mardi 30 décembre 2014, parImpunité Assurée
Une semaine après les drames de Joué-les-Tours et Dijon, Gilles-William Goldnadel considère que la France est prisonnière de ses tabous et de ses complexes face à l’islamisme radical.
Tout a été dit, et plutôt bien, sur la promptitude de certains procureurs de la république française à déresponsabiliser par la folie, et toutes affaires cessantes, les dernières exactions commises aux cris d’Allah Akhbar !
Il n’était certes pas nécessaire à ces juristes de disposer d’une maîtrise en psychologie pour faire valoir qu’un fou de Dieu pouvait être un salaud illuminé.
Et le public avait déjà compris que ses modèles syriens ou irakiens, parfois d’importation française, qui décapitent là-bas les innocents n’ont pas non plus toutes leurs têtes.
Mais un paranoïaque qui voit partout des complots occidentaux ou juifs contre sa sublime nation, un mégalomane suicidaire pressé de jouir d’une seconde d’éternité warholienne, un sadique pérorant dans l’exultation de son pouvoir de tuer , n’en est pas moins, des nazis hitlériens aux nazislamistes d’aujourd’hui, un sinistre individu au milieu d’un univers fanatisé.
Et le même public est également suffisamment aguerri pour deviner que derrière cet empressement à déresponsabiliser pénalement chaque salaud illuminé, se dissimule le désir au moins inconscient de déresponsabiliser l’ aspect hideux de cet islam conquérant contemporain.
Le public a désormais pris l’habitude de décoder ce discours de déresponsabilisation.
Quand les coupables n’étaient pas appréhendés, c’était la faute « à l’extrême droite occidentale »…
Sous les coups de boutoir d’une réalité encore plus forte que l’idéologie, l’argument est aujourd’hui invendable. Alors va pour « les loups solitaires ». Et tant pis, si désormais ils chassent en horde.
Va encore pour évoquer des « actes isolés ». Après tout, l’argument est géométriquement imparable : une ligne droite infinie n’est qu’une succession de points innombrables…
Un esprit chagrin ne pourrait toutefois s’empêcher de faire remarquer que lorsqu’un terroriste norvégien s’était livré au massacre que l’on sait, les procureurs politiques de cette idéologie de la déresponsabilisation, loin de s’interroger sur la folie de Breivik-comme le fit le tribunal d’Oslo-dressèrent séance tenante la liste des intellectuels qui, de Finkielkraut à Guy Millière, en passant par Bat Yeor auraient influencé sa raison meurtrière…
C’est bien ce déni sélectif et délirant qui doit nous inciter à nous interroger désormais, non sur l’état psychologique des fous de Dieu, mais sur les raisons de la déraison d’une société occidentale qui le tolère encore. Voilà de nombreuses années que l’auteur de ces lignes s’emploie à expliquer à longueur de livres que cette folie occidentale puise sa déraison culpabilisée moins dans son complexe colonial , comme cela est expliqué le plus souvent, que dans ce passé shoatique qui ne veut pas passer.
Dans mes « Réflexions sur la question blanche » sous-titrées « du racisme blanc au racisme anti blanc » j’ai tenté d’expliquer cette soudaine dilection pour l’altérité angélisée, ce que j’ai nommé « xénophilie » et qui succédait à une xénophobie toute aussi excessive, par la confusion délirante entretenue depuis 1968 autour de la Shoah.
Je suis parti d’une intuition que je nourrissais depuis des années des fruits de mes amères constatations : la formidable détestation de l’État-nation européen à laquelle nous assistions depuis trois décennies était directement issue du choc occasionné par la révélation médiatique tardive des horreurs de l’holocauste hitlérien.
J’expliquais qu’il s’agissait d’un véritable traumatisme collectif, d’un séisme historique, psychologique, politique, culturel, dévastateur et fondateur. Je m’étais efforcé de montrer que le fameux « CRS SS ! » hurlé par la première génération des quasi-adultes, qui venaient de prendre en pleine face l’horrible révélation du crime majeur européen était bien plus qu’un calembour inepte:un lapsus. Lapsus révélateur de la tragique confusion qui allait désormais régir et régenter la vision consciente mais surtout inconsciente des rapports sociaux, culturels, politiques, nationaux comme internationaux.
Cette confusion dramatique majeure, involontaire, insensée, d’une insondable injustice, a été ensuite entretenue convulsivement, cultivée inconsciemment par cette génération qui a depuis pris les commandes des salles de rédaction, des plateaux de télévision, des chancelleries et des ministères, et jusque, parfois, certains conseils d’administration.
À ces courants traditionnels, s’est allié, au moins objectivement, depuis quelques années, le mouvement islamiste qui , d’évidence s’il n’est pas traumatisé par une Shoah dont il conteste parfois jusqu’à l’existence, communie avec eux dans la haine de la nation occidentale et utilise avec profit son système démocratique hypercritique pour avancer ses pions en Europe. Mais parallèlement à cette détestation de l’État occidental, s’est opéré-et pour les mêmes raisons-la détestation de la civilisation occidentale et de sa nation qui avait pu enfanter le monstre shoatique.
On me pardonnera de me citer : « dès lors, non seulement cette civilisation n’était pas supérieure aux autres, mais c’était elle, au contraire, qui ne pouvaient leur être qu’inférieure, précisément en raison de son sentiment de supériorité, de sa conduite coloniale conséquente, de son arrogance, de sa technicité mortifère, de son économie dominatrice et, pourquoi non, de sa population blanche et chrétienne. »
Pour qui croit à l’inconscient collectif, et j’y crois, je soutiens donc que cette déraison occidentale contemporaine, a puisé son masochisme, effectivement suicidaire, dans ce sentiment de culpabilité savamment entretenue depuis par divers groupes qui la détestent ou l’instrumentalisent politiquement, à commencer par de prétendues associations antiracistes qui ne font en réalité qu’entretenir le fantasme post-hitlérien.
À l’obsession de la race, a succédé tout aussi nocivement, l’obsession du racisme.
Les manifestations de la folie occidentale xénophile sont multiples et expliquent les déconvenues tragiques de l’immigration à la française. Toute tentative de contrôle ou de critique de celle-ci étant aussitôt hitlerisée hystériquement.
Une société occidentale raisonnable et raisonnée n’aurait pas toléré des manifestations publiques de sans-papiers illégaux ou l’occupation des seuls lieux de culte de la religion majoritaire.
Une société occidentale saine d’esprit n’aurait pas appréhendé avec une telle indulgente compréhension de ses intellectuels et de ses prétendues élites issus de l’idéologie alors dominante, la violence et le terrorisme parce qu’ils émanent d’individus non occidentaux.
Une société occidentale enfin décomplexée ne continuerait pas de tolérer le déni de l’horrible réalité islamiste et ne tremblerait pas à l’idée de commettre un amalgame imaginaire avec ceux des musulmans qui sont irréprochables, en critiquant les aspects critiquables de l’islam contemporain.
Dans un pays sain d’esprit, un ministre nommé Le Foll ne se serait pas permis de déclarer impunément : « Zemmour crie au danger mais c’est lui LE danger… »
Mais, au-delà des horreurs et des bêtises du jour, l’heure n’est pas au pessimisme intellectuel et moral.
La déconvenue que viennent d’enregistrer les associations antiracistes de pacotille dans leur tentative de condamner à la mort civile, par le bâillon, l’un de leurs opposants les plus farouches en dit long sur l’irrépressible libération de la pensée enfin décomplexée.
Ces organisations satellites d’une gauche gauchisante en déréliction sont désormais placées devant une tragique alternative : soit poursuivre un terrorisme intellectuel existentiel mais qui désormais les ridiculise, soit cesser de nuire, au risque de disparaître.
Je balancerais volontiers pour la seconde branche de cette alternative.