La France convoque ce dimanche 15 janvier 2017 une conférence internationale pour la Paix au Moyen-Orient.
Fait notable : Israël a refusé de participer à cette conférence dont le but avoué serait de relancer un « processus de paix » au point mort.
I
La France a-t-elle convoqué une conférence internationale pour résoudre, en dehors de protagonistes principaux, d’autres conflits sans les protagonistes concernés ?
Est-elle au demeurant elle-même en position, a-t-elle les capacités, la force, le rayonnement pour prendre en charge un tel conflit qui dure depuis le début du XXe siècle ? Voire bien au-delà ?
Face à la détermination incompréhensible de la France à s’impliquer dans ce vieux conflit, on aurait envie de dire aux dirigeants français qui ont organisé ce simulacre de conférence pour la Paix : « QUID JURIS » ? « Quels sont tes titres » ? Qu’est-ce qui t’autorise à agir de la sorte ? A disposer d’un Etat libre, démocratique, Israël ?
Pour saisir la clé du comportement de la France par rapport à Israël, il faut remonter à la défaite de juin 40 et aux évènements de mai juin 68 et leurs conséquences.
Sur les décombres de l’Etat, Vichy, puis les gouvernements qui se sont succédé jusqu’à aujourd’hui ont tenté de « reconstruire » ce qui avait été détruit.
En réalité, on constate que la France ne s’est jamais relevée du traumatisme de la défaite de juin 40 et que sa « sortie » de la période humiliante des quatre années d’occupation allemande s’est faite, mutatis mutandis, par la répétition des mêmes errements, les évènements de 68 étant le point d’orgue de ce mécanisme morbide fondé sur la répétition fantasmée du schéma de la défaite et de l’occupation.
« Jouir sans entrave »
Le « Jouir sans entrave » cher aux soixante-huitards, est la résurgence d’un dire Allemand.
Paris et la France sont pour les guerriers allemands, terre de plaisir et des jouissances sans limites.
Dans son livre « Paris allemand* », l’historien Henri Michel montre ce processus de « pillage », de « bordélisation » de Paris et de la France ; d’une France livrée sans défense au bon plaisir de l’occupant nazi.
En 68, les enfants de la collaboration parvenus à l’âge adulte, spectateurs victimes de cette France violée, de cette jouissance allemande, ayant vécu douloureusement l’impuissance des pères, aspirent à prendre leur revanche.
Non à se battre contre les Allemands, ou contre qui que ce soit, mais à prendre la place du dominant d’hier, à jouer à leur tour le rôle du vainqueur, c’est-à-dire celui qui profite, qui jouit sans limites, sans entrave.
Rejet de l’autorité sous toutes ses formes
Le rejet de l’autorité des pères humiliés par l’épisode de la défaite et de la collaboration ne posera aucune difficulté. Ce rejet s’accompagne et s’exprime à travers la revendication d’un droit illimité aux plaisirs et à la jouissance.
Cet accès aux plaisirs permet de racheter la faute des pères. Les jeunes gens qui manifestent en 68 crient leur mépris de ces pères absents, vaincus ou lâches : vous avez accepté le joug nazi, nous, nous rejetons toute forme d’autorité, celle des pères, des profs, des flics, des patrons, etc.
Tous les observateurs ont noté que les étudiants rejouaient sous un mode ludique, l’épisode de la Collaboration-Résistance. Symbole de ce remake, le dérisoire slogan CRS = SS.
Occuper = prendre la place de l’occupant d’hier : la France « occupée »
Le thème de « l’occupation » est fondamental en 68. Il est le lieu où la revanche s’opère, où se met en place une étonnante synthèse par laquelle résister c’est occuper !
On occupe les facs, les lycées, les usines, les théâtres… On se libère en jouant le rôle de l’occupant.
Ceux qui foulent le pavé parisien, ces enfants des pères absents, des vaincus humiliés, prisonniers, ayant laissé femmes et enfants à la botte de l’occupant, se sont ainsi inconsciemment emparés de l’attribut majeur du vainqueur allemand : être occupant.
Il est interdit d’interdire= rejet des vieux interdits de la morale juive.
Prise de corps des Juifs dont on dispose à sa guise.
En 68 on interdit d’interdire, on rejette violemment les limites imposées par la vieille morale Judeo-chrétienne.
La morale fondée sur la force et l’apologie du corps qui fut celle des nazis ; l’utilisation de l’autre comme objet ; le fait qu’il est licite de se servir du corps des autres en vue de satisfaire ses volontés, va devenir le fondement de la morale de 68, laquelle deviendra morale d’Etat dont le point d’orgue est l’adoption de la loi portant « mariage pour tous ». La recherche du plaisir et de la jouissance individuelle comme base de la nouvelle morale d’Etat. Pas d’entrave. Pas d’interdit. Comme Houellebecq l’a parfaitement montré dans son roman « Les particules élémentaires », cette morale de la jouissance sans entrave aboutit nécessairement à la violence, à la mort.
Point commun entre ces deux morales, celle des nazis et celle des post soixante-huitards : le rejet des valeurs issues de la Bible.
Sous la botte nazie, on exclut brutalement les Juifs du présent et du passé. En Allemagne on brûle les livres des auteurs juifs et bientôt les Juifs eux-mêmes.
En France, on les met de côté en adoptant dès les premiers mois de Vichy, le « statut des Juifs » par lequel on fait de ces gens, en toute légalité, des parias.
Cet Etat de Vichy, né de la défaite, cet Etat moribond exerce ainsi sa toute-puissance sur une catégorie de la population sans défense, les Juifs (bientôt sur toute la population), en disposant de leurs emplois, de leurs biens, de leurs corps vivants et morts.
La France d’après 68 rêvant de prendre symboliquement la place de l’Occupant répète jusqu’à la caricature, sa geste antisémite.
Depuis 68 se construit un imaginaire politique dans lequel la cause du mal est le Juif pris en la personne de l’Etat d’Israël et le bien est le Palestinien dont la légitimité politique résulte non d’un combat politique, mais de ses crimes terroristes contre les Juifs, de sa haine pathologique d’Israël.
Sous l’Occupation allemande, le voyage en Allemagne était un « must ». Abetz organise des tournées en Allemagne : « Derain, Vlaminck, Despiau, Dunoyer de Segonzac, Othon Friesz parcourent ainsi le territoire du Reich… » (Paris allemand, page 342). Lorsque l’on revient, on n’a rien vu des atrocités commises par les nazis.
Après 68 le voyage en « Palestine » devient également incontournable pour toute une frange d’intellectuels et de dirigeants. José Bové n’est pas le dernier à s’inscrire dans ce cycle de soutien à la terreur palestinienne et au processus de diabolisation d‘Israël. Mais comme ses aînés, il est aveugle à la violence et la haine antisémite : celle des nazis hier, celle des Palestiniens aujourd’hui.
Pour ces dirigeants, pour ces intellectuels, héritiers directs du régime de Vichy, le tueur de Juifs qu’est le terroriste palestinien est devenu une sorte d’icône, tout comme l’était hier le soldat allemand, paradant fièrement sur les affiches couvrant les murs de Paris.
C’est par l’usage de la terreur que les Palestiniens font leur entrée dans le champ politique.
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Destruction-humiliation de la nation et du peuple français
C’est ainsi que 68 inaugure un long cycle au cours duquel le peuple français est appelé à rejouer l’épisode de la Collaboration et de Vichy.
Les élites dirigeantes ont pris la place occupée jadis par l’Allemand.
Le peuple est réduit en servitude par une bureaucratie tatillonne et proliférante ; par une fiscalité et des prélèvements obligatoires confiscatoires. Les classes moyennes se paupérisent pendant qu’une toute petite minorité s’enrichit de manière démesurée.
La sinistre farce de la « construction européenne » accompagne ce processus de dépossession de l’identité et de la souveraineté du peuple français.
Seuls le mélange, la mixité, la perte de soi, l’accueil et la valorisation de l’autre sont validés tout comme hier seuls le soutien et l’apologie des relations avec l’Allemagne étaient concevables. Hier comme aujourd’hui, le Français n’a de légitimité, n’a une identité acceptable que s’il est en couple.
Seul, il n’inspire que mépris à nos dirigeants.
Le règne des élites arrogantes coupées du peuple s’installe
Jusque dans le moindre détail, vont réapparaître les éléments de ce vaste transfert au terme duquel une France appauvrie, humiliée, fait de nouveau face à une Allemagne triomphante, toute puissante.
Le cycle de la répétition inaugurée avec la défaite de juin 40 est accompli.
S’il y avait incontestablement dans le mouvement de masse de mai-juin 68 une aspiration à plus de liberté et plus de participation à la maîtrise de la vie, cette aspiration a été dévoyée par les gens en place, ceux qui avaient le pouvoir et qui ont récupéré le mouvement à leur profit.
Ce pouvoir est détenu en 68 par les gens qui ont vécu le traumatisme de la défaite de juin 40 et l’humiliation de l’épisode de l’occupation.
Ces gens au pouvoir ne vont opposer aucune résistance aux revendications de la rue.
Comme leurs aînés, ils capitulent face à la force.
Par certains aspects et non des moindres, 68 est la dérisoire répétition de juin 40.
L’exclusion d’Israël
« La conférence pour la paix au Moyen-Orient » qui doit se tenir à Paris dimanche prochain, qui fait suite à nombre de manifestations de la politique française hostile à Israël, est le fruit empoisonné de cette nouvelle forme de soumission française à la force et à la haine.
C’est ainsi que ce pays, miné par un chômage endémique ; par un endettement catastrophique, vivant en permanence sous la menace du terrorisme musulman… c’est ce pays qui s’octroie le droit de décider pour le Juif-Israël (ce qu’il ne fait pour aucun autre Etat ou peuple).
C’est ainsi que nos dirigeants actuels se permettent de convoquer une Conférence internationale pour décider du sort d’un Etat démocratique indépendant, Israël.
C’est ainsi que la France persiste à être le fer de lance du processus de diabolisation du Juif-Israël.
Quoi ! Personne ne les a donc informés ? Ces gens-là ne savent pas que le monde a changé ? Se peut-il que nos dirigeants ignorent que le Juif-Israël n’est plus le Juif d’hier ? Celui dont elle pouvait disposer à sa guise ?
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