…/… sa joie, vous tous qui êtes en deuil à son sujet ! Ainsi vous
boirez, à satiété, le lait consolant de ses mamelles ; ainsi vos
lèvres aspireront avec délice l’abondance de sa gloire. »
(Versets 7 à 11).
Ce qui était un objet de deuil est désormais devenu un
objet de joie. Ce qui était stérile est maintenant si abondant dans
son sein qu’elle allaite et nourrit ceux-là mêmes qui l’ont
pleurée, ont prié pour elle et lui ont donné naissance en une
nation, née en un jour.
« Car voici ce que dit l’Éternel : Je ferai affluer, dans ses
murs, la paix comme un fleuve, et comme un torrent impétueux
la richesse des nations, et vous vous en nourrirez, portés dans
leurs bras, bercés sur leurs genoux. » (V. 12)
Ceux qui ont accouché pour la rédemption d’Israël seront
désormais portés dans ses bras et nourris par lui. Ce que vous
avez fait naître, par votre travail de naissance, vous profite
désormais d’un réconfort particulier qui ne peut venir que de la
consolation d’un Israël né en un jour. Mais si vous n’aviez pas
travaillé, si Sion n’avait pas travaillé, il n’y aurait pas de
naissance. Israël sera tellement frappé, épuisé et incapable de
toute action en soi pour réaliser sa naissance, en tant que nation,
en un jour, que quelqu’un d’autre devra supporter les douleurs
de la naissance à sa place.
Montrez-moi aujourd’hui une femme qui a déjà connu les
douleurs de l’accouchement et qui serait prête à supporter cette
douleur pour une autre femme, qui est enceinte et qui ne peut
pas le faire elle-même. C’est précisément là que vous avez une
image de ce que D.ieu attend dans l’Église. Le travail est
douloureux, ultime, contre l’acceptation de la « mort », afin que
quelque chose puisse naître de la mort, d’un Israël incapable de
sa propre naissance. C’est entièrement volontaire, mais vous
recevrez le bénéfice de ce qui naîtra, et vous recevrez la
consolation et la bénédiction de ce qui est né en un jour. C’est
un mystère !On peut se demander si Esaïe a compris de quoi il parlait,
mais il a dû exprimer ce que l’Esprit lui donnait, et maintenant
c’est nous qui devons sonder, interpréter et comprendre
correctement ce qui est mystiquement décrit ici. Qui est cette
Sion ? Qui est ce serviteur compatissant ? Quelle est cette
plénitude des Gentils ? Parce que partout où vous regardez dans
les Écritures, c’est la confirmation du mystère dont parle Paul
dans Romains 11, à savoir que l’Église est l’agent désigné par
D.ieu – non pas pour « ôter l’impiété de Jacob », mais pour être
cette présence et ce vase par lequel la parole vivifiante de
l’Esprit peut être prononcée.
Ésaïe 35 montre un autre rôle que joue ce peuple
mystérieux et non identifié, lorsqu’il dit : « Que le désert et le
sol brûlé se réjouissent ! » (Verset 1). La nature inanimée se
réjouit de voir quelque chose qui passe à travers le désert, qui le
fait bondir et s’épanouir comme le Sharon. Ils voient des Juifs
débraillés traverser les déserts reculés, et ils se réjouissent parce
qu’ils savent que c’est l’acte final et rédempteur de ce peuple, et
qu’il en résultera leur conversion et leur retour. Cela signifiera
que la malédiction, qui pèse sur la création elle-même, sera
levée ; c’est se réjouir de la fin de son propre esclavage dans
lequel la nature elle-même a été maintenue, jusqu’à la
restauration de toutes choses.
Alors nous lisons dans le texte :
« Dites à ceux qui ont le cœur anxieux : Prenez courage,
ne craignez rien. Voici, votre D.ieu viendra avec vengeance. »
(Verset 4a)
Israël n’est pas abordé ici. Le « dites-leur » fait référence
à quelqu’un dans le désert avec Israël et à qui il est commandé
de dire quelque chose à ceux qui sont épuisés et boiteux.
« Encourage ceux qui sont épuisés et fortifie ceux qui sont
faibles. » (V. 3)