Source : Bfmtv
Emmanuel Macron préside ce mercredi le Conseil des ministres de rentrée. Les caméras étaient conviées en ouverture à filmer son propos liminaire. Il en a appelé au sens du sacrifice des Français.
Il avait déjà exhorté les Français à « accepter de payer le prix de notre liberté et de nos valeurs » depuis Bormes-les-Mimosas dans le Var vendredi. Et ce mercredi, présidant le Conseil des ministres marquant la rentrée de l’exécutif, Emmanuel Macron a encore renforcé la gravité de son message.
« Je crois que ce qu’on est en train de vivre est de l’ordre d’une grande bascule ou d’un grand bouleversement », a averti le chef de l’Etat qui a enchaîné, abordant à la fois les chapitres économique et énergétique:
« Au fond, nous vivons la fin de l’abondance, celle des liquidités sans coût – on devra en tirer les conséquences économiques – celle de produits et de technologies qui nous paraissaient perpétuellement disponibles, la rupture des chaînes de valeurs. La rareté de telle ou telle matière ou technologie réapparaît, comme celle de l’eau. Nous aurons des dispositions à prendre. »
Sombre panorama international
Passant en revue la « série de crises » qui frappent la scène mondiale, Emmanuel Macron, en est venu à dresser un panorama très sombre des relations internationales: « C’est aussi la fin des évidences. La démocratie, les droits de l’Homme, si d’aucun pensait que c’était la téléologie (l’idée selon laquelle les événements s’achemineraient de manière liminaire vers un objectif ou un idéal, NDLR) de l’ordre international, les dernières années auront battu en brèche quelques évidences ».
« La montée des régimes illibéraux, le renforcement des régimes autoritaires – et nous l’avons encore vu dans les discours désinhibés des derniers mois – sont clairs », a-t-il pointé, avant d’ajouter plus tard, retrouvant les accents de Bormes-les-Mimosas: « Notre régime de liberté a un coût, qui peut exiger des sacrifices ».
Le président de la République a logiquement mentionné le sujet de la guerre en Ukraine: « C’est aussi la fin, pour qui en avait, d’une forme d’insouciance. La guerre a repris il y a six mois en Europe jour pour jour. »
Et la liste des crises n’était pas encore épuisée. Il a encore cité la « crise climatique et ses conséquences » qui « sont là, perceptibles », ou encore de « nouveaux risques », « comme le risque cyber ».
Face aux angoisses
Ainsi présentée, l’atmosphère actuelle a de quoi nourrir quelques inquiétudes. Emmanuel Macron l’a reconnu:
« Face à cette grande bascule, nos concitoyens peuvent réagir avec beaucoup d’anxiété. » « Face à de tels défis, nous n’avons pas le droit d’attendre, de gérer au trébuchet, ni même de gérer tout court. Nous devons projeter notre pays avec ambition, préserver ce qu’il faut préserver, protéger ceux qui en auront besoin », a-t-il embrayé.
L’avertissement aux ministres
L’occasion pour le président de la République d’adresser un avertissement d’un tout autre ordre à ses ministres. « J’attends aussi sérieux et crédibilité », a-t-il d’abord lancé, comme en référence aux polémiques qui ont assailli certains membres du gouvernement cet été, comme Gérald Darmanin ou encore Eric Dupond-Moretti. Emmanuel Macron a ensuite poursuivi:
« Face à telles angoisses et de tels défis, il est parfois facile de promettre et de dire tout et n’importe quoi. Ne cédons pas à ces tentations, celles de la démagogie qui fleurit dans toutes les démocraties. Dans un monde complexe, qui fait peur, il peut sembler séduisant de dire ce que les gens veulent entendre. Parfois ce qu’ils veulent entendre est efficace et utile. Mais il faut d’abord raisonner en se demandant si c’est utile, efficace et juste, ou s’il faut aller les convaincre ».
« Et enfin, j’attends beaucoup de collégialité », a-t-il conclu, anticipant les menaces d’une éventuelle cacophonie gouvernementale qui alourdirait encore un climat déjà si tendu.
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