Pendant cinq mois, une unité spéciale du Mossad a mené une mission secrète au cœur de la Syrie pour localiser et rapatrier le corps du sergent-chef Zvi Feldman, porté disparu depuis la bataille de Sultan Yaakov en 1982, lors de la première guerre du Liban. L’opération, conduite à des dizaines de kilomètres de la frontière israélienne, a été réalisée en coopération étroite avec Tsahal.

Les agents, opérant sous couverture non israélienne, ont progressé lentement dans un cimetière surveillé, évitant toute suspicion. “Ils travaillaient centimètre par centimètre, tout en maintenant de bons rapports avec les gardiens”, a raconté un responsable. Le déclic est survenu lorsqu’ils ont découvert une combinaison militaire. “J’ai vu la tenue de Feldman et j’ai su que nous étions au bon endroit, même avant le test ADN.”

Selon des sources proches du dossier, seules cinq personnes connaissaient l’emplacement exact où le soldat était enterré dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmuk. D’après les informations divulguées par une chaîne de télévision saoudienne, cette mission délicate a pu être réalisée grâce à la collaboration d’agents locaux du Mossad. Ces derniers auraient facilité le transfert clandestin des restes du militaire depuis le territoire syrien vers Israël.

Le délai important entre la récupération de la dépouille et l’annonce officielle s’explique par la complexité des procédures d’identification. Les analyses médico-légales nécessaires pour confirmer avec certitude l’identité du lieutenant-colonel Feldman ont exigé plusieurs semaines de travail.

Selon un haut responsable, cette mission “prouve qu’Israël n’abandonne jamais ses soldats, même après 43 ans”. Elle fait suite à la récupération du corps de Zachary Baumel en 2019 et s’inscrit dans un effort continu pour retrouver les disparus, dont Yehuda Katz, Ron Arad, Eli Cohen et Elizabeth Tsurkov. “Chaque étape a été menée main dans la main avec l’armée”, a souligné l’un des officiers impliqués. “Ce genre de mission est au cœur des valeurs du Mossad et envoie un message clair aux familles : Israël ramène toujours les siens, vivants ou morts.”