Combien cette guerre contre les chrétiens doit-elle devenir encore plus grande et étendue avant que l’Occident ne la considère comme un « génocide » et n’agisse pour l’empêcher?
Le lendemain de la décapitation des chrétiens au Nigeria, le pape François a réprimandé la société occidentale. A propos des chrétiens décapités? Non. « Posez vos téléphones, parlez pendant les repas », a déclaré le Pape. Il n’a pas dit un seul mot sur l’horrible exécution de ses frères et sœurs chrétiens. Quelques jours auparavant, le pape François a accroché une croix entourée d’un gilet de sauvetage à la mémoire des migrants qui ont perdu la vie en Méditerranée. Il n’a pas commémoré la vie des chrétiens tués par des extrémistes islamiques avec une seule mention.
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que sa priorité serait de lutter contre le changement climatique. Elle n’a pas mentionné les chrétiens persécutés. Pendant ce temps, The Economist a écrit que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, défenseur passionné des chrétiens persécutés, « exploite » politiquement la question.
 Jusqu’à présent, 900 églises du nord du Nigéria ont été détruites par Boko Haram. Au moins 16 000 chrétiens y ont été tués depuis 2015. Sur la photo: la première mission de l’église africaine incendiée à Jos, au Nigéria, le 6 juillet 2015. (Photo de l’AFP via Getty Images) |
Martha Bulus, une femme nigériane catholique, se rendait à sa fête de mariage lorsqu’elle a été enlevée par des extrémistes islamiques de Boko Haram. Martha et ses compagnes ont été décapitées et leur exécution filmée. La vidéo des meurtres brutaux de ces 11 chrétiens a été diffusée le 26 décembre pour coïncider avec les fêtes de Noël. Cela rappelle les images d’ autres chrétiens vêtus de combinaisons orange pliés à genoux sur une plage, chacun étant tenu par un djihadiste masqué et vêtu de noir tenant un couteau à la gorge. Leurs corps ont été découverts dans une fosse commune en Libye.
À l’échelle de la persécution antichrétienne du Nigéria, Martha a eu moins de chance qu’une autre fille enlevée, Leah Sharibu , qui est maintenant en captivité depuis près de deux ans et vient de passer son deuxième Noël entre les mains de Boko Haram. La raison? Leah a refusé de se convertir à l’islam et de nier son christianisme. Les dirigeants chrétiens nigérians protestent également contre « l’enlèvement continu de filles chrétiennes mineures par des jeunes musulmans … ». Ces filles « sont converties de force à l’islam et prises pour mariage sans le consentement de leurs parents ».
Le Nigéria connaît une guerre islamiste d’extermination des chrétiens. Jusqu’à présent, 900 églises du nord du Nigéria ont été détruites par Boko Haram. Le président américain Donald J. Trump a été informé qu’au moins 16 000 chrétiens y ont été tués depuis 2015. Dans un seul diocèse catholique nigérian, Maiduguri, 5 000 chrétiens ont été assassinés. Combien cette guerre contre les chrétiens doit-elle devenir encore plus grande et étendue avant que l’Occident ne la considère comme un « génocide » et n’agisse pour l’empêcher?
Le lendemain de la décapitation des chrétiens au Nigeria, le pape François a réprimandé la société occidentale. A propos des chrétiens décapités? Non. « Posez vos téléphones, parlez pendant les repas », a déclaré le Pape. Il n’a pas dit un seul mot sur l’horrible exécution de ses frères et sœurs chrétiens. Quelques jours auparavant, le pape François a accroché une croix entourée d’un gilet de sauvetage à la mémoire des migrants qui ont perdu la vie en Méditerranée. En septembre dernier, le pape a dévoilé un monument aux migrants sur la place Saint-Pierre, mais il n’a pas commémoré la vie des chrétiens tués par des extrémistes islamiques avec une seule mention.
Le cardinal Robert Sarah, l’un des rares dirigeants de l’Église catholique à avoir mentionné le caractère islamique de ce massacre, a écrit : « Au Nigeria, le meurtre de 11 chrétiens par des islamistes fous nous rappelle combien de mes frères africains en Christ vivent la foi à le risque de leur propre vie. «
Ce n’est pas seulement le Vatican qui est silencieux. Aucun gouvernement occidental n’a trouvé le temps d’exprimer l’horreur et l’indignation face à la décapitation des chrétiens. « Où est la répulsion morale face à cette tragédie? », A demandé l’évêque nigérian Matthew Kukah après le massacre de Noël. « Cela fait partie d’un drame beaucoup plus large avec lequel nous vivons quotidiennement ».
Les dirigeants européens devraient suivre l’exemple du Premier ministre britannique Boris Johnson, qui, dans son premier message de Noël à la nation, a déclaré :
« Aujourd’hui, de tous les jours, je veux que nous nous souvenions des chrétiens du monde entier qui sont confrontés à la persécution. Pour eux, le jour de Noël sera marqué en privé, en secret, peut-être même dans une cellule de prison ».
La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que sa priorité serait de lutter contre le changement climatique. Elle n’a pas mentionné les chrétiens persécutés. Le président français Emmanuel Macron dans son discours de mi-hiver n’a même pas pu dire » Joyeux Noël « .
Pendant ce temps, The Economist a écrit que le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, un défenseur passionné des chrétiens persécutés, « exploite » politiquement la question.
Les dirigeants européens n’ont pas condamné l’exécution barbare de chrétiens le jour de Noël: le politiquement correct ronge la société occidentale de l’intérieur.
Début décembre, un autre évêque africain, Justin Kientega du Burkina Faso, a déclaré : « Personne ne nous écoute. De toute évidence, l’Occident est plus soucieux de protéger ses propres intérêts ».
« Pourquoi le monde est-il silencieux alors que des chrétiens sont massacrés au Moyen-Orient et en Afrique? », A écrit Ronald S. Lauder, président du Congrès juif mondial.
« En Europe et aux États-Unis, nous avons assisté à des manifestations au sujet de la mort tragique de Palestiniens qui ont été utilisés comme boucliers humains par le Hamas, l’organisation terroriste qui contrôle Gaza. L’ONU a mené des enquêtes et concentre sa colère sur Israël pour sa défense contre cette même organisation terroriste. Mais le massacre barbare de milliers et de milliers de chrétiens se heurte à une relative indifférence « .
Où étaient les gouvernements occidentaux lorsque des milliers de jeunes musulmans sont entrés en Syrie et en Irak pour chasser et tuer des chrétiens et détruire leurs églises et leurs communautés? L’Occident n’a rien fait et a souffert de son inaction. Les islamistes ont commencé avec les chrétiens d’Orient et ont continué avec les «post-chrétiens» d’Occident. Comme le disait le médiéviste français Rémi Brague , « les forces qui veulent chasser les chrétiens de leurs terres ancestrales se demanderaient, pourquoi ne pas continuer en Occident une œuvre si bien commencée en Orient? ».
Il n’y a pas eu d’indignation en Occident pour couper des têtes chrétiennes, seulement du silence, interrompu par « Allahu Akbar », des coups de feu et des bombes. Les livres d’histoire du futur ne ressembleront pas à cette trahison occidentale – selon qui les écrit. La fin des chrétiens d’Orient sera un désastre pour l’Église d’Occident. Ils n’auront plus personne vivant dans leur propre berceau de civilisation.
Que lirions-nous si, par exemple, des terroristes chrétiens avaient arrêté un bus, séparé les passagers selon leur foi, ordonné aux musulmans de se convertir au christianisme, puis assassiné 11 d’entre eux? L’inverse vient de se produire au Kenya. Qu’avons-nous lu? Rien. Le 10 décembre, le groupe terroriste islamique Al Shabaab a arrêté un bus dans le nord du Kenya , puis n’a assassiné que ceux qui n’étaient pas musulmans. Nous, Occidentaux, sommes généralement touchés par la persécution de telle ou telle minorité; pourquoi jamais pour nos chrétiens?
La christianophobie des extrémistes musulmans qui massacrent des chrétiens au Moyen-Orient et en Afrique est au cœur d’une idéologie totalitaire qui vise à unifier les musulmans de la Oumma (la communauté islamique) en califat, après avoir détruit les frontières des États nationaux et liquidé les « incroyants ». – Juifs, chrétiens et autres minorités ainsi que « apostats musulmans ». Le Nigéria est désormais à l’avant-garde de ce drame.
« Le Nigeria est désormais le lieu le plus meurtrier au monde pour être chrétien », a déclaré Emmanuel Ogebe, avocat.
« Ce que nous avons, c’est un génocide. Ils essaient de déplacer les chrétiens, ils essaient de posséder leur terre et ils essaient d’imposer leur religion aux soi-disant infidèles et païens qu’ils considèrent comme des chrétiens ».
L’Occident se rendort. « L’Occident a ouvert ses frontières sans hésitation aux réfugiés des pays musulmans fuyant la guerre », écrit l’économiste Nathalie Elgrably-Lévy. « Cette solidarité occidentale apparemment vertueuse est néanmoins sélective et discriminatoire ». Les chrétiens persécutés ont été abandonnés par les gouvernements occidentaux et les places publiques.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a récemment été assiégé par des musulmans protestant contre une nouvelle loi qui offrirait la citoyenneté aux non-musulmans voisins fuyant la persécution. Tarek Fatah a expliqué dans le Toronto Sun que l’indignation musulmane contre la nouvelle loi indienne vient de la crainte « que l’octroi de la citoyenneté aux chrétiens pakistanais, hindous et sikhs persécutés augmenterait la population non musulmane du pays et diluerait ainsi leur droit de veto qu’ils » exercé en Inde depuis 70 ans « .
Où sont les places remplies de Londoniens ou de New-Yorkais pour les réfugiés chrétiens discriminés par l’Occident? Dans les régions de Syrie occupées par les islamistes, les chrétiens viennent de passer un » Noël spécial » – sans carillon ni lumière et avec beaucoup de leurs églises transformées en écuries.
Le Khabour, la région syrienne où vivaient les chrétiens assyriens, est maintenant appelée » vallée morte « . L’ancien archevêque de Canterbury, George Carey, a récemment écrit :
« La guerre en Syrie a repris. Une fois de plus, les réfugiés remplissent ses routes et ont besoin de notre compassion. Pourtant, ceux de la » mauvaise foi « ne la trouveront pas auprès du gouvernement britannique. La réinstallation par le Royaume-Uni de 16 000 réfugiés du conflit précédent n’a vu pratiquement aucun des minorités les plus brutalisées atteignent la sécurité sur notre terre. Parmi les réfugiés qui sont venus ici en 2015 dans le cadre du Programme pour les personnes vulnérables, seulement 1,6% étaient chrétiens. Et ce malgré le fait que ce groupe représente 10% de la population syrienne « .
Les musulmans remplissent les places occidentales pour leur propre compte; mais pour nos frères chrétiens persécutés, ces places restent vacantes.
Giulio Meotti, éditeur culturel pour Il Foglio, est un journaliste et auteur italien.
