Une Intifada est en cours à Jérusalem. L’attentat du mercredi 22 octobre correspond au 112ème jour consécutif de cette Intifada. Cela peut bien être un mouvement partiellement populaire, mais lon sait depuis bien longtemps qu’il n’a jamais été spontané.
Les désordres et attaques continuelles contre les Juifs dans la périphérie de Jérusalem sont organisés et financés par des éléments identifiés au Hamas et au Fatah.
La plupart des 900 Palestiniens arrêtés, au cours de cette Intifada, bénéficient d’une défense juridique financée par l’Autorité Palestinienne. Le nombre énorme d’incidents, plus de 10.000, leur distributioin étendue, tout le long de la périphérie de Jérusalem, leur nature, l’usage “d’armement froid”, tel que des pierres, des cocktails molotov et des armes artisanales fabriquées à partir de feux d’artifice – tous ces ingrédients font penser à la première Intifada.
L’affiche d’Abdel Rahman Al-Shaludi, le tueur de Chaya diffusée par le Fatah de Mahmoud Abbas.
Cette fois, on ne voit pas apparaître de Comités Populaires de la Résistance, mais de nombreuses petites organisations qui opèrent à l’échelle du quartier. Toutes vé”hiculent les slogans de la “résistance populaire”, que leur prêche le Président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas. Les attentats à la voiture-bélier, comme celle de mercredi, peut bien être l’acte d’un homme seul (“loup solitaire”) sur lequel il est presque impossible de recueillir des renseignements, mais ils tirent leur inspiration de l’atmosphère générale de la ville, du manque de dissuasion, des émeutes continuelles à la mosquée al Aqsa que la police semble incapable de réprimer.
Chaya Zissel Braun, assassinée mercredi 22/10.
Il y a aussi eu des incidents isolés, essentiellement de Shuafat vers Pisgat Zeev, qu’on peut voir comme la prochaine phase de la Troisième Intifada, à Jérusalem et la transition vers l’usage d’armes à feu, qui sont présentes dans les villes arabes et qu’on a cessé d’utiliser, excepté pour des “tirs de célébration”.
Malheureusement, comme lors de la 1ère Intifada, les décideurs politiques ne commencent que tardivement à percevoir qu’il ne s’agit pas d’une vague passagère de désordre. Israël Hayom a été le premier média à reconnaître le phénomène, dans trois longs articles du week-end, et à appeler un chat un chat, dans une série de papiers d’opinion ( tous signés par l’auteur de ces mots).
Parfois, ce qui est clair pour nous ne l’est pas pour d’autres. Dans ce cas, les dirigeants ont raté ou dénié l’existence d’une situation en plein développement. Quoi qu’il en soit, ils commencent à présent à comprendre. Le tramway de Jérusalem doit continuer à fonctionner.
L’incident de mercredi, comme le torrent de jets de pierres qui n’en finissent jamais, qui sont lancés contre les wagons du tram, sont destinés à gruger, en premier lieu, les symboles fragiles de coexistence à Jérusalem, et à allumer la mèche pour faire exploser la normalité volatile, dans laquelle vivent la plupart des Juifs et des Arabes à Jérusalem. Le tramway est devenu un test décisif pour le mieux-être et la fabrique d’une coopération [entre les Juifs et les Arabes] dont les médias préfèrent ne pas évoquer. Il doit absolument continuer à desservir aussi bien les quartiers Juifs que le quartiers Arabes.
Ceux qui veulent “re-libérer Jérusalem” doivent comprendre que la souveraineté sur toutes les parties de la ville, y compris les quartiers arabes les plus éloignés, ne peut pas uniquement être définie dans un livre de loi, elle doit se voir dans les rues, partout, au fil du temps, par le renouveau des implantations juives dans toutes les parties de Jérusalem, même si cela rend Obama furieux.
Nadav Shragai