L’Union Européenne signale son intérêt pour un éventuel pipeline permettant d’importer le gaz offshore israélien, via Chypre et la Grèce, mettant en lumière les efforts de l’Union Européenne pour réduire sa dépendance à l’égard de la Russie.
De hauts responsables de l’UE affirment que l’initiative de l’Est Méditérranéen, que promeuvent Israël, la Grèce et Chypre, méritent une sérieuse étude de faisabilité. Ce projet pourrait aussi appuyer les découvertes de gaz dans les eaux voisines de Chypre.
« C’est un projet intéressant », a déclaré aux reporters, le Vice-Ministre italien de l’Industrie, Claudio De Vincenti, qui occupe la présidence tournante des 28 nations de l’UE, le 8 décembre à Bruxelles, après avoir présidé une réunion européenne sur les énergies. « Il pourrait jouer un rôle important dans nos tentatives de diversifier nos ressources ».
La décision de la Russie, ce mois-ci, de stopper la construction du pipeline de South Stream, d’une valeur de 45 milliards de $, qui devait transporter le gaz russe directement à l’UE, via la Mer Noire, encourage les efforts du bloc européen pour trouver de nouvelles sources de carburant.
South Stream, mené par OAO Gazprom, allait à l’encontre des règles de l’UE en matière de livraison publique équitable et de séparation entre la distribution de Gaz et le propriétaire du pipeline. Du fait que cette route contourne les pipeline de transit ukrainiens, South Stream est aussi devenu l’objet d’une controverse politique, à la suite de l’incursion russe dans l’Est de l’Ukraine.
Les découvertes israéliennes, en 2009 et 2010, de deux champs gaziers au large de ses côtes méditerranéennes, ont conduit à des accords énergétiques avec la Jordanie, à un accord préliminaire avec l’Egypte et à des espérances que l’extraction de 45 milliards de m3 de gaz puissent contribuer à l’amélioration des relations avec les Etats arabes, et incidemment avec la Turquie et l’Europe.
De Chypre à la Crète
Cet éventuel pipeline East-Med, dont la Grèce dit qu’il coûtera probablement de 3, 5 milliards d’euros (4, 3 milliards de $) à 5 milliards d’€, rencontre un obstacle technique, du fait que la route maritime proposée, entre Chypre et l’île grecque de Crète devrait passer par des eaux relativement profondes.
« L’interconnexion de gaz entre –ce qui correspond à la proposition chypriote et grecque – Chypre et la Crète est, d’un point de vue technique, un réel défi », a déclaré aux journalistes Maros Sefcovic, Vice-Président pour les énergies de la Commission européenne. « La meilleure chose à faire est de procéder à une étude de faisabilité ».
Sefcovic a affirmé que la commission, le bras exécutif de l’UE, allait explorer les possibilités permettant de conduire cette étude.
L’initiative EastMed peut aussi concurrencer une option distincte consistant à exporter le gaz israélien par la Turquie, plus proche. Mais c’est un autre sujet de controverse en Grèce et à Chypre, parce que la Turquie occupe le Nord de Chypre depuis 1974. En octobre, les dirigeants de l’UE ont accusé la Turquie d’accentuer les tensions dans l’Est méditerranéen, quand Chypre a déclaré que des navires turcs, dont des bateaux de guerre, étaient entrés dans ses eaux territoriales pour mener des explorations gazières.
« Un couloir vertical »
Dans une autre initiative énergétique sud-européenne, cette semaine, la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie ont lancé l’idée de créer un « couloir vertical », afin de transporter le gaz aussi loin que vers la région de la Baltique. Cela impliquerait des terminaux de liquéfaction de gaz, dans les villes du Nord-Est de la Grèce, à Alexandroupolis et Kavala, a suggéré le Ministre grec de l’énergie, Yiannis Maniatis.
Ce projet serait fondé sur une interconnexion entre le fameux couloir sud du gaz destiné à apporter des fournitures à l’UE depuis la région de la Caspienne, selon Sefcovic.
Il précise que la Commission examinera les moyens de contribuer à « accélérer toutes ces procédures nécessaires à une bonne et solide intégration du système d’approvisionnement en énergies de ces pays dans le réseau global de circulation de l’énergie de l’Union Européenne ».
Par Jonathan Stearns Dec 9, 2014 5:52 PM GMT+0100
Tiens, tiens, une façon pour Israël de reprendre de l’importance stratégique aux yeux de l’Europe, vraiment l’argent n’a pas d’odeur. Mais il faudra qu’Israël soit un stratège non seulement économique mais aussi politique pour que retombe la pression, à cause du Hamas, de la bande de Gaza, pour le prix de son gaz. Israël devient une puissance économique non négligeable, et l’Europe devra faire de sérieuses concessions.
Quelle sera la réaction du monde arabe ? Des gauchistes européens pro-arabes ?
Shalom
Dominique