« Nous avons une vieille culture en France, qui est plus une culture de l’affrontement que du dialogue. Mais il faut que les choses changent.
Nous devons nous réformer à ce sujet ».
Jacques Chirac, discours du 14 juillet 2003
Qu’il est étrange (par pur accident et nécessité de vocabulaire, me direz-vous) que le mot « réformer » apparaisse ici dans la bouche de Chirac. J’y vois comme un balbutiement du vrai au terme de siècles de terreur intellectuelle, voire morale et physique parfois. La terrible propension à se déchirer bien plus qu’à dialoguer en francophonie (je l’ai rencontrée aussi en Wallonie, au Québec), où trouve-t-elle sa source ? Dans un point commun à toutes ces régions : leur historique hégémonie religieuse catholique fondée sur, non la liberté de conscience et donc de choix qui accompagne le statut moral et intellectuel de l’homme créé par D.ieu (à Son image !), donc un fondement biblique incontournable, et qui s’en plaindrait ?, mais sur l’absolutisme des convictions imposées par le fer et le feu, si nécessaire. Tout l’historique romain l’atteste. Reconnaissons que les nations à dominante protestante échappent bien plus fondamentalement à ces maux.
Francophones de tous les pays, repentons-nous pour nos racines intolérantes et intolérables, REFORMONS-NOUS ! Car si c’est Jacques Chirac qui le préconise avec justesse et courage, comment devons-nous a fortiori, nous croyants, saisir ce bâton de sagesse ?
La chose ne peut être traitée à la légère, mais je suggère vraiment qu’individuellement tout francophone prenne un temps long et sérieux devant son D.ieu… qui n’est pas radical-catholique, mais D’AMOUR VRAI, D’IMMENSE RESPECT DE L’AUTRE. Un temps long et vrai pour laisser D.ieu lui montrer son formatage jusqu’à l’inconscient à ce sujet. Car de là jaillissent bien des choses et c’est ce que le Seigneur dénonça lorsqu’Il disait que ce n’est pas ce qui rentre par la bouche qui est impur mais ce qui sort du coeur et le souille…
J’ai partiellement grandi en Allemagne protestante et ensuite en Belgique catholique. Le contraste fut déjà dans mon adolescence une source de trouble et de grandes douleurs. Mais ce que j’ai découvert avec stupeur comme cloisonnements horribles entre croyants nés de nouveau après ma rencontre avec Yeshoua ne le céda en rien. Après bien des années, l’intuition qui explique foncièrement la chose me fut donnée d’En Haut et j’en parle dans mon livre « BELGES ». Qui sont ces Belges qui viennent à la foi en Yeshoua ? Ils sont tous descendants à 99% de catholiques dont les ancêtres massacrèrent activement ou non tout ce que le pays compta jadis de protestants. Donc les Belges qui viennent à Christ en nos jours descendent quasi tous de ces catholiques intolérants et ont un ADN spirituel hyper-catholique. On aura commencé à comprendre…
J’ai parlé de la Belgique, de la France, du Québec mais vous pouvez observer aussi toutes ces tendances avec leurs variables culturels en nombre de nations à formatage catholique en Europe et ailleurs. En fait, là où le saint Evangile du salut précédé de la Thora n’est pas passé, vous rencontrerez ces maux. Mais le pire est peut-être à trouver là où l’on suggère connaître la vérité de l’Evangile de paix, mais sans le vivre.
Réformons en profondeur en admettant aussi que nous sommes parfois et même souvent détruits par les petits rejetons de cette terrible tendance : les relations basées sur l’intérêt et non l’amour et la bénignité, la fidélité ; la trahison, la jalousie, la pratique du panier à crabes, les amitiés renversées au nom de l’intérêt du jour, la mauvaise foi, les querelles jamais bridées, la langue hasardeuse et meurtrière, les complots, les chaudières confortables de coteries hypocrites, les conflits où « il faut tuer l’autre », jamais l’entendre, etc.
Meilleur shalom à tous !
Haïm Goël
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