« L’ambiguïté du terme Palestine doit-être une fois pour toutes levée ! », par Frédéric Sroussi*
La confusion savamment orchestrée autour de ce mot par les ennemis d’Israël et des Juifs reste malheureusement d’une redoutable efficacité.
La migration de ce terme – comme le dirait Jean-Pierre Faye – est très révélatrice de la «performativité» de la langue à des fins de propagande.
Laissons donc parler le professeur Claude Aziza qui explique dans la revue «l’Histoire» (no 175) que le mot Palestine est :
«un terme commode pour désigner un ensemble qui regroupe, au 1er siècle de notre ère, les anciens royaumes d’Israël et de Juda et qui deviendra officiellement après 135 la province romaine de Syria, Palaestina».
Ajoutons qu’au début, le nom Palestine se réfère au peuple philistin qui habitait Gaza aux temps bibliques avec lequel, ironie de l’histoire, le peuple d’Israël eut maille à partir.
Les Philistins n’ont strictement rien à voir avec le monde «arabo-musulman» puisqu’ils étaient issus de la Grèce maritime, minoenne ou mycénienne. Les Philistins sont donc un peuple d’origine indo-européenne.
Il est intéressant de noter que c’est l’empereur Romain Hadrien qui décida de remplacer les noms hébraïques des régions qui composaient les anciens royaumes d’Israël et de Juda afin de tenter d’effacer (déjà !) la relation historique entre le peuple Juif et la Terre d’Israël.
Sans vouloir commettre d’anachronisme, osons-dire que l’empereur Hadrien est le premier négationniste à s’être attaqué à la mémoire historique du peuple juif.
Je rappellerai juste quelques arguments clairs – mais très loin d’être exhaustifs – pour en finir avec la fraude que représente la notion actuelle de Palestine.
Tout d’abord la dénomination «Palestiniens» a été, jusqu’au moins la moitié du XXᵉ siècle, uniquement attribuée aux juifs !
J’en veux pour preuve les propos du philosophe Emmanuel Kant (1724-1804) décrivant les Juifs – de façon furieusement antisémite d’ailleurs – comme les «natifs de Palestine en exil». (Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique).
Rappelons aussi que l’un des infâmes idéologues de l’antisémitisme nazi, Alfred Rosenberg, écrivit en 1935 dans son pamphlet Le Mythe du XXᵉ siècle : «À l’ambition de domination spirituelle et matérielle propre au judaïsme, il faut opposer ces mots : l’Allemagne aux Allemands. Car la parole du prophète völkische Paul de Lagarde doit s’accomplir : «L’Allemagne doit être pleine d’hommes allemands, pleine comme un œuf. Il n’y a en elle point de place pour la Palestine» – Dann ist für Palästina kein Raum in ihm».
Pour finir, j’ajouterais un point essentiel si souvent oublié dans ce débat de légitimité :
Le 24 juillet 1922, la Société des Nations – l’ancêtre de l’ONU – reconnaissait «le lien historique entre le peuple juif et la Palestine». La Palestine était donc bien, une fois de plus, officiellement reconnue pour ce qu’elle est : un territoire juif !
Dès lors, il est plus que temps de cesser de se soumettre au discours de l’ennemi en cautionnant par la parole ou par l’écrit la fraude historique et morale de l’existence d’un prétendu lien ancestral entre la Palestine et les Arabes (ce «lien» est une imposture datant seulement du siècle dernier).
Par conséquent, il n’existe pas de conflit israélo-palestinien mais uniquement un conflit israélo-arabe…
© Frédéric Sroussi.
*Frédéric Sroussi est journaliste et essayiste. Il a collaboré, entre autres, au Journal du Parlement français, à l’édition française du Jerusalem Post, à la revue de l’Instituto Centroamericano de Prospectiva e Investigación (ICAPI) ou encore à la revue France-Israël Information. Il est aussi l’auteur de deux essais.