LONDRES -Des manifestants ont convergé à l’extérieur de la prison Holloway de Londres, pour soutenir Shilan Ozcelik, une jeune fille britannique d’origine kurde qui est la première citoyenne anglaise à être arrêtée pour avoir tenté d’aller combattre l’Etat Islamique (Daesh).

La manifestation de ce samedi a fait suite au communiqué signé par diverses associations kurdes, dont l’Association des Femmes de Roj (Rojava, le Nord-Est kurde de la Syrie), l’Assemblée de la Jeunesse Kurde et l’Assemblée du Peuple Kurde.

« La communauté kurde et les partisans du combat kurde sobnt furieux en apprenant l’arrestation et l’emprisonnement d’une jeune fille de 18 ans, Shilan (Silhan) Ozcelik, qui est accusée d’avoir voulu rejoindre le Parit des Travailleurs du Kurdistan (PKK), afin de combattre l’Etat Islamique », affirme ce communiqué.

« Le gouvernement britannique criminalise les Kurdes depuis plus de 13 ans, alors qu’aucun individu kurde n’a jamais été accusé ni condamné pour appartenance au PKK, malgré de nombreuses descentes de police, des arrestations de masse et des intimidations continuelles », ajoute le communiqué.

« Le cas de Shilan Ozcelik constitue le chapitre le plus récent de cette histoire et la communauté kurde est, désormais, inquiète que le gouvernement britannique se mette à criminaliser sa communauté, où l’on trouve les plus fervents supporters du combat international contre le fascisme et le terrorisme de Daesh » déclare ce communiqué de vendredi.

Le PKK, qui est en négociations de paix avec le gouvernement turc, après trois décennies de guérilla pour l’extension des droits au profit de la vaste population kurde du pays, demeure interdit en Turquie et est considéré comme un groupe terroriste par l’Union Européenne et les Etats-Unis.

Cependant, les appels vont croissant, depuis des mois, en vue d’une révaluation de ce groupe, depuis que son groupe affilié, l’YPG en Syrie, a démontré son rôle crucial sur la ligne de front, dans la lutte contre l’Etat Islamique et qu’il a même été appuyé par des livraisons limitées d’armes et des frappes aériennes, de la part de la coalition dirigée par les Etats-Unis.

Firat News, proche du PKK, a fustigé l’accusation contre Ozcelik comme relevant d’une « décision scandaleuse ».

Ozcelik a, en effet, été accusée « d’infraction terroriste », dans le cadre de l’Acte antiterroriste de 2006 au Royaume-Uni.

Cette adolescente jeune adulte de Londres, a été arrêtée à l’aéroport de Stansted. Ses partisans disent qu’elle voyageait vers Bruxelles, en tentant de rejoindre l’YPG ou l’aile féminine de l’YPJ. Elle a été appréhendée le 16 janvier et a été ramneée de Bruxelles contre son gré.

Mais ni l’YPJ, ni l’YPG ne sont interdites au Royaume-Uni.

Les partisans de cette campagne pour sa libération ont dénoncé l’accusation contre Ozcelik et lancé une pétition, en écrivant au Premier Ministre britannique David Cameron et à la Ministre des affaires intérieures Theresa May, afin d’appeler à la sortie immédiate de prison d’Ozcelik.

Plusieurs autres combattants étrangers ont traversé la Syrie et l’Irak voisin pour combattre au sein des forces qui résistent à Daesh.

La semaine dernière, Ivana Hoffman, native d’Afrique du Sud et dotée de la citoyenneté allemande, a été tuée en combattant aux côtés des forces kurdes, selon les reportages des agences de presse. 2.000 personnes ont assisté à ses funérailles en Allemagne.

Peu de temps auparavant, un Anglais, Konstandinos Erik Scurfield, et un Australien, Ase Johnson, ont également trouvé la mort en se battant contre l’Etat Islamique.

Des combattants étrangers ont aussi rejoint les Peshmergas dans la Région autonome du Kurdistan irakien, qui demeure l’un des alliés les plus déterminés des Etats-Unis et de l’Occident, dans la guerre contre l’Etat Islamique.

rudaw.net, 15 mars 2015

Adaptation : Marc Brzustowski.