« Si cela continue, il ne servira à rien de poursuivre les négociations avec la France sur la question du Liban »
Le ministère des Affaires étrangères israélien a tenu deux entretiens de réprimande il y a quelques jours avec des diplomates français, concernant les tensions à la frontière avec le Liban.
Le ministère a convoqué l’ambassadeur adjoint de France pour un blâme, tandis que le responsable de l’ambassade d’Israël à Paris a réprimandé un haut fonctionnaire du Quai d’Orsay. Si le détail des discussions n’a pas été rendu public, de hauts fonctionnaires israéliens ont fait savoir à Walla que Jérusalem avait protesté « contre le fait que la France avait complètement adopté la position du gouvernement libanais, et qu’elle ignorait l’enracinement du Hezbollah dans la zone frontalière avec Israël ». « Si cela continue, il ne servira à rien de poursuivre les négociations avec la France sur la question du Liban », ont-ils encore dit.
La France est l’un des pays qui exerce le plus d’influence sur le gouvernement libanais, et qui entretient des relations avec tous les partis politiques du pays. C’est également l’Hexagone qui a dirigé il y a quelques semaines l’élaboration de la résolution du Conseil de sécurité sur la prolongation du mandat de la force d’observation de l’ONU au Sud-Liban (FINUL).
De hauts responsables du ministère israélien des Affaires étrangères ont déclaré que lors des négociations visant à renouveler le mandat de la FINUL, les Français avaient élaboré un projet qui adoptait presque entièrement la position du gouvernement libanais, et imposait des restrictions aux activités de la force onusienne dans le sud du Liban. Il a fallu des contre-pressions exercées par les États-Unis, Israël et d’autres membres du Conseil de sécurité pour que le projet français soit modifié, et n’inclue finalement pas de limitations à la FINUL.
« Une situation dans laquelle le Hezbollah se renforce sous l’égide de la FINUL pendant que le Conseil de sécurité feint d’ignorer ce qui se passe, nous rapproche d’un autre conflit avec le Liban, et remet en question la nécessité continue de la force d’observation de l’ONU », ont déclaré les responsables israéliens du ministère des Affaires étrangères.
« Une situation dans laquelle le Hezbollah se renforce sous l’égide de la FINUL et que le Conseil de sécurité l’ignore, nous rapproche d’un autre conflit (avec le Liban) et remet en question la nécessité continue de la force d’observation de l’ONU », ont déclaré les responsables du ministère des Affaires étrangères.
« Pendant les négociations, nous avons dû essayer d’équilibrer certaines forces au sein du Conseil de sécurité. Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont soutenu la position libanaise. À notre avis, nous avons réussi à obtenir le meilleur résultat que l’on pouvait espérer », avait déclaré de son côté un haut responsable de l’ambassade de France.
La réprimande de Jérusalem envers Paris intervient dans le contexte des tensions grandissantes à la frontière nord ces derniers mois, notamment en raison de l’établissement d’un avant-poste du Hezbollah dans le territoire sous souveraineté israélienne. A plusieurs reprises, des membres armés de l’organisation terroriste pro-iranienne se sont également postés tout près de la clôture.