Israël, « le foyer des Juifs de France » (Netanyahou) ; « la France, sans les Juifs n’est pas la France » (Valls)
Au lendemain de l’attentat terroriste antisémite contre le supermarché « Hypercacher » de Vincennes qui a coûté la vie à quatre personnes, une polémique autour de la place des Juifs en France a émergé, suite aux appels de plusieurs responsables israéliens en faveur de l' »alyah » (immigration en Israël).
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) « respecte » la décision des Juifs qui partent en Israël mais juge qu’il faut « combattre en France » les « ennemis du judaïsme », a déclaré dimanche son président, Roger Cukierman, à l’issue d’un entretien avec François Hollande, quelques heures avant la tenue de la « marche républicaine ».
« Ceux qui prennent la décision de partir vers Israël, nous ne pouvons que respecter leur décision mais nous estimons que nous devons combattre en France contre tous les ennemis du judaïsme », a-t-il dit, interrogé sur les propos du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, qui avait estimé qu’Israël était le « foyer » des Juifs de France.
Cette position, a toutefois déclaré le président du CRIF, « correspond au sionisme fondé par Theodor Herzl ». Israël est « un refuge pour tous ceux qui se sentent en danger », a-t-il encore relevé.
Le Premier ministre, Manuel Valls, avait réagi samedi soir à M. Netanyahou, assurant que « la France, sans les Juifs de France, n’est plus la France », lors du rassemblement à Vincennes en mémoire des victimes.
« Il est hors de question de céder à la terreur. Il nous faut rester debout dans la dignité, continuer de vivre notre vie de citoyen et de Juif », a pour sa part déclaré à l’AFP le grand rabbin de France, Haïm Korsia, peu après sa sortie de l’Elysée.
« Il ne faut plus parler de responsabilité mais de devoir », a ajouté le chef religieux de la communauté juive de France, ajoutant qu' »il est de notre devoir de stopper ceux qui sont une menace pour la société ».
D’autres responsables israéliens, comme l’ex-ministre des Finances Yair Lapid ainsi que le ministre de la Défense Moshe Ya’alon ont également appelé de leurs voeux la venue des Juifs de France en Israël.
Israël est le seul pays qui comptera plusieurs représentants lors de la « marche républicaine » à laquelle participeront le Premier ministre Netanyahou, le chef de la diplomatie Lieberman, le ministre de l’Economie Bennett, et le réprésentant de la Knesset Eli Yishai.
Première d’Europe et troisième dans le monde après Israël et les Etats-Unis, la communauté juive française, inquiète de la recrudescence des actes antisémites dans l’Hexagone, a constitué en 2014 la première source d’émigration juive vers l’Etat hébreu.
(i24news avec AFP)