Un juge arabe de la Cour suprême libérer un violeur palestinien sous prétexte d’absence de « violence significative » lors de l’agression.
En février 2023, la police a arrêté le suspect Muhammad Tawil, un résident de Jérusalem-Est, accusé d’avoir violé une femme dans les toilettes publiques d’un parc du centre-ville de Jérusalem.
La semaine dernière, il a été révélé que le juge de la Cour suprême, Khaled Kabub, avait accepté l’appel des avocats du violeur, annulant la décision du tribunal de district de Jérusalem de le maintenir en détention jusqu’à la fin de la procédure.
Dans sa décision rendue à la mi-avril, le juge Kabub a écrit qu’une partie de son raisonnement pour libérer Tawil était qu’il n’y avait eu « aucun recours significatif à la violence physique » lors du viol, bien qu’il ait noté que toute affaire de viol comportait « un élément inhérent de violence ».
La victime israélienne avait pour sa part été soutenue par des féministes et des avocats israéliens, écœurés de cette position dégoutante du juge Khaled Kabub et à contre-courant de l’opinion publique.
L’Association of Rape Crisis Centers in Israel (ARCCI – Association des centres d’aide aux victimes de viols en Israël) a déclaré qu’elle avait déposé une plainte contre Kabub auprès du médiateur pour les juges au vu de son commentaire.
La semaine dernière, un groupe de manifestants dirigé par l’organisation de droite Betsalmo et accompagné du député d’extrême-droite Almog Cohen (Otzma Yehudit) s’est rassemblé devant le domicile de Kabub à Jaffa.
Khaled Kabub a prêté serment le 9 mai 2022, devient le premier musulman à siéger de manière permanente à la Cour suprême d’Israël, la plus haute autorité judiciaire du pays.
Dans une société arabo-palestinienne dominée par des hiérarchies masculines, le viol n’est pas seulement un symptôme omniprésent, mais une caractéristique déterminante de cette société. Les chiffres, selon plusieurs sources, sont dramatiques. Chaque jour, 230 femmes palestiniennes sont violées, soit plus de 84 000 femmes par an. Une femme palestinienne sur 5 y est violée au cours de sa vie, et une femme sur trois victimes d’une agression sexuelle. Il y a déjà eu une quinzaine de féminicides les depuis le début de l’année, uniquement dans les Territoires palestiniens, sans compter Gaza. Cette société marquée par le machisme et le virilisme ne peut produire que des juges comme Khaled Kabub.
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