Gilles-William Goldnadel réagit à la polémique qui entoure l’arrêt de Ça se dispute sur I-Télé.
Il fallait un bouc émissaire bien saignant pour satisfaire les frustrations des molosses du moloch.
Éric Zemmour faisait l’affaire.
La grosse ficelle a beau être usée jusqu’à la trame d’un scénario grotesque, le cinéma pseudo antiraciste fait encore recette.
La gauche gauchisante à la française est à la ramasse. Politiquement, électoralement, intellectuellement, moralement.
Raison de plus pour sonner le rappel de ses épigones médiatiques et de ses commissaires politiques préposés au flicage idéologique.
Ces derniers jours, ils se seront donné bien du mal. Un président de la république à la dérive, décidément jamais à court d’une petite blague, venu expliquer sans rire dans un musée que l’immigration était une chance pour la France. Impayable.
Un Guy Bedos, dernier bourgeois de Calais, parti signifier aux habitants de la ville qu’il ne comprenait pas pourquoi ces galeux mal embouchés étaient excédés par les clandestins qui leur pourrissent la vie. Humoriste jusqu’au bout.
SOS-Racisme, enfin, missionné par son suzerain socialiste pour clouer au pilori le dissident qui aura contribué le plus à leur déconfiture.
Nul besoin d’être un inconditionnel du sacrifié sur l’autel de leur méchante bêtise, pour en être écoeuré.
Dans ces mêmes colonnes, j’ai écrit tout le mal que je pensais du regard trop candide de l’intéressé sur Vichy. Je lui ai dit souvent, en amitié, nos divergences sur Israël et la judéité. Je lui ai toujours reconnu du courage, mais quelquefois de l’outrancière témérité.
Raison de plus, pour témoigner ici de ma solidarité.
C’est cette injustice qui donne plus de jubilation aux médiocres pervers
Le procès médiatique suivi de condamnations sans appel avant toute instance judiciaire, est, lui, dénué de tout fondement rationnel. Mais c’est cette injustice qui donne précisément plus de jubilation aux médiocres pervers.
Songez donc: c’est avant tout dans la question, manipulée, qui lui a été posée par le journaliste italien, que les petits marquis de la forgerie apportent leurs réponses.
Pas de danger que les antiracistes pour rire aient demandé la tête de Mélenchon, source de leur procès en sorcellerie. Après tout, ce thuriféraire de l’antisémite mystique Chavez, qui traitait la semaine dernière une députée allemande de «caricature de boche» fait partie de la famille.
Un conservateur attitré de la mémoire de Maximilien Robespierre ne pas être tout à fait mauvais.
Pas trop de crainte non plus pour Olivier Besancenot. Son parti a beau avoir participé cet été à des manifestations interdites ou l’on a crié «mort aux juifs!», un anticapitaliste tiers-mondiste et pro palestinien ne peut pas être antisémite.
Quant à Tarik Ramadan, l’antiracisme d’opérette n’ira pas plus loin que lui faire les gros yeux lorsqu’il tient Mohamed Merah pour victime de la société française.
Il appartient malgré tout, lui aussi, au camp des réprouvés.
Zemmour a manqué d’obséquiosité révérencieuse envers l’islam conquérant et ses sujets
Mais Zemmour, pas question. Il a manqué d’obséquiosité révérencieuse envers l’islam conquérant et ses sujets. Il n’a pas su mesurer ses mots avec toute la maîtrise requise au millimètre près.
On peut bien ici envahir les églises, couvrir d’immondices leurs autels, interdire les crèches.
Ailleurs, décapiter les otages ou assassiner les petits-enfants un par un.
Il était de toute première instance de pendre au gibet le dissident qui a osé parler de suicide de la France.
Il est défendu de craindre les assassins, les voleurs et les coupeurs de tête
Car, chez les petits maîtres du virtuel, chez les marchands de fantasmes en gros, on est sommé d’avoir peur de la peste brune ou de la haine blanche, mais il est défendu de craindre les assassins, les voleurs et les coupeurs de tête dans le petit matin du réel mesquin.
Il peuvent bien hurler, les cerbères enragés, vouloir noyer les hommes qui disent leur vérité.
Ils peuvent bien, ces médiocres édentés, mordre les mollets de ceux qui les dépassent de plusieurs coudées, cela n’empêchera pas la caravane de passer.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel. Publié avec l’aimable autorisation du Figaro.