Washington ne soutient pas la version actuelle du texte ; Netanyahou fustige les mesures unilatérales
Les Etats-Unis n’apporteront pas leur soutien à l’actuelle résolution palestinienne soumise au Conseil de sécurité de l’ONU sur un projet d’accord de paix avec Israël, a indiqué jeudi la diplomatie américaine.
Les diplomates américains ont étudié le texte palestinien circulant au Conseil et « ce n’est pas quelque chose que nous soutiendrons », a déclaré la porte-parole du département d’Etat, Jennifer Psaki.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a prévenu jeudi qu’Israël n’acceptera « jamais les diktats unilatéraux », après le dépôt du projet de la résolution à l’ONU.
Abbas « pense pouvoir nous menacer en prenant des mesures unilatérales. Il se trompe et ne comprend pas que son pouvoir sera renversé en Judée-Samarie (Cisjordanie, ndlr) par le Hamas comme cela s’est passé à Gaza », a dit M. Netanyahou dans un communiqué. « Nous n’accepterons jamais les diktats unilatéraux », a-t-il ajouté.
De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a décidé de boycotter la visite de son homologue suédoise, suite à la décision du Parlement européen de reconnaître un Etat palestinien.
Le chef de la diplomatie refuse de rencontrer Morgot Wallstrom, qui devrait se rendre en Israël le mois prochain, en réaction à la décision de Stockholm de reconnaître unilatéralement l’Etat de Palestine sans avoir accepté d’écouter les arguments de la partie israélienne au préalable.
« D’autre parlements européens ont adopté des motions semblables », a déclaré Lieberman. « Mais au moins, ils ont écouté les arguments des responsables israéliens avant de prendre leur décision », a-t-il poursuivi.
Il n’est pas immédiatement clair si le boycott de Wallstrom est une décision gouvernementale ou si Lieberman a agi de manière isolée.
Plus tôt mercredi, le Parlement européen a massivement soutenu la reconnaissance d’un Etat palestinien « de principe », à la suite d’une série de votes sur la question au sein des parlements européens.
La motion était néanmoins une version édulcorée d’une résolution qui exhortait les Etats membres de l’Union européenne à reconnaître un Etat palestinien sans conditions.
La résolution finale accepte « en principe la reconnaissance d’un Etat palestinien dans le cadre d’une avancée des pourparlers de paix avec Israël qui aboutiraient à une solution à deux Etats »
Projet de résolution à l’ONU
Les Palestiniens ont présenté mercredi un projet de résolution à l’ONU « ouvrant la voie à un accord de paix final avec Israël ».
Le projet de résolution que les Palestiniens ont soumis mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU affirme l’urgence de parvenir à une paix globale, juste et durable dans un délai de douze mois.
Le texte, dont l’AFP a eu copie, mentionne aussi, comme un des paramètres d’une solution négociée, un « retrait complet et par étapes des forces de sécurité israéliennes, qui mettra fin à l’occupation commencée en 1967 (…) dans un laps de temps raisonnable, qui ne devra pas dépasser la fin de l’année 2017 ».
Ces deux exigences sont a priori difficilement acceptables pour les Etats-Unis, qui ont brandi la menace d’un veto au Conseil, et pour leur allié israélien.
Mais l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour a annoncé que les Palestiniens étaient prêts à amender ce texte et n’étaient pas pressés de le soumettre au vote, contrairement à ce que de hauts responsables palestiniens à Ramallah (Cisjordanie) avaient affirmé.
Sous la pression des Européens et de pays arabes, notamment la Jordanie, les Palestiniens ont accepté de poursuivre des négociations, y compris avec les Etats-Unis, pour parvenir à un texte consensuel susceptible d’être adopté par le Conseil.
Jeudi matin, le ministre israélien du Renseignement, Youval Steinitz, a déclaré que ce projet de résolution « était une déclaration de guerre »
A lire sur le sujet, l’opinion de Shraga Blum: De nouvelles taches morales sur les habits européens
i24news avec AFP