Après l’Europe, le message politico-religieux papal se poursuit dans le monde musulman et orthodoxe. Une fois de plus il ne faut pas se laisser leurrer par notre papal jésuite voyageur, qui enfume le monde en jouant avec l’encensoir pastoral où se mêlent prières et discours politiques trompeurs.
La fin justifiant les moyens, devise de tout jésuite, notre soldat séculier de l’ordre de la Compagnie de Jésus, cherchera par tous les moyens à bien boulonner sur terre l’autorité papale et au-delà de l’Église catholique, en rétablissant un royaume qui par ses moyens est bien loin du Ciel, mais très proche des gouvernements de ce monde.
Un grand travail de communication par voie médiatique est en cours, afin de transformer l’image vieillie du catholicisme en nouvelle Église œcuménique catholique réformée, qui se tourne vers les pauvres, s’ouvre diplomatiquement aux autres religions sécularisées.
Le faux prophète du christianisme se transforme donc en blanche colombe, non par la vertu du Saint Esprit mais celle du sophisme et de la séduction.
L’actualité eschatologique qui s’écrit sous nos yeux actuellement est celle qui prépare les chapitres 12 et 13 de l’Apocalypse.
Ces deux chapitres forment le cœur de la révélation du livre et tout s’articule autour d’eux.
Au chapitre 12 apparait dans le Ciel la femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles.
Elle représente l’Israël d’Ezéchiel où Ephraïm (l’Épouse des nations) et Juda (l’Épouse en eretz Israël) sont unis pour former l’Épouse des derniers jours qui engendre le temps messianique final.
Dans le chapitre 13 apparaît son parfait contraire terrestre, la bête avec 7 têtes, des pattes d’ours et une gueule de lion.
Les 7 têtes sont les 7 royaumes qui de Sumer à Rome forment la continuité historique de la semence du serpent.
A ces royaumes, le dragon (serpent ancien) donne toute autorité et ils l’adorent pour cela. Ses limites territoriales iront de l’Angleterre (lion) qui veut sortir de l’Union, à la Russie (l’ours), ce qui implique l’Ukraine qui formait le dernier obstacle territorial pour cerner la frontière russe.
Les derniers actes sur la scène biblique eschatologique se jouent donc sous nos yeux et personne ne voit rien, car ce monde est aveugle et conduit par des aveugles.
Le choix du voyage papal au parlement de Strasbourg suit cette logique, car le parlement est construit pour sa partie extérieure dans la forme de la tour de Babel de Pieter Bruegel et dans sa partie intérieure sur la forme du Colisée de Rome.
Une fusion des royaumes de la bête sous le symbole des 12 étoiles de l’Union.
La tour de Babel renvoyant à la révolte des hommes contre Dieu et celle du Colisée de la victoire de Rome sur les juifs.
Un pape qui utilise alors tous ces symboles antéchrists pour sa propagande, ne peut être qu’un faux prophète et ses paroles des mensonges servant la seule gloire de son maître drapé dans la robe bleue de la Reine du Ciel, reportée sur l’étendard de l’Union.
La suite du voyage papal concourt donc à parachever l’œuvre qui permettra l’émergence de l’antéchrist telle qu’annoncée par les prophètes bibliques.
Le choix de la Turquie n’est donc pas anodin, car ce pays est également le berceau des 7 Églises d’Asie qui forment l’Histoire de l’Église du Christ à travers les âges.
Or la Turquie depuis qu’elle existe en tant que nation moderne, s’acharne à faire disparaître méticuleusement toute trace du christianisme de son territoire.
A la fin de l’Empire ottoman, il y avait sur le territoire de la Turquie actuelle trois millions d’Arméniens et autant de Turcs ; l’autre moitié était composée d’une véritable mosaïque de peuples (Kurdes, Grecs, Assyro-Chaldéens, Lazes, Tcherkesses, etc.).
En 1914, les Arméniens n’étaient plus que 2 250 000 (suite aux massacres, conversions forcées à l’islam et à l’exil). Avec la décadence de l’empire au XIXe siècle, la situation des Arméniens ne fit qu’empirer ; parallèlement, les peuples dominés s’émancipaient au fur et à mesure.
La déclaration d’indépendance de la Grèce en 1821 marqua le début du démembrement de l’Empire ottoman. Après les défaites contre les Russes et les Anglais, les représailles reprirent de plus belle.
Le Grand Vizir ordonne alors de faire disparaître le peuple arménien de ses terres. Trois régimes (Abdul Hamid, les Jeunes-Turcs et Kemal Attaturk) ont, de 1894 à 1922, appliqué de différentes façons le même plan d’extermination des Arméniens avec son point culminant des années 1915-1917.
Avec l’aide des Kurdes, 1 million de personnes vont être exterminés. Des milliers de villages seront détruits et autant d’églises ou de couvents.
Des centaines de prêtres seront tués ou convertis à l’islam et des centaines d’églises converties en mosquées.
La Turquie moderne c’est donc construite sur les ruines d’un christianisme déclinant et aujourd’hui le christianisme ne représente presque plus rien dans le pays des 7 Églises fondamentales d’Asie.
On pourrait aujourd’hui penser que la Turquie moderne a tourné la page sur son passé et que ce pays court vers le modernisme et la laïcité, tout en cherchant par l’adhésion à l’Union européenne à s’ancrer dans la démocratie.
Le choix du premier ministre turc Erdogan nous démontre le contraire, que seuls les naïfs Européens qualifient de « musulman modéré ».
Il est un grand habitué des déclarations extrêmes envers les Juifs, Israël, les Européens, la France, les Arméniens, l’Occident, ou même le pape qu’il qualifia de “chef des croisés » après le discours de Ratisbonne. L’objectif de Recep Tayyip Erdogan est d’installer un régime autoritaire islamique personnalisé avant le centenaire de la République turque en 2023.
Avant son élection en tant que premier ministre en 2002, Recep Tayyip Erdogan avait promis de construire des minarets dans tout Istanbul.
L’ancien maire de la métropole turque avait même été condamné à une peine de prison en 1998 pour incitation à la haine avec les propos suivants d’un théoricien du nationalisme turc Zia Gokalp (1876-1924) : « Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats ».
La stratégie du « cheval de Troie » d’Erdogan est d’islamiser le pouvoir en instrumentalisant la démocratie.
De ce fait il très apprécié des Frères musulmans et se verrait bien en nouveau calife universel, ce qui explique son soutien à l’Etat Islamique en interdisant l’utilisation des bases de l’OTAN en Turquie pour attaquer l’EI.
Avec un allié de cette nature, on a plus besoin d’ennemi. Erdogan n’est pas seulement un ennemi du christianisme, il l’est également d’Israël. A l’occasion d’une réunion de l’ONU à Vienne consacrée au « dialogue des civilisations”, il a assimilé le sionisme à « un crime contre l’humanité », déclarant : “comme c’est le cas pour le sionisme, l’antisémitisme et le fascisme, il devient inévitable de considérer l’islamophobie comme un crime contre l’humanité”.
Préférant plaire à ses électeurs islamistes et aux pros palestiniens du monde entier plutôt qu’aux démocrates onusiens et occidentaux. Il a largement confirmé qu’il n’a jamais renié son idéologie islamiste radicale de jeunesse, composée d’une forte dose de haine envers Israël, d’une judéophobie à peine dissimulée derrière l’antisionisme; d’un rejet de l’Occident judéo-chrétien et d’un mépris total envers une Europe vieillie et culpabilisée.
Il est impossible pour le pape d’ignorer qui est réellement Erdogan et ce que fait la Turquie actuellement.
Tous ses discours ne tiennent donc que de l’enfumage et visent en fait d’autres objectifs que ceux affichés officiellement.
Seulement s’afficher avec un ennemi déclaré du christianisme et d’Israël, tout en allant prier dans une mosquée à Istanbul ne peut en rien servir le dessein d’un messager du Christ et encore moins favoriser l’ouverture à Son Évangile.
Quand le pape déclare ; « La Turquie a vocation à être un pont naturel entre deux continents et des expressions culturelles différentes », c’est en fait à lui, le pontife de Rome, qu’il fait allusion.
En jouant sur le contraste d’une Turquie en voie d’islamisation radicale, le souverain pontife joue sur le contraste avec sa personne qui se veut ouverte et conciliante avec le monde, en montrant l’exemple du « dialogue interreligieux » pour endiguer le fondamentalisme islamiste.
Cela démontre également une totale impuissance du christianisme à endiguer un islam qui se radicalise de plus en plus, en expurgeant des frontières où il est présent toutes les autres formes de religions.
D’une certaine manière, le pape envoie un message, non aux musulmans, mais aux chrétiens en leur disant qu’il est urgeant de s’unir sous sa bannière si le monde chrétien ne veut pas disparaître dans un futur califat mondial.
Car il y a le feu dans a maison du clergé séculier et pas seulement catholique, car l’l’Église orthodoxe est aujourd’hui en première ligne dans le combat qui l’oppose aux islamistes.
Face au nettoyage par le vide des musulmans où ils sont majoritairement représentés, les primats des Églises orthodoxes réunis en synaxe à Istanbul, ont annoncé la tenue d’un Concile panorthodoxe, c’est-à-dire réunissant toutes les Églises orthodoxes autocéphales qui se reconnaissent comme tel entre elles (14 Églises).
Le Concile aura lieu à la Pentecôte 2016 en la cathédrale Sainte-Irène. L’événement s’annonce historique, en cela que le dernier concile reconnu par les Églises orthodoxes est le Deuxième Concile de Nicée, qui remonte à 787.
Cyrille Ier, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, insiste sur la portée d’un tel événement, au micro de La Voix de la Russie : « Il n’y a jamais eu de Conciles de cette envergure dans l’histoire parce que toutes les églises orthodoxes y seront représentées.
L’objectif du Concile est de parvenir à l’unification et à surmonter des années de tensions entre certaines Églises autocéphales, notamment entre celle de Constantinople et de Moscou. Les patriarches se sont entendus sur plusieurs aspects d’importance majeure, notamment sur la protection des chrétiens en Syrie et au Proche-Orient, ainsi que sur la déclaration concernant la crise politique en Ukraine.
C’est une manière politiquement correcte de dire que face à la menace islamique, il est plus qu’urgent de s’unir si on ne veut pas disparaître noyé dans le monde musulman.
Le patriarcat œcuménique de Constantinople est la première juridiction autocéphale de l’Église orthodoxe. Cette situation est liée au statut de capitale de l’Empire romain d’Orient dont jouissait autrefois Constantinople.
A la suite de la refondation de la ville comme « Nouvelle Rome » par Constantin, le premier concile de Constantinople, en 381, lui reconnaît une « prééminence d’honneur après l’évêque de Rome, car Constantinople est la Nouvelle Rome ».
Le pape en venant en Turquie, vise donc avant tout au rapprochement avec l’Église orthodoxe par la voie de son représentant à Istanbul, du Patriarche Bartholomée 1er, Premier Patriarche de toute l’Orthodoxie.
Ensemble à Jérusalem, il y a quelques mois, ils ont prié pour l’unité de l’Église et ensuite au Vatican pour la paix dans le monde entier ». Les rencontres s’accélèrent donc entre le deux Églises, car la situation devient critique pour elles.
Aujourd’hui, malgré la laïcité prétendue en Turquie, le Patriarcat vit une situation relativement précaire et ce qui reste de l’Orthodoxie, après conflits et génocides, y est gravement menacé.
Selon le traité de Lausanne de 1923, Ankara et Athènes disposent d’un droit de veto lors de l’élection des chefs de leur minorité religieuse respective.
Ainsi, l’élection du Patriarche est soumise à l’approbation de l’état turc. Avec un chef comme Erdogan en Turquie, il est facile de comprendre le problème qui se pose au monde orthodoxe.
Car le successeur de l’Apôtre André n’est pas seulement le responsable de la minorité orthodoxe de Turquie (quatre à cinq mille descendants des Byzantins), il est avant tout le Premier Patriarche de toute l’Orthodoxie.
Ce rôle supranational, indiscutable pour deux cent cinquante millions d’orthodoxes de par le monde, est très mal perçu par un islamiste comme Erdogan. D’une certaine manière, la Turquie peut devenir un tonneau de poudre confessionnel, qui n’attend qu’une étincelle pour exploser.
Ainsi en passant au-dessus de toutes les rivalités, le pape de Rome se pose en médiateur interconfessionnel au milieu du chaos musulman actuel. Voilà la vraie raison du déplacement du pape en Turquie et relayé à grand renfort médiatique.
Source: Lettre à l’Epouse