| ©Valerie Sha Live Blog
Voilà un récit qui donne à réfléchir, certes, un peu « long » dans son introduction mais qui mérite toute notre attention: comme beaucoup il amène à de véritables questionnements sur le fondement du bouddhisme, pratique « new age [?] » très en vogue, ses doctrines, son caractère, ses promesses et ses issues. Vérine Moulin, ex-bouddhiste propose une réflexion pointue qui permet à toute personne qui s’interroge, de clarifier honnêtement cette question:
bouddhisme et christianisme peuvent-t-ils coexister?
Source: http://sentinellenehemie.free.fr/vmoulin1.html
- Témoignage de Vérine Moulin, née dans une famille bouddhiste
Comment suis-je devenue chrétienne ?
Eh bien, je suis née dans une famille bouddhiste, chose normale en Thaïlande. Nous habitions à deux pas d’un temple, j’étais à l’école du temple. Mon grand-père était un homme sage et pieux, c’est à lui surtout que je dois à la fois une bonne base et un bon exemple du bouddhisme théorique et vécu.
Vers l’âge de 13 ans, l’image de la Croix apparut dans mon univers jusque là clos, dans un catalogue de bijoux vendus par correspondance ! Cette figure de souffrance sur la croix m’attira, m’intrigua, me laissant quelque peu effrayée. Je m’étais déjà posé la question de l’identité de l’Homme. La réponse allait m’être donnée en cours d’anglais, par un professeur non-chrétien. On était en décembre 1977. Mon professeur disait que le 25 décembre était un jour férié pour les « blancs » parce que c’était le jour de naissance d’un certain Jésus qui serait, en gros, leur Bouddha. Me voilà renseignée. Cet homme s’appelait Jésus.
Puis un soir, entre deux zappings, ma famille tomba par hasard sur une émission d’évangélisation réalisée par des chrétiens thaïlandais. J’eus juste le temps d’entendre une phrase :
« Savez-vous pourquoi Jésus est venu naitre dans une étable ? Eh bien, c’est parce que le monde n’avait pas de place pour Lui. Et vous ? Avez-vous une place pour Lui ? ».
Ma famille ne voulut pas en savoir davantage. Mais pour moi, c’était clair. Ce fut mon appel. Cet homme appelé Jésus était venu me chercher jusque dans mon salon.
Alors, par cette nuit claire, je sortis à Sa rencontre. Regardant instinctivement vers le ciel, je Lui dis que j’avais de la place s’Il voulait bien venir.
Ainsi fut mon premier Noël. Après cet évènement, providentiellement, je trouvai une publicité dans un journal annonçant des cours bibliques par correspondance. Et là commençait l’aventure. J’agissais plus par émotion que conviction. Cela se voyait dans l’irrégularité de mes leçons (grâce auxquelles j’ai quand même acquis quelques bases utiles) et dans le manque d’assiduité à l’église. J’accueillis la foi avec une joie sincère, mais sans une véritable soumission. C’est pourquoi durant des années, j’errais entre la Bible et les enseignements bouddhiques que j’avais reçus, en passant par d’autres choses. Aucun progrès spirituel n’était durable. Je passais de moments de piété quasi mystique à l’abandon presque immédiat de la foi.
Bien entendu, j’essayais de combiner l’héritage de mes pères avec la nouvelle foi. Comment était-il possible que l’Être unique ne fût pas le consommateur final de tous les cultes ? (Ce fut par cette formule qu’un de nos rois avait répondu aux missionnaires jésuites.) Aussi, pendant quelques années, avais-je un rapport à Dieu qui se calquait sur celui qu’on pouvait avoir avec une de nos divinités.
C’est-à-dire que je récitais la prière chrétienne avant de me coucher en espérant que cela m’apporterait protection et bénédiction. Je ne pouvais alors rien comprendre à la véritable nouvelle naissance, la conversion totale par laquelle « le monde a été crucifié pour moi comme je le suis pour le monde » (Galates 6:14).
Le Seigneur fut bon et patient durant tout ce temps. Il me montrait petit à petit qui Il était, grâce à la Parole. Le « coup de foudre » commençait à mûrir pour céder place à l’amour et l’adoration. Je demandai le baptême à l’âge de 17 ans.
Il continua à me travailler encore de longues années pour briser mon orgueil, mes forteresses, etc.. D’autres chutes eurent lieu même après cette consécration. Mais à chaque fois, Il me pardonnait et je revenais vers Lui comme une fille prodigue qui ne cessait de vouloir s’enfuir.
Il fallut une expérience extrêmement douloureuse qui faillit me coûter la vie pour que j’apprenne à reconnaître qu’Il est l’Éternel.
Cela eut lieu il y a longtemps maintenant. Cette fois-là, je rentrai pour de bon. Non pas que j’eusse une telle confiance en moi, mais j’appris enfin à Lui faire confiance !
Ce qui a changé, de MON point de vue
Changement de style de vie. Par exemple, j’ai arrêté de fuir l’école, de fréquenter des fans du heavy metal qui fument du cannabis, entre autres. Cela a eu pour conséquence de meilleurs résultats scolaires, un meilleur rapport avec mon entourage;
changement de cœur, d’attitude, de valeurs; la certitude d’obtenir le salut par la grâce, de rompre définitivement avec le cercle infernal du samsara, de connaitre un amour jusque là inimaginable qui a fait de moi, minable et insignifiante, une enfant de Dieu.
Ce qui a changé, de SON point de vue.
Et c’est cela, l’essentiel, désormais, Dieu compte.
J’’étais dans un monde où « Dieu n’existait pas », je faisais ce qui ME semblait bon, je vivais comme je l’entendais, mais maintenant, il y a Lui !
Vis-à-vis de Dieu, je deviens Son enfant, rachetée par le sang de Jésus.
Une relation d’amour s’est établie en nous, bientôt la découverte d’autres frères et sœurs en Christ allait encore renforcer ce lien.
Il est « ma raison et ma passion d’être ».
UN MOT SUR LE BOUDDHISME
Je persiste à croire que le bouddhisme serait probablement la meilleure religion sur terre SI Dieu n’existait pas. C’est une religion fondée sur la raison, la recherche de causalité et de solution par soi-même ; une religion humaniste et athée : l’homme » se sauve » lui-même par ses propres moyens. Bouddha ne fait que montrer le chemin à suivre. Pour résumer à un strict minimum vital, c’est ainsi que l’on peut schématiser les enseignements fondamentaux et caractéristiques du bouddhisme.
Un aperçu d’histoire
Il existe des myriades d’excellents livres sur le sujet et ma contribution risque de ne pas ajouter grand chose à l’étude bouddhique. Contentons-nous alors d’un bref rappel pour l’usage de notre discussion. Le bouddhisme est né grâce à la découverte de la nature de toutes choses par le Prince Gautama Siddharta qui vécut en Inde 600 avant JC.
Le Prince Siddharta avait tout pour être heureux : la richesse, la puissance et une intelligence hors du commun. Des astrologues avaient prédit à sa naissance qu’il serait soit un grand monarque, soit un grand maître spirituel. Son père préférait la première destinée. Aussi comblait-il son fils de tous les plaisirs que la terre puisse offrir, des palais pour chaque saison, une épouse de grande beauté et une cour exclusivement composée de jeunes gens cultivés, de bel aspect et en pleine santé. Bien que confiné dans cet univers idéal, le prince finit par rencontrer les réalités de l’existence. La tradition explique que les dieux, voulant inciter Siddharta à prendre la voie spirituelle, se déguisèrent et se mirent sur sa route, sous forme de vieillard, de malade, de cadavre qu’on amenait brûler. A la fin passa un religieux. Ces visions troublèrent tellement l’esprit du jeune prince qu’il décida sur le champ de tout quitter pour partir à la recherche de la solution du problème primordial de l’homme : la souffrance.
Il commença par étudier les voies existantes, allant jusqu’aux exercices les plus exigeants en termes de mortification, où il faillit périr. Aucun de ces enseignements ne lui apporta la paix qu’il cherchait ardemment. Il décida alors de changer radicalement de méthode, laissant de côté les excès et se concentrant uniquement sur la méditation et ce fut ainsi qu’il obtint l’Illumination.
Quelques doctrines principales
Bouddha enseigne en vue de la délivrance finale : le nirvana, fin définitive de la souffrance liée à l’être. Mais tous ne peuvent pas atteindre le nirvana dans une seule vie. Bouddha les invite donc à s’améliorer petit à petit. Son mot d’ordre est très simple : ne pas faire le mal, faire le bien, garder son esprit pur. Il y a une progression dans ce principe simple : on commence par le plus urgent et le plus élémentaire : ne pas nuire. Ensuite, on cultive de bonnes actions. Enfin, on sera prêt pour travailler l’esprit.
En matière d’éthique, Bouddha préconise un nombre variable de règles à suivre. Les fidèles laïcs peuvent choisir de suivre un ensemble de base (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas forniquer, ne pas s’enivrer). Des personnes religieuses peuvent ajouter d’autres interdictions (ne pas se parfumer, ne pas dormir sur un matelas trop confortable, ne pas dîner) et ainsi de suite. Finalement, pour être bonze, il faut respecter 227 règles de vie.
Comme nous ne pouvons pas aller dans le détail, voici les points clé qui fondent et caractérisent le bouddhisme, toutes dénominations confondues.
Les quatre vérités : la souffrance, son origine, son extinction et les moyens d’y parvenir.
C’est ce que Bouddha découvrit lors de son illumination. Partant de son objectif premier qui était de combattre la souffrance, chose inhérente et naturelle dans chaque être, chaque chose, chaque état, Bouddha trouva que la Souffrance avait une Cause, une Origine. L’homme souffre car, dans son ignorance, il s’attache à des êtres et des choses qui ne peuvent que se détériorer; lutter contre cette tendance naturelle est voué à l’échec. Or, l’homme ignorant persiste. Plus il s’attache, plus il s’approprie, plus il souffre. Il existe néanmoins une possibilité d’éteindre la souffrance. L’Extinction doit toutefois s’effectuer à l’origine et non au résultat. Enfin, Bouddha propose les Moyens pour mettre fin à la chaîne de la souffrance. Ils sont au nombre de huit : la bonne compréhension des Quatre Nobles Vérités, la bonne pensée, la bonne parole, la bonne action, le bon moyen de subsistance, le bon effort, la bonne prise de conscience, la bonne concentration.
Les trois caractéristiques (souffrance, inconstance, non-substantialité)communes à toute chose, tout être.
Pour comprendre pourquoi le nirvana est un objectif souhaitable, il faut constamment se rappeler que, selon Bouddha, être est nécessairement un mal-être. D’où l’intérêt du non-être.
Les trois cycles (samsara) dus à l’ignorance de ces vérités, ce qui conduit les êtres à s’attacher aux choses qui par définition ne sont pas vraies ; le karma – actions bonnes ou mauvaises qui produisent des résultats, par exemple la naissance, lesquels perpétuent le cycle de la souffrance
Est-ce compatible avec la foi en Jésus-Christ ?
NON !
Il convient tout d’abord de dépassionner les débats. Il suffit de dire simplement que, parmi de nombreuses voies spirituelles dans le monde, il y a celles qui mènent au Dieu de la Bible, à la Croix, à Jésus. Elles peuvent diverger sur certains aspects mais elles vont dans la même direction. Et puis, il y en a d’autres qui vont vers d’autres buts. Elles peuvent être très différentes les unes des autres, néanmoins, par rapport à la Croix, elles ont ceci de commun : c’est qu’elles n’y mènent pas. Le bouddhisme fait partie de celles-là. Il ne s’agit pas de faire preuve d’intolérance ou de sectarisme mais de constater les faits à partir d’un point de vue donné : celui de la Croix.
Prenons un exemple un peu gros : vous êtes ici à Paris et vous voulez vous rendre à Strasbourg. Allez-vous prendre l’autoroute de l’Est ou de l’Ouest ? Imaginez que vous choisissiez le périphérique Ouest, puis que vous preniez la direction de Nantes. Au début, cela peut vous être à peu près égal, vous n’êtes ni plus près ni plus loin de votre destination. Poursuivez alors la route. Au fur et à mesure que vous progressez, vous vous éloignez de plus en plus de Strasbourg. A la fin, quand vous arriverez à Nantes, il ne faut guère vous étonner de ne pas être en Alsace ! Vous aurez beau dire : mais j’ai bien suivi une autoroute, toutes les autoroutes ne sont-elles pas les mêmes ?
Soit, c’est à escient que nous avons choisi un exemple anodin. Au pire, vous perdez quelques heures et votre week-end change de programme.
Mais imaginez la route de votre vie. Imaginez que la route vous mène vers une destination finale, définitive. Et que votre réservoir s’épuise avec le temps sans qu’on puisse le remplir à nouveau. Là, l’enjeu est autrement plus important. Il faut vraiment savoir où l’on veut aller. Pour moi, le » problème » principal, c’était la conviction de l’existence de Dieu. Je ne pouvais plus l’ignorer. C’est là qu’il faut faire un choix, soit je poursuis ma route dans MA direction, soit je fais demi-tour et me tourner vers LUI. Soit je reste bouddhiste, j’assume mon karma et essaie de faire le bien – selon ma propre définition et par mes propres forces, soit je reconnais que Dieu est Dieu, que ce qu’Il dit est vrai, que le pardon par la Croix est possible. Mais les deux routes se séparent. L’une mène vers la recherche et la réalisation du » bien » par soi-même, l’autre mène à la repentance et à la foi dans le Dieu créateur, rédempteur.
On ne peut pas être à la fois chrétien et bouddhiste. Le désir du roi de Thaïlande cité plus haut montre une entière ignorance de la personnalité de Dieu. Non, il n’est pas » le consommateur de tous les cultes « . Il existait des pans entiers de cultes, de religions, de philosophies, aux temps bibliques. Dieu n’a jamais voulu s’identifier à aucun. Au contraire, Il dénonce la fausseté des autres dieux, la vanité des autres méthodes produites par l’homme pour atteindre la sainteté. Certes, Dieu est assez juste pour tenir compte de ce que l’homme sait de Lui. Ainsi, Il agréa l’offrande d’Abel même si celui-ci ignorait tout du sacrifice ultime qu’allait accomplir le Fils de Dieu. Noé n’était pas juif et ne pouvait pas connaître la Loi puisqu’elle n’avait pas encore été donnée. L’épître aux Romains comporte un précieux enseignement :
« Tous ceux qui ont péché sans la loi périront aussi sans la loi, et tous ceux qui ont péché avec
la loi seront jugés par la loi. (…) Quand les païens, qui n’ont point la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont, eux qui n’ont pas la loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusant ou se défendant tour à tour. C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes (Romains 2:12-16).
Que les défenseurs de l’universalisme ne crient pas victoire trop vite : la même épître dit aussi : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, Sa puissance éternelle et Sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans Ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, car ayant connu Dieu, ils ne L’ont point glorifié comme Dieu, et ne Lui ont point rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles. » (Romains 1:18-23)
Non, Dieu ne veut pas être accepté comme un des dieux possibles. Jésus ne nous demande pas de Le considérer comme un prophète, un » bon » maître ou un avatar de qui que ce soit. Il est littéralement à prendre ou à laisser. Ce qu’Il a tant reproché à Son peuple d’Israël, ce n’était pas l’abandon complet du temple, mais l’introduction dans le temple des poteaux d’Achéra. » Jusqu’à quand boiterez-vous des deux côtés ? Si l’Éternel est Dieu, allez après Lui ; si c’est Baal, allez après Lui ! « , criait Élie (1 Rois 18:21). Ce n’est pas à notre goût d’hyper tolérants syncrétistes fusionnels, il est vrai. Mais Dieu appelle cela la fidélité.
Je crois que, s’il existait d’autres moyens d’effacer le péché, Jésus aurait pu éviter l’atroce mort sur la croix, un sacrifice pas très bien compris et qui divise les opinions. Si les bonnes œuvres suffisaient, si la bonté humaine faisait l’affaire, la rédemption serait superflue. Aussi, s’il y avait d’autres chemins pour venir au Père – en admettant que Dieu existe – Jésus n’aurait pas dit qu’Il était le seul chemin et que nul ne viendrait au Père que par Lui ! A moins que Jésus mente… Ce que je crois impossible en étant chrétienne.
Certes, il y a des points communs. Quatre des Dix Commandements existent aussi dans le code de conduite bouddhiste de base (ne pas voler, ne pas mentir, ne pas tuer, ne pas commettre l’adultère). Les valeurs humanistes peuvent être partagées par tous. Il y a des hommes formidables humainement parlant qui ne sont pas chrétiens. Là n’est pas la question. Que vous soyez sur l’A4 ou l’A11, le code de la route est absolument la même, quoique la destination diffère. D’ailleurs, ce serait réducteur de résumer le bouddhisme et le christianisme à ces quatre principes. Les différences portent en fait sur le fond et conditionnent ainsi la finalité. Par exemple, le premier commandement (Tu n’auras point d’autres dieux) est » violemment violé » par l’enseignement de Bouddha.
D’abord, le bouddhisme est totalement étranger au concept même de Dieu personnel tel que révélé dans la Bible. Bouddha reconnaît la notion de divinité, mais voici ce qu’il en dit : il y a trois catégories de divinités : les » divinités par convention des hommes » telles que les rois, les » divinités par naissance » qui sont des êtres de nature spirituelle et les » divinités par purification » qui sont des Arahants, ceux qui ont atteint l’illumination. Avec tous mes respects pour Bouddha, je dois dire qu’il se prend quand même pour Dieu. Ce que la Bible appelle péché.
Or, la Bible nous présente un Dieu qui se veut unique, qui dit vouloir établir une relation personnelle avec l’homme, qui s’est fait homme dans la personne de Jésus-Christ, qui demande que l’on croie en Lui ! Il n’a pas de place dans la logique bouddhique.
Au fait, est-ce que le » bien » signifie exactement la même chose chez les deux maîtres ? Qui décide de ce qui est bien, de ce qui est mal ? En tant qu’ancienne bouddhiste, j’avais du mal à croire que le Dieu de la Bible considérait comme un mal le fait que l’homme ne croit pas en Lui ! Quelle importance, après tout, si je suis gentille et honnête, n’est-ce pas ? D’un autre côté, Bouddha considère que c’est un mal subtil que de » croire » en quelque chose, puisque c’est quand même un attachement.
Par ailleurs, le principe du karma rend absurde l’idée d’une rédemption et vice versa. Dans le bouddhisme, les êtres sont définis par leur karma. C’est une loi immuable de la nature. Or le pardon de Jésus rompt le cycle. Le pécheur au lieu de payer son karma s’en trouve libéré, pire encore, pour cela, il n’a rien fait de méritoire ! « Il a cru, et cela lui est compté comme justice » (Galates 3:6) ! Soit le système karmique est vrai et dans ce cas là la rédemption est vaine, soit c’est la rédemption qui est vraie et le système karmique s’écroule. Mais les deux logiques ne peuvent coexister.
La réincarnation n’a pas de place dans la logique biblique où « il est réservé aux hommes de mourir une seule fois après quoi vient le Jugement » (Hébreux 9:27).
Partant de ces différences fondamentales, les deux voies se développent en s’éloignant. Dans la pratique, le bouddhisme reconnaît, voire encourage des choses qui sont littéralement interdites par la Bible, telles que l’acte de révérence à une statue, l’altération de la conscience par le vide qui n’a rien à voir avec la méditation au sens biblique du terme et qui est une porte ouverte aux phénomènes dits paranormaux dont certains sont condamnés par la Bible comme occultes (la voyance par exemple).
Regroupés en quelques points, voici les domaines de divergence principaux :
1) Absence de Dieu
2) Autosuffisance de l’homme
3) Déification de l’homme
4) Négation des affirmations fondatrices de la Bible (création, jugement…)
5) Négation de l’œuvre rédemptrice de Jésus
6) Pratique des activités condamnées par la Bible
7) Altération de la conscience
Est-ce compatible avec la foi en Jésus-Christ ?
Nombreux sont les gens à adopter cette vision panégyrique à l’égard du bouddhisme : le bouddhisme est intelligent, scientifique, empirique, tolérant ; il apporte sérénité, sagesse et spiritualité tout en respectant la liberté de l’homme ; il ne demande pas de croire ; enfin, c’est la religion parfaitement rationnelle. Est-ce vrai ?
Hormis les fameuses quatorze questions auxquelles Bouddha ne voulait pas répondre (sur l’éternité, l’infinité du moi et du monde en particulier), d’autres subsistent ou sont suscitées par des incohérences internes. Loin de moi l’intention de discréditer tout l’enseignement du Grand Eveillé. Mais puisque lui-même invite et incite les étudiants de sa doctrine à la remettre en question, à l’expérimenter et à juger par eux-mêmes si elle est valable, je vous invite à vous joindre à moi dans ce cheminement.
anatta Si je dis » tout est nul « , ma phrase elle aussi est nulle puisqu’elle fait partie du » Tout « . Tel est le problème généré par toute généralisation. Dire que » rien n’existe » peut se raisonner comme suit :
Si je n’existe pas, si ce que je fais n’est rien, d’où vient le karma ?
Si l’âme individuelle n’est pas*, comment suis-je venue au monde, autrement dit : de qui vient le karma que je paie ?
Sommes-nous tous en train de payer une dette sociale d’une société fantôme dont nous ne sommes pas propriétaires ?
Rien n’est vrai – sauf la règle du Dhamma, pourquoi ferait-elle exception ? Si le Dhamma » existe » au défi de la règle découlant de lui – pourquoi Dieu ne pourrait-il pas exister Lui aussi ?
0+0=1 !
* l’âme (viyana) est un des 5 agrégats qui forment l’être, avec le corps, la sensation, la perception et la formation mentale. Le tout étant soumis aux Trois Caractéristiques communes.
2. Et s’il n’y a pas de réincarnation ?
Comment consoler ceux qui sont nés misérables dans cette vie-ci, et pour qui l’explication vient de la vie précédente et l’espoir de la prochaine?
Étranges constations sur la réincarnation : les Thaïlandais renaissent souvent en Thaïlande et on n’a jamais vu d’Atlantes ! Alors qu’aux Etats-Unis, c’est la provenance principale. Beaucoup d’Égyptiens, de contemporains de Jésus, de Romains, de Français sous Louis XIV. Pourquoi ne voit-on jamais de Laotiens, de Luxembourgeois?
Plus une nation, une période suscite l’imagination, plus il y a de renaissances.
Récemment, nous avons recensé des ex-Tibétains en Thaïlande, comme par hasard après leur sortie de sept années passées au Tibet, qui avait fait un tabac et levé la mésentente séculaire entre le bouddhisme hinayana et tibétain.
Une parole de Bouddha surprendra beaucoup de nos contemporains. Il a décrit des qualités requises pour les personnes susceptibles d’atteindre le nirvana. Ainsi, ces personnes ne doivent pas être atteintes de certaines infirmités (cécité, surdité, handicap moteur, etc.) et ne doivent pas être de sexe féminin!
Alors, s’il y a pas de réincarnation, la moitié des hommes (qui sont des femmes) est perdue !
3. C’est étonnant que dans la chaîne de causalité selon Bouddha, il manque précisément le début. Les questions ontologiques sont totalement éclipsées, considérées comme sans importance. D’où vient la première ignorance ? Qu’ignore-t-elle ? Qui ignore quoi ?
4. Dans la pratique, les Bouddhistes de toutes dénominations continuent à prier Bouddha, comme un dieu, lui demandant l’aide, la protection, etc. (par exemple, le mantra Chinabanchara). Il n’est plus ! A qui en appelle-t-on ? Et qui répond, en cas de réponse ?
5. L’imputation à la responsabilité personnelle n’est pas sans danger. Combien de fois entend-on » c’est son karma » pour justifier le malheur qui frappe quelqu’un. Cela veut dire aussi : « C’est sa faute, il ne fait que payer ce qu’il a commis. » Et ceci explique bien que dans de nombreux pays de cette croyance, les inégalités ne sont jamais remises en question. Par exemple, le système de castes en Inde.
Ce n’est pas par hasard que nous n’avons pas inventé la Croix Rouge, ou que le premier hôpital en Thaïlande a été ouvert par des missionnaires chrétiens. L’envers principal du système karmique est cette attitude de résignation fataliste que l’Occident trouve tellement » zen « .
6. Les savants s’acharnent à discréditer la Bible mais personne ne semble vouloir exercer son esprit critique sur les écrits bouddhiques, notamment les enseignements d’origine qui font autorité parce qu’émanant du maître lui-même. Or, comment prouver que Bouddha avait expérimenté l’illumination ? Comment vérifier qu’il n’est pas revenu dans le samsara après la dernière mort ? Comment s’assurer d’ailleurs que la transmission a été fidèle, dès le départ et dans la continuité de la tradition, surtout lorsque l’on constate de grandes divergences dans les formes plus récentes du bouddhisme telles que l’école tibétaine ?
Je voulais en venir à cette conclusion : qu’il faut autant de foi pour être bouddhiste que pour être n’importe quoi. C’est un mythe que tout s’explique et se comprend par la raison humaine
« Les gens sont plus gentils en Asie »
Autre mythe : grâce à l’enseignement de Bouddha, les gens sont plus » gentils » en Asie. Certes, le Dalaï Lama respire la douceur. Mais il ne faut pas trop vite oublier que la Chine qui a massacré le Tibet a été baignée dans le bouddhisme, elle aussi, pendant environ vingt-trois siècles. Là-bas, on a fait des guerres et d’autres horreurs, comme ici. Le zen était la religion de prédilection des guerriers japonais, et il suffit de regarder le film Ran pour voir s’ils sont tendres. Un épisode resté célèbre relate qu’un maître, pour montrer l’inexistence et la non-substantialité de l’être, décapite un de ses disciples… Nous les Thaïlandais, avons pillé le Laos et le Cambodge – nos voisins bouddhistes – un nombre de fois considérable, comme nos voisins bouddhistes de Birmanie nous ont pillés. La haine religieuse et raciale tue toujours en Sri Lanka, et ce sont bel et bien les bouddhistes, majoritaires, qui persécutent les Tamouls. Un scénario semblable existe au Laos où la minorité chrétienne fait objet de spoliation.
Dans un sens, le bouddhisme, religion d’état, est aussi inefficace sur le comportement humain que n’importe quelle religion d’état – du christianisme de l’Espagne inquisitrice à l’islam de Khomeiny. L’homme a besoin d’un changement de sa nature, pas d’institution. Il a besoin de naître de nouveau.
Non, on n’est ni plus ni moins méchant en Asie qu’ailleurs.
Conclusion
C’est mon avis que les hommes ont beaucoup de valeurs et de problèmes en commun. Nous sommes tous pécheurs et privés de la gloire de Dieu. Tous frères dans la souffrance, tous solidaires dans l’inévitable passage vers l’au-delà. Chacun cherche son chemin comme il le peut, comme il l’entend, et chacun veut décider pour lui-même lequel sera le bon, et le sien. Mais moi, j’ai décidé de suivre Jésus, parce qu’un jour Il est venu me chercher. Nous avons fait connaissance. Petit à petit j’apprends à mieux Le connaître, à Lui faire confiance, à L’accepter tel qu’Il est – tellement autre, tellement saint mais tellement proche. L’amour d’un Dieu qui se donne sur la croix en rançon de l’humanité déchue, me dépasse.
Honnêtement, le christianisme biblique n’est pas un produit de marketing ! Je veux dire par là qu’il n’a pas été conçu pour flatter l’ego de l’homme, pour répondre à ses exigences en tant que consommateur religieux potentiel. Permettez-moi de faire cette comparaison apparemment insolente. Je crois que l’Occident a poussé un peu trop loin le consumérisme. La logique » J’achète, je paie donc j’exige que ça me plaise » s’applique, à mon avis, à l’explosion de spiritualité contemporaine. Analysez-la bien. Je suis le sujet. L’acte de croire relève de mon pouvoir. Je veux choisir (ce qui est normal). Je ne veux pas de contrainte. Je veux le forfait qui me donne le maximum et qui me coûte le moins, avec la possibilité de changer aussi souvent que possible. J’entends prendre ce qu’il y a de meilleur dans chaque menu et composer MON propre menu.
Mes amis, je crains de vous décevoir. Mais il ne faut pas confondre le domaine spirituel avec le marché des téléphones mobiles. Ne croyez pas que mon Sauveur soit un patron qui m’envoie vers vous pour faire vendre Sa Bible et qu’Il doit essayer de faire moins cher que son concurrent le Dalaï Lama ! Cela n’a rien à voir.
Aujourd’hui, le monde vous dit que les hommes sont des dieux en devenir, que la dualité n’existe que dans l’ignorance, que le péché n’existe pas, que tous les chemins mènent à la même lumière. Si cela était vrai, Jésus serait le plus grand menteur de tous les temps. Et d’ailleurs, je pense que cela se saurait depuis longtemps !
Nous avons vu ensemble que vingt-trois siècles de pensée non-duelle n’ont pas amené la Chine à respecter les droits de l’homme et que six millénaires de civilisation hindouiste n’ont pas amélioré la condition des intouchables – et pourtant ils auraient eu le temps de se réincarner !
Ne nous trompons pas. L’enjeu du domaine spirituel, si Jésus dit vrai, c’est votre âme ! Cela se joue ici et maintenant, dans cette vie qui est l’occasion unique pour l’homme de choisir où il veut passer son éternité. »Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son fils unique, Jésus, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 :16). Pour cela, Dieu appelle à la repentance. Non, ce n’est pas pour vous culpabiliser, au contraire, c’est pour en finir, il veut vous rendre libre ! Libre de tous les liens – du mal que vous avez fait – que vous vous êtes fait, des blessures subies ou infligées, des chaînes de karma que vous pensez devoir porter pendant mille ans. Dieu vous appelle à la Nouvelle Naissance. Cela n’a rien à voir avec la réincarnation. Une naissance spirituelle marque votre nouvelle vie. Vous renoncez à votre ancienne vie où vous viviez sans Lui. Vous devenez un enfant de Dieu, il devient votre Père, votre meilleur ami et votre Seigneur pour vous sauver, vous accompagner sur Sa route. C’est une histoire d’amour qui n’a pas de fin.
Je dis souvent que je n’ai pas adopté une nouvelle religion : je me suis convertie non pas à une institution – mais à une personne, vous pouvez tout à fait dire que je suis tombée amoureuse, à cette différence près que la personne en question se trouve être Dieu.
Vous pouvez protester « Et moi, pourquoi Il n’est pas venu me chercher « . Chers amis, si vous êtes là, c’est parce qu’Il est déjà allé vous chercher. Vous n’êtes pas venus par hasard. Un ami vous a invités, peut-être. Mais derrière votre ami, il y en a un autre qui souhaite vous rencontrer. Si vous le voulez bien.
Note: Témoignage donné au Club Chrétien Féminin, le 23 mars 1999. Nous avons volontairement conservé le style parlé, en effectuant toutefois quelques modifications mineures pour rendre le texte plus fluide