres de là et que rien ne pouvait le lui faire comprendre. Et chaque fois, il déposa un petit mot dans ma boîte aux lettres. Des mots dans le genre : « Où es-tu ? Je veux te voir, téléphone-moi ! … »
Le lundi matin, Haïm partait pour Milan en tournée avec le théâtre de Bruxelles où il travaillait. Le spectacle intitulé Bovary avait obtenu le prix européen du meilleur spectacle de l’année.
Ils étaient invités à jouer en Italie, au célèbre Piccolo Teatro de Milan. Il me raconta plus tard qu’il avait déposé le dimanche soir un dernier mot dans ma boîte aux lettres, où il avait écrit, désespérant de me voir :
« Je pars demain pour Milan. Viens me retrouver, je veux te voir, je veux savoir ce qui se passe pour toi. Voici l’adresse de l’hôtel où nous serons pendant ces quelques prochains jours… »
Vous rendez-vous compte de ce qui était en train de se passer ? C’est tellement extraordinaire ! L’amour de D.ieu est grand, la puissance de D.ieu est immense !
Imaginez ce que je ressentis lorsque je rentrai chez moi et que je découvris tous ces petits messages déposés dans ma boîte aux lettres ! Je n’hésitai pas une seconde : le lendemain, je pris un billet de train pour Milan et je m’embarquai direction l’inconnu, avec la certitude pourtant que D.ieu avait déjà commencé Son œuvre dans le cœur de Haïm.
Il m’attendait à la gare de Milan. À ce moment-là, l’émotion était forte, mais je ressentis aussitôt qu’il me fallait prier pour nos conversations, pour notre protection, et pour le salut de Haïm, car l’opposition spirituelle était forte elle aussi… J’étais née de nouveau en Yeshoua, mais lui ne l’était pas encore.
Après une nuit paisible, attablés devant un bon petit déjeuner à la terrasse de l’hôtel, nous commençâmes à parler de ce qui m’était arrivé, car Haïm était inquiet du fait que j’aie disparu durant tout ce weekend avant nos retrouvailles.