Il a reconnu devant un juge avoir négocié un accord avec le groupe responsable de la tuerie
L’ancien patron du renseignement français a reconnu devant un juge avoir négocié un accord avec le groupe responsable de la tuerie 37 ans après l’attentat de la rue des Rosiers à Paris, a révélé jeudi soir Le Parisien.
« On a passé une sorte de deal verbal en leur disant : Je ne veux plus d’attentat sur le sol français et en contrepartie, je vous laisse venir en France, je vous garantis qu’il ne vous arrivera rien, » a-t-il lancé.
Cette phrase prononcée le 30 janvier dernier, dans le bureau du juge chargé d’enquêter sur l’attentat de la rue des Rosiers, émane de Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST).
L’ancien maître espion a reconnu pour la première fois devant la justice l’existence d’un accord secret entre la France et Abou Nidal, un groupe terroriste potentiellement responsable de la tuerie.
Un pacte oral ignoré des nombreux enquêteurs et magistrats qui se sont succédé durant trois décennies sur ce dossier insoluble. Sur procès-verbal, Yves Bonnet confirme un « engagement donné aux représentants d’Abou Nidal de ne pas être poursuivis en France », rapporte le Parisien.
L’attentat avait été attribué à un groupe palestinien dissident de l’OLP, le Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d’Abou Nidal, décédé en 2002 dans des circonstances mystérieuses. Les suspects, identifiés grâce à des témoignages anonymes, sont soupçonnés d’avoir appartenu au groupe d’Abou Nidal.
Le 9 août 1982, une grenade avait été jetée dans le restaurant de Jo Goldenberg, explosant au milieu d’une cinquantaine de clients. Deux tueurs étaient ensuite entrés, ouvrant le feu.