Ayaan Hirsi Ali: celle qui tient tête aux islamistes depuis 20 ans
L’opposante musulmane Ayaan Hirsi Ali défend Israël à Amsterdam
« L’islamisme n’est pas seulement un ennemi d’Israël, mais de tout le monde musulman et de l’Occident. »
CANAAN LIDOR
Ayaan Hirsi Ali s’exprime à Amsterdam le 18 mai 2025. Crédit photo : avec l’aimable autorisation du CIDI..
Alors que les efforts visant à isoler Israël en Europe se multiplient, Ayaan Hirsi Ali, éminente critique de l’islam radical, a défendu dimanche l’État juif lors d’un discours à Amsterdam, soulignant que l’État juif compte de nombreux partisans parmi les minorités.
Hirsi Ali, écrivaine d’origine somalienne et ancienne députée néerlandaise, a tenu ces propos lors d’un colloque à La Haye célébrant le 50e anniversaire de la création du Centre d’information et de documentation en Israël (CIDI), principal groupe de défense pro-israélien et organisme de surveillance de l’antisémitisme aux Pays-Bas.
La veille de son discours, des militants anti-israéliens ont versé de la peinture rouge sur le lieu de la conférence, le bâtiment du KIT, à l’est de la ville. Des dizaines d’entre eux ont manifesté dimanche devant le colloque, auquel participaient également l’auteur Douglas Murray, l’ancienne députée israélienne Einat Wilf et Amos Yadlin, ancien directeur de la direction du renseignement militaire israélien.
« Au-delà des Palestiniens, il existe des minorités qui aspirent à l’autonomie et qui n’ont aucune aversion pour Israël », a déclaré Hirsi Ali. Cela s’explique en partie par le fait que « l’islamisme n’est pas seulement un ennemi d’Israël, mais de l’ensemble du monde musulman et de l’Occident », a-t-elle ajouté.
Yadlin a été le premier à prendre la parole, après une introduction de Naomi Mestrum, directrice du CIDI. Il a analysé la situation géopolitique après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, tuant quelque 1 200 personnes et en enlevant 251. Cette attaque a incité Israël à envahir Gaza et à lancer une campagne militaire visant à démanteler le groupe terroriste. Le Hezbollah libanais a attaqué Israël le lendemain, déclenchant des combats qui se sont terminés en novembre par un cessez-le-feu.
Les lourdes pertes du groupe terroriste ont eu des répercussions en Syrie, où les rebelles ont renversé le régime de l’ancien président Bachar al-Assad, ce qui a incité la Turquie voisine à prendre position en Syrie pour consolider ses alliés parmi les rebelles et limiter l’activité de certains groupes kurdes.
L’attaque surprise du Hamas a été un « échec politique, opérationnel et de renseignement », a déclaré Yadlin, tandis qu’Israël a considérablement amélioré sa position grâce à cela, a-t-il ajouté, le qualifiant de l’un des trois vainqueurs de la guerre, avec les États-Unis et la Turquie.
Dans son discours, l’expert en contre-terrorisme Matt Levitt a mis en garde contre tout triomphalisme face aux succès israéliens.
« Le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et l’Iran se préparent déjà à une nouvelle occasion de détruire Israël. Ils sont patients et ont le temps. Ils perçoivent le temps différemment de nous. Le calme actuel ne signifie pas que rien ne se passe sous la surface », a-t-il déclaré.
