Surprenant, cela faisait longtemps !
Portrait du père Tommaso et de son domestique Ibrahim Amarah.
Je suis surpris que cela a pris longtemps. Le journal libanais Slab Nouvelles a publié un article d’Imad Jabbour disant qu’il n’avait jamais cru que les Juifs avaient tué des chrétiens et des musulmans pour mélanger leur sang à la pâte du pain azyme avant d’avoir lu la célèbre accusation de crime rituel de sang de Damas de 1840 . S’il il lui fallait une preuve de plus, il n’avait qu’à lire l’immonde journal Haaretz qui n’en rate pas une, et qui a publié un papier ridicule écrit par le professeur israélien Ariel Toaff où il appuyait cette allégation que les Juifs avaient massacrés des chrétiens pour leur sang à l’époque médiévale avant de se rétracter.
Le journaliste libanais Jabbour conclut donc quand il regarde ISIS tuer des chrétiens et des musulmans, mais pas de Juifs, c’est que l’état islamique doit fournir du sang aux Juifs. Cet article est illustré d’une photo d’une cérémonie de circoncision juive. Jabbour a posté sur sa page Facebook son article et a reçu des centaines de « Likes ».
Affaire de Damas rappel
L’affaire de Damas fait référence aux évènements de dimension internationale faisant suite à une accusation d’assassinat rituel contre des membres de la communauté juive de Damas en février 1840.
Le 5 février 1840 dans le quartier chrétien de Damas, le Père Tommaso da Calangiano1 (1777-1840), un moine sarde,frère mineur capucin, et son domestique, Ibrahim Amarah, disparaissent sans laisser de traces. Des notables juifs de Damas sont accusés du meurtre du moine, emprisonnés et torturés. Plusieurs prisonniers meurent sous la torture et l’un d’entre eux préfère se convertir à l’islam pour échapper à son sort. Parmi les accusés juifs du meurtre du Père Thomas, le témoignage du barbier Sleiman Salloum sera décisif, puisqu’il permettra aux enquêteurs de découvrir les restes du corps du moine capucin. Parallèlement, la population musulmane de Damas pille la synagogue de la banlieue de Jobar, détruisant des rouleaux de la Torah.
L’affaire a eu d’importantes répercutions internationales.
Selon la loi islamique, les Chrétiens et les Juifs sont des dhimmis, classe de non-musulmans aux droits limités, mais autorisés à suivre leurs préceptes religieux. En contrepartie, ils doivent payer un impôt, le Djizîa, et accepter un statut juridique et social inférieur à celui des musulmans. Depuis 1832, Damas est sous la domination du vice-roi d’ÉgypteMéhémet Ali alors en rébellion contre son suzerain, le sultan ottoman. Méhémet Ali est soutenu par la France, traditionnellement protectrice des Chrétiens au Proche Orient. En contrepartie de ce soutien, il a consenti des droits supplémentaires aux Chrétiens entraînant une certaine rancœur de la part de la population musulmane. Par ailleurs, Juifs et Chrétiens sont en lutte pour la domination économique et cherchent de chaque côté l’appui de la majorité musulmane. Les autres puissances européennes s’opposent à Méhémet Ali et aident le sultan à reprendre la main au Proche Orient. Craignant une nouvelle vague de violence musulmane avec le retour prévisible de la domination ottomane à Damas, les chrétiens font venir des prêtres catholiques de l’ordre des capucins et des franciscains. Ce sont ces derniers qui auraient importé le mythe des sacrifices sanglants rituels imputés aux Juifs.
D’autres arrestations sont effectuées, notamment celle de Isaac Picciotto, ressortissant autrichien qui amène le consul autrichien de Damas, Caspar Merlatto, à intervenir pour réfuter les accusations2.
Le 5 février 1840, le Père Tommaso, citoyen français d’origine sarde, moine capucin, gardien du couvent de Damas2, disparaît avec son serviteur. Ce moine pratiquait la médecine et était bien connu des milieux juif, chrétien et musulman. Dans les jours précédents, il avait eu un différend avec un muletier turc qui l’aurait entendu blasphémer Mahomet. À quoi le turc aurait répliqué : « Ce chien de chrétien doit mourir de ma main »3.
Le consul de France à Damas, Ulysse de Ratti-Menton4 soutient les marchands et familles chrétiennes qui cherchent à prendre l’ascendant économique sur les Juifs, notamment la famille Farhi. Il fait procéder à une enquête sur la disparition du moine et accuse des Juifs de l’avoir assassiné pour utiliser son sang à des fins rituelles, en l’occurrence la confection de pains de la Pâque. Le gouverneur égyptien de la Syrie, Chérif Pacha, par sympathie pour les relations franco-égyptienne, soutient aussi l’accusation. L’aveu est extorqué sous la torture à un coiffeur juif du nom de Negrin. Huit autres notables juifs de Damas, parmi lesquels Joseph Lañado, Moses Abulafia, Rabi Jacob Antebi, et un membre de la famille Farhi, sont arrêtés et torturés. Lañado décède, Abulafia se convertit à l’Islam pour échapper au même sort, d’autres avouent. Alors que Ratti-Menton fait publier en français et en arabe les aveux, Chérif Pacha sollicite l’autorisation de Méhémet Ali pour exécuter les meurtriers du moine.
Cet incident illustre les tensions particulièrement vives entre les populations juive et chrétienne de Syrie, situation exceptionnelle en cette période de Tanzimat de l’Empire ottoman pendant laquelle la situation des Juifs est plutôt meilleure que celle des Chrétiens. Les violences entre Chrétiens et Musulmans d’une part et entre Chrétiens et Druzes d’autre part sont en fait plus fréquentes en raison de la position économique dominante des premiers.
Les puissances occidentales se mobilisent alors pour les Juifs de Damas et font pression sur le sultan ottoman et le pacha d’Égypte aidé par Abraham Salomon Camondo. Début juillet, les consuls de huit puissances chrétiennes à Alexandrie – à la seule exception du français Adrien-Louis Cochelet – demandent au vice-roi d’ordonner la révision du procès. La position du gouvernement français, ami de l’Égypte, et refusant de désavouer leur représentant à Damas est au départ ambigüe2. Une délégation composée de Moïse Montefiore, Adolphe Crémieux et Salomon Munk, se rend en Égypte pour obtenir deMohamed Ali d’intercéder en faveur des Juifs de Damas. Les négociations durent du 4 au 28 août à Alexandrie. Les neuf prisonniers survivants (sur les treize) sont finalement libérés le 6 septembre. Montefiore obtiendra par la suite du sultanAbdul Majid qu’il proclame un décret de protection des Juifs de l’Empire ottoman contre les accusations de crimes rituels:« Et pour l’amour que nous portons à nos sujets, nous ne pouvons pas permettre à la nation juive d’être inquiétée et tourmentée par des accusations qui n’ont pas le moindre fondement de vérité… ». sourceWikipedia
Note de la rédaction Israël-flash
Le reproche de meurtre rituel que les chrétiens adressaient aux Juifs se développa au XXIIème siècle. La prétendue soif du sang d’enfants chrétiens dont les juifs auraient eu besoin pour leurs matzoth à Pessa’h afin de s’en servir pour leur médecine ou leur magie, voilà qui fait partie des stéréotypes les plus tenaces de l’antijudaïsme chrétien. De telles accusations étaient le plus souvent fatales pour les accusés, pour leurs familles et pour leur communauté.
La légende des crimes rituels (les Anglais disent blood libel) attribue à des minorités déterminées et socialement rejetées des meurtres contre les membres du groupe majoritaire, le plus souvent des enfants. Calomniant ceux qu’elle proclame les auteurs, elle provoque et justifie oppression et persécution. Ses colporteurs profitent des enlèvements qu’on n’a pu éclaircir, des accidents et des décès et pour les expliquer ils proposent des boucs émissaires. De telles légendes ne sont pas seulement le résultat de légendes populaires, enracinées dans la superstition, mais, dans un but de propagande, elles sont aussi construites et utilisées de façon réfléchie par des groupes d’intérêts religieux, politiques, régionaux ou locaux. Des pogroms, des lynchages et des meurtres camouflés en jugements en sont souvent le résultat.
Les musulmans ne connaissaient pas ces accusations de meurtres rituels avant que les chrétiens ne les importent d’Europe.
Aujourd’hui les musulmans ont repris beaucoup de thèses de l’antijudaïsme chrétien ainsi que l’idéologie nazie, Mein Kampf est un des best sellers dans bon nombre de pays arabo Musulmans.
Qui est ce dangereux Ariel Toaff – c’est un essayiste et historien israélien, né en 1942. Il est professeur d’histoire à l’université Bar-Ilan. Fils de l’ancien Grand-Rabbin de Rome Elio Toaff, il est spécialiste de l’histoire des Juifs en Italie. Il est surtout connu pour la polémique qu’il a déclenchée avec un livre portant sur des crimes de sang imputés aux Juifs.
Il estime que certains enfants chrétiens auraient pu avoir été tués par « une minorité de Juifs fondamentalistes d’origine ashkénaze ». Il cite des descriptions kabbalistiques d’utilisations thérapeutiques du sang, et émet l’hypothèse qu’« un marché noir florissait des deux côtés des Alpes, avec les intermédiaires juifs vendant du sang humain portant la certification rabbinique du produit — sang kascher ». Il affirme aussi que les minutes des procès des Juifs accusés d’infanticide semblent contenir des preuves implicites de telles pratiques, ou du moins de telles convictions, et ce malgré le fait que la quasi-totalité des interrogatoires était biaisée par les pressions des juges.
Aschkel
Slab Nouvelles – Wikipedia – Israël-flash –page Facebook en arabe de Jabbour