…/…identification avec Lui-même, qui a à voir avec notre
sanctification, la vérité de notre vie et ce que nous sommes dans
Sa représentation ? Là encore, tant en nombre qu’en caractère,
la question de la délivrance d’Israël est la question de l’Église.
Quelle est donc la responsabilité de l’Église si ces choses
sont vraies ? Avons-nous l’obligation de sonner l’avertissement
d’un désastre imminent qui, autrement, dévasterait ceux qui ne
se doutent de rien ? Leur sang retombera-t-il sur nos mains si
nous ne sonnons pas un avertissement de jugements à venir,
comme des sentinelles sur le mur, qui ne parviennent pas à le
sonner ? Ou serons-nous ceux qui leur donnent un faux
réconfort ; que leurs ennuis passeront et qu’ils n’auront plus à
craindre une dévastation future ? C’est la question cruciale qui
se pose à l’Église en ce moment historique.
Donner à Israël un réconfort anticipé avant l’heure revient
à nous disqualifier, en tant qu’Église, d’être un témoin
prophétique pour les Juifs. Jésus, en apprenant que Son ami
Lazare, qu’Il aimait, était malade, ne se précipita pas
immédiatement au chevet de son lit pour le guérir ou le délivrer
de sa détresse, mais Il attendit encore deux jours là où Il était.
Il y a quelque chose de symbolique dans les deux mille ans qui
doivent être accomplis avant la troisième année, même comme
le disait Osée :
« Il nous ressuscitera après deux jours ; Il nous
ressuscitera le troisième jour, afin que nous vivions devant
Lui. » (Osée 6.2)
Il y a un troisième jour qu’il faut attendre. Donner un
réconfort prématuré, c’est agir en dehors de notre humanité, et
si Jésus avait fait cela, même s’Il avait guéri Lazare, Il aurait
volé au Père la gloire qui est venue plus tard par la résurrection.
C’est pourquoi Jésus pouvait dire à Ses disciples :
« Cette maladie ne mène pas à la mort, mais à la gloire
de D.ieu et du Fils de D.ieu. »
Il dut également subir l’humiliation de l’incompréhension
de Ses disciples, qui pensaient probablement qu’Il avait peur
d’aller à Béthanie, parce que c’était trop près de Jérusalem, où
Sa vie avait déjà été menacée. Cela n’avait pourtant rien à voir
avec le fait de Se ménager, mais tout à voir avec le fait de Se
tenir dans une contrainte prophétique, et non d’agir avant le
temps, prématurément, en apportant un soulagement, alors que
D.ieu avait quelque chose de plus en vue pour Lazare que le
soulagement, à savoir la révélation de Sa gloire, en le
ressuscitant d’entre les morts. Et je crois que c’est un tableau
remarquable de la relation de l’Église avec Israël dans les
Derniers Jours.
Donner à Israël un faux réconfort maintenant, c’est nous
empêcher de nous tenir plus tard devant leur tombeau et de dire
: « Lazare, sors. » Dans Son obéissance au Père, Jésus a retenu
toute impulsion humaine d’aller au chevet d’un ami qu’Il aimait,
pour attendre le moment choisi par D.ieu, non seulement pour
obtenir un soulagement de la maladie, mais une résurrection
d’entre les morts dans la gloire.
Une Église qui recule devant une telle vision
apocalyptique se rend candidate à l’apostasie, lorsque s’abattent
la désillusion et la déception d’une calamité inattendue. L’apôtre
Paul parle d’une « grande apostasie dans les Derniers Jours », et
je crois qu’une partie de cette apostasie viendra de la déception
d’une Église espérant naïvement que l’Israël sioniste actuel
serait l’accomplissement de l’intention prophétique de D.ieu.
Dans cet « échec », D.ieu sera considéré comme ayant échoué.
Pour sauver l’Église d’une apostasie de déception, il est
impératif que nous ayons une anticipation correcte et
prophétique de ces choses qui doivent nécessairement arriver,
et que nous ne soyons pas déçus si nous voyons l’État actuel
dispersé et réduit à néant – sachant qu’il y a quelque chose de
plus grand en réserve pour lequel ce châtiment est nécessaire.