Amos Ben-Gershom (GPO)
Invité à prendre la parole lors du forum mondial du Comité des Juifs américains (AJC)dimanche, Benyamin Netanyahou a indiqué que les relations entre l’Etat hébreu et les pays arabes « s’améliorent au-delà de ce qui pouvait être imaginé », précisant que cela aiderait Israël « à atteindre la paix avec ses voisins palestiniens ».
Devant une foule de près de 2.500 personnes, le Premier ministre israélien s’est également exprimé au sujet du nucléaire, l’un de ses thèmes phares.
« Les régimes dangereux devraient dénucléariser », a indiqué Benyamin Netanyahou, faisant un parallèle entre l’Iran et la Corée du Nord, en amont de la rencontre de Kim Jung-un avec le locataire de la Maison Blanche.
« Imaginez que le président Trump revienne avec un accord. Imaginez que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne applaudissent alors que la Corée du Sud et le Japon disent que cela met leur existence en danger. Cela vous paraîtrait-il normal ? », a questionné le Premier ministre israélien.
« Il s’est passé la même chose avec l’accord sur le nucléaire iranien. Cet accord a été applaudi par de nombreux membres de la communauté internationale, inatteignables par les missiles iraniens. Mais Israël et l’Arabie saoudite ainsi que d’autres ont indiqué que cet accord permettait à l’Iran de développer son arsenal nucléaire. Ensuite, avec les missiles à longue portée qu’ils sont en train de construire, ils pourront atteindre tout le monde », a estimé le Premier ministre israélien, qui a fait de la lutte contre le développement du nucléaire par Téhéran son cheval de bataille.
ATTA KENARE / AFP
Lors du forum de l’AJC, le tout premier à se tenir hors des Etats-Unis, et en particulier à Jérusalem, le M. Netanyahou s’est également exprimé sur le conflit israélo-palestinien.
« Je pense que le problème auquel nous sommes confrontés est le suivant: la raison pour laquelle nous n’avons pas la paix n’est pas l’absence d’un Etat palestinien. Il a été proposé à plusieurs reprises et a été rejeté de nombreuses fois car il y a toujours une condition: pas d’Etat juif », a-t-il indiqué.
« Imaginez ce qui se passerait si le président Abbas n’investissait pas des centaines de millions de dollars chaque année pour payer les terroristes et leurs familles, qui ont assassiné des innocents. Imaginez qu’il investisse cela dans un projet de paix, à Ramallah, ou à Gaza. […] Je pense que cela changerait le monde. Les Palestiniens pourraient aspirer à devenir des scientifiques et des médecins. Au lieu de cela, ils érigent des statues en l’honneur de meurtriers de masse. […] La question est toujours celle de l’Etat juif. Reconnaissez l’Etat juif. Arrêtez de payer les terroristes. Et investissez dans la paix », a-t-il lancé.
Fréquenté par des délégués de 26 pays différents, le forum annuel de l’American Jewish Committee est l’occasion d' »explorer les principales préoccupations politiques, stratégiques et sociales qui affectent l’avenir de la communauté juive mondiale » selon le site Internet de l’organisation.
Dans son discours, M. Netanyahou a également invité la diaspora juive à venir « visiter l’espace de prière pluraliste qui est en train d’être élargi au Mur des Lamentations », un thème clé face à cette audience appartenant majoritairement au courant réformiste, et qui avait fait l’objet d’une profonde division entre les mouvements juifs libéraux et orthodoxes.
« Avant toute chose, Israël est la maison de tous les Juifs. Chaque Juif devrait se sentir chez lui en Israël. C’est notre objectif. C’est notre politique », a assuré Benyamin Netanyahou, applaudi par la foule.
L’an dernier, une vive polémique politico-religieuse avait éclaté lorsque M. Netanyahou avait annoncé l’abandon d’un accord prévoyant l’instauration d’un espace de prières mixtes au Kotel, le site le plus sacré du judaïsme, malgré des promesses passées.