Daniel Haïk – i24NEWS24 avril 2022, 19:03
Analyste politique i24NEWS
8 min
Des Palestiniens scandent des slogans et agitent des drapeaux du Hamas après la prière du vendredi pendant le mois sacré du Ramadan, sur le Mont du Temple, dans la vieille ville de Jérusalem, le 22 avril 2022.
AP Photo/Mahmoud IlleanDes Palestiniens scandent des slogans et agitent des drapeaux du Hamas après la prière du vendredi pendant le mois sacré du Ramadan, sur le Mont du Temple, dans la vieille ville de Jérusalem, le 22 avril 2022.
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L’accusation selon laquelle « les Juifs mettent en danger al-Aqsa » remonte, de facto, à plus d’un siècle
Il faut bien se rendre à l’évidence: pendant la semaine de Pessah (la Pâque juive), Israël a, une fois de plus, perdu la bataille de l’information et de la communication face aux Palestiniens.
Israël pris de court dans la bataille médiatique
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Pourtant, au début de l’actuelle vague de violence, les attentats commis entre le 22 mars et le 7 avril au cœur de quatre grandes villes israéliennes (Beersheva, Hadera, Bnei Brak et Tel-Aviv) – et donc à l’intérieur de la Ligne verte – avaient fait grimper le « coefficient sympathie » d’Israël au sein de la communauté internationale. Mais depuis le 15 avril, veille de Pessah, à savoir depuis que les émeutes palestiniennes se sont focalisées sur le mont du Temple, Israël s’est de nouveau retrouvé pris de court face à la redoutable machine de propagande actionnée par les Palestiniens et leurs supporters, tant sur les réseaux sociaux que lors des prêches enflammés de certains imams ultraradicaux.
Or, après les émeutes qui avaient abouti en mai 2021 à l’opération Gardien du Mur contre le Hamas à Gaza, les autorités israéliennes, conscientes de ces mêmes carences, avaient créé un état-major spécial visant à neutraliser les multiples « fake news » diffusées par les Palestiniens. Mais en temps réel, ce dernier s’est montré incapable de contrer les fausses accusations colportées.
Même sur le plan diplomatique, le gouvernement a baissé sa garde médiatique. Yaïr Lapid, pourtant expert en communication, n’a pas jugé la situation suffisamment préoccupante. Il s’est envolé, au début de la fête, vers l’Espagne pour des vacances familiales, avant d’écourter son séjour et de rentrer d’urgence au pays. De facto, c’est le roi Abdallah de Jordanie et son Premier ministre qui lui ont fait comprendre que le narratif palestinien victimaire sévissait à nouveau sur la scène médiatique internationale, et affectait gravement la position modérée d’Israël.
Le chef du gouvernement jordanien, Bisher Al Kassavneh, a osé faire l’éloge de « ceux qui jettent des pierres sur les prosionistes qui profanent la mosquée d’al-Aqsa ». Quant au roi Abdallah, il a accusé Israël « d’avoir pris des mesures unilatérales contre les fidèles musulmans » dans la même mosquée, « des mesures qui violent le statu quo et sapent les chances de paix dans la région », selon lui. Mais le souverain hachémite ne s’est pas contenté de ces critiques: il a lancé une véritable offensive diplomatique anti-israélienne auprès de l’administration Biden, des Emirats, de Bahreïn et de l’Autorité palestinienne. Et ce, un mois seulement après avoir garanti à Lapid – venu le rencontrer dans son palais le 10 mars – qu’il ferait tout pour préserver le calme sur le mont du Temple durant les fêtes du Ramadan…
Ce n’est donc qu’à partir de là qu’Israël a commencé à réagir fermement et à démentir, preuves visuelles à l’appui, toutes les fausses accusations palestiniennes. C’est à ce moment que Naftali Bennett et Yaïr Lapid ont commencé à réagir, ce dernier expliquant notamment à son homologue américain Anthony Blinken qu’Israël n’avait pas modifié d’un iota le statu quo sur la Montagne Sainte au cœur de Jérusalem! Certains affirmeront qu’il était trop tard et que les dégâts étaient faits, quand d’autres diront que dans une telle bataille médiatique, il vaut toujours mieux tard que jamais.
Ces accusations mensongères qui « prennent » trop facilement
Le répertoire palestinien est riche en informations fallacieuses. En voici les principales répandues ces derniers jours.
Les Palestiniens ont tout d’abord accusé les gardes-frontières d’avoir saccagé la mosquée al-Aqsa, ce qui est absolument faux. Les autorités israéliennes ont autorisé depuis le début du Ramadan les adultes musulmans à prier sur l’Esplanade. Ils sont ainsi des milliers chaque jour, et des dizaines de milliers chaque vendredi à le faire, dans la plus totale liberté de culte.
Lorsque les forces israéliennes ont pénétré vendredi 15 avril dans la mosquée, c’était pour arrêter des centaines de jeunes palestiniens qui s’y étaient retranchés avec cocktails Molotov, blocs de pierre et feux d’artifice. Ces jeunes émeutiers sont restés dans l’enceinte de la mosquée bien après la fin de la prière du matin, et donc après que les fidèles musulmans se soient dispersés dans le calme. C’est alors qu’ils ont attaqué, à partir de la mosquée, les gardes-frontières qui n’ont fait que se défendre. Certaines vidéos ont ensuite permis de constater que ces jeunes avaient eux-mêmes profané le lieu de culte en y pénétrant avec leurs chaussures et en y jouant au football, images qui ont choqué de nombreux musulmans à travers le monde.
Les Palestiniens et leur alliés arabes israéliens ont en outre accusé Israël de violer le statu quo établi en 1967 sur le mont du Temple, en instaurant des heures de prières pour les Juifs et des heures de prières pour les musulmans… Faux souligne-t-on à Jérusalem: les fidèles juifs peuvent circuler à certaines heures de la journée sur un parcours délimité , mais prier en communauté sur l’esplanade leur demeure interdit.
Les Palestiniens et leurs alliés arabes ont enfin colporté le fait qu’Israël avait donné son feu vert à des ultra nationalistes pour sacrifier un agneau pascal sur le mont du Temple durant Pessah! C’est également faux. Il y a bien eu des extrémistes juifs qui ont tenté d’amener un agneau sur la Montagne Sainte, mais ils ont été arrêtés à près d’un kilomètre de la passerelle qui conduit les fidèles juifs sur le lieu saint.
La plus fausse des accusations: al-Aqsa est en danger!
Au-delà de cette série d’infox (terme français officiel pour définir les fake news), il en est une qui, historiquement, domine les autres, et qui de facto est à l’origine, ni plus ni moins, du conflit israélo-arabe: l’accusation mensongère selon laquelle al-Aqsa est en danger.
De prime abord, cette accusation est récurrente depuis la seconde Intifada, dite « Intifada d’al-Aqsa ». Elle a été véhiculée au plus fort de la vague d’attentats de 2000-2003 par Yasser Arafat, puis par son successeur Mahmoud Abbas qui en a fait son cri de guerre lors de l’Intifada des couteaux de 2015-2016. L’un des porte-étendard d' »al-Aqsa en danger » n’est autre que le tristement célèbre Raed Salah, leader antijuif de la branche nord radicale du mouvement islamiste israélien, une branche qui a été mise hors la loi en 2015, après que Salah ait incité à la violence sur le mont du Temple. Au passage, Salah, sorti de prison il y a 4 mois, a pu pénétrer impunément sur le mont du Temple la semaine dernière.
Mais l’accusation selon laquelle « les Juifs mettent en danger al-Aqsa » remonte, de facto, à plus d’un siècle: en 1918, peu après la déclaration Balfour et la reconnaissance par la puissance britannique du droit des Juifs à un Foyer Juif en Terre d’Israël, Hadj Amin El Husseini, devenu en 1921 le tristement célèbre Grand Mufti de Jérusalem, futur allié d’Hitler, a fait partie de ces « Frères musulmans » ayant véhiculé une rumeur selon laquelle Haïm Weitzman, alors leader du mouvement sioniste, aurait conclu un accord secret avec la puissance britannique.
Selon les termes présumés de celui-ci, lorsque les Juifs obtiendraient la souveraineté sur leur Foyer Juif, ils auraient carte blanche pour démolir les deux mosquées sur la Montagne sainte afin d’y reconstruire leur Troisième Temple! La rumeur était fausse et montée de toutes pièces, mais elle allait par la suite être utilisée par El Husseini pour lancer le cri de guerre des Arabes d’Israël: al-Aqsa est en danger! Et c’est à ce cri que des centaines de Juifs ont été massacrés lors des soulèvements arabes de 1929 et de 1936…
S’il fallait une preuve flagrante du caractère mensonger de ce narratif arabe et palestinien, c’est Moché Dayan qui l’offrira le 7 juin 1967. Alors que les notables du Wakf musulman étaient venus lui remettre, en gage de soumission, les clés des Mosquées, le ministre israélien, dans un geste historique lourd de conséquences, leur a ordonné de conserver ces clés…