L’administration Biden retarde la livraison de munitions, fait pression sur Israël pour qu’il n’intervienne pas à Rafah afin d’épargner le Hamas, après avoir félicité le Congrès d’avoir rapidement voté l’aide de 26 milliards de dollars à l’Etat juif.
L’administration Biden a retardé la vente de milliers d’armes de précision à Israël, ce qui soulève la question de savoir si les États-Unis ralentissent la livraison d’armes à leur principal allié au Moyen-Orient pour des questions électorales ou en raison de la pression politique intérieure croissante dans les universités.
La décision des États-Unis est intervenue alors que l’administration émettait des réserves et des conditions et tentait de faire pression contre le projet d’Israël de lancer une attaque sur le dernier bastion du Hamas dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et que le Premier ministre Netanyahou indiquait que rien ne le ferait reculer.
Et de fait, malgré les pressions et les pièges, le cabinet de guerre a donné le feu vert officiel, lundi soir, pour l’opération à Rafah, qui a commencé au milieu de la nuit et que vous pouvez suivre en direct toute la journée dans le Live publié sur Israël24 7.org.
- Il s’agit de la vente d’un maximum de 6 500 munitions d’attaque directe conjointes (Joint Direct Attack Munitions ou JDAM) – qui permettent de diriger des bombes non guidées vers une cible.
- Le Congrès a été informé pour la première fois en janvier de la proposition de vente, dont la valeur pourrait atteindre 260 millions de dollars, mais l’administration Biden n’a pas donné suite à l’accord depuis lors.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, a refusé lundi de dire si des ventes d’armes à Israël avaient été suspendues.
“Nos engagements en matière de sécurité à l’égard d’Israël sont inébranlables”, a-t-il déclaré, bottant en touche lors de la séance d’information de la Maison-Blanche.
Le département d’État est tenu d’informer le Congrès lorsque les États-Unis envisagent de vendre des armes à d’autres pays et que le montant de la transaction dépasse certains seuils. Le département d’État fournit généralement des informations aux commissions des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat avant ces ventes, suivies d’une notification officielle au Congrès.
Dans le cas des JDAM, toutefois, l’administration n’a jamais donné suite à la notification officielle de la vente, ce qui a entraîné une interruption effective de l’accord, selon des fonctionnaires américains actuels et anciens.
“C’est inhabituel, surtout pour Israël, surtout en temps de guerre”, a déclaré un fonctionnaire du Congrès qui connaît bien le processus de vente d’armes.
Le fonctionnaire a toutefois précisé qu’il ne connaissait pas la raison de ce retard.
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Si le retard des JDAM est délibéré, “ce serait la première fois depuis le début de la guerre que l’administration prendrait une telle mesure pour des armes dont nous savons qu’elles ont été utilisées à Gaza”, a déclaré Seth Binder, expert en ventes d’armes américaines auprès du Middle East Democracy Center, basé à Washington.
Depuis le mois de mars, l’administration Biden n’a pas non plus fait avancer la procédure de notification au Congrès pour un autre milliard de dollars de contrats d’armement destinés à Israël et comprenant des munitions pour chars, des véhicules militaires et des obus de mortier, ont indiqué des responsables américains.
Ces transactions comprennent :
- 700 millions de dollars de munitions pour chars de 120 mm,
- 500 millions de dollars de véhicules tactiques et
- moins de 100 millions de dollars d’obus de mortier de 120 mm, ont indiqué des responsables américains. La livraison de ces ventes prendrait des mois ou des années.
L’administration est soumise à la pression d’un nombre faible, mais croissant de l’aile gauche démocrate au Congrès pour réduire les livraisons d’armes afin de pousser Israël à faire davantage pour empêcher le massacre supposé de civils à Gaza.
Le report de l’envoi des JDAM intervient dans le contexte de protestations nationales sur les campus universitaires, financées en partie par George Soros et Bill Gates, organisées le parti socialiste d’Amérique et des ONG liées au Hamas, selon les dernières révélations de Politico.
Une porte-parole du ministère israélien de la Défense s’est refusée à tout commentaire.
La plupart des achats d’armes d’Israël aux États-Unis sont effectués grâce aux milliards de dollars de financement du gouvernement américain que Washington accorde chaque année à Israël pour l’aider à renforcer son armée. Israël n’est cependant pas, contrairement aux idées reçues, l’un des principaux bénéficiaires de l’aide militaire américaine dans le monde (Le Japon, l’Allemagne, la Corée du Sud et l’Italie reçoivent bien plus, et ils ne sont pas menacés comme l’est Israël).
Le Congrès a adopté le mois dernier un projet de loi prévoyant une aide supplémentaire de 26 milliards de dollars pour Israël, dont plus de 5 milliards de dollars pour reconstituer les défenses aériennes du pays. Le président Biden a applaudi et immédiatement signé le projet de loi.
Le flux de l’aide a cependant diminué au cours des derniers mois, le Pentagone étant à court de munitions pour fournir rapidement à Israël, tout en répondant aux besoins de l’Ukraine et en maintenant des stocks américains suffisants, au point qu’un retard dans les livraisons avait été signalé par les autorités israéliennes le mois dernier.
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