CHAPITRE 6
La triste victoire du diable dans l’Eglise
J’ai découvert avec une infinie tristesse au fil des années, dans le corps de Christ, la présence ici et là d’une étrange maladie que je croyais n’appartenir qu’à l’univers des régimes totalitaires où la mauvaise foi est la norme.
Certains, et parfois pas des moindres, constituent des dossiers. Ces dossiers sont rangés dans leurs armoires sans doute, mais aussi dans les tiroirs d’une mémoire implacable où ils sont accumulés pour l’éternité. Quand vous les rencontrez, invariablement semble-t-il (même si vous avez fourni de claires explications, des témoignages suffisants qui rendent caduques quelques vagues rumeurs), ils vous refusent le droit à l’innocence et vous « servent » régulièrement le catalogue détaillé de tous vos supposés méfaits. A partir d’un certain point, il apparaît clairement que votre « culpabilité » non vérifiée par un esprit serein et sain leur est utile pour user d’un contrôle sur vous. Car le vrai but de ces hommes est le contrôle. Leur péché est de ne pas vouloir chercher la vérité.
Car s’ils priaient vous concernant – et vous aimant – le Saint-Esprit qui ne veut en aucun cas diviser l’Eglise véritable, authentique corps de Christ, les informerait sur la vérité.
Ils ne veulent pas connaître la vérité et vos supposés échecs viennent conforter l’orgueilleuse conception de leur position de leaders.
Il est assez remarquable de relever que ce genre d’attitude chez un leader s’accompagne souvent d’un sens du territoire appuyé.
Que ce soit en Belgique ou en France, où je viens de vivre essentiellement ces quinze années écoulées de ministère, j’ai rencontré cet étrange état d’esprit chez certains pasteurs ou serviteurs ambitieux qui semblent se comporter comme des seigneurs moyenâgeux qui cherchent à partir d’un donjon à agrandir leur territoire, au mépris de toute autre réalité.
Je me souviens de ce pasteur des Assemblées de D.ieu de Belgique qui eut des paroles où la moquerie et le mépris le plus virulent s’exprimèrent, lorsque je fus appelé au sein de mon assemblée locale au ministère d’évangéliste. Je me souviens aussi avoir découvert avec stupeur qu’une petite église de maison que ma femme et moi avions établie de A à Z se trouva être nommée dans l’annuaire de ADD de Belgique comme étant sous la responsabilité de cet homme qui n’y avait jamais déposé le début d’un premier orteil.
Que voulez-vous ? Quand vous êtes conduit par le Seigneur dans des territoires (vierges de toute présence chrétienne, donc dans un esprit missionnaire) et que vous avez sans le savoir mis les pieds sur le territoire, pour certains très, très large, d’un duc ou d’un baron chrétien… il faut hélas en subir les conséquences.
Très étrangement, j’ai vécu une situation similaire de moquerie en France de la part d’un leader lorsque j’ai été clairement appelé au ministère prophétique et reconnu comme tel par plusieurs serviteurs de D.ieu.
Revenons à la manie des dossiers et à la mentalité que je nommerai « mentalité Stassi » chez certains. La réalité est que certains négligent aussi la parole de D.ieu qui nous exhorte à ne juger de rien avant le temps. Par exemple, Rom. 14.10-13 : « Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère ? Ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère ? puisque nous comparaîtrons tous devant le tribunal de D.ieu. Car il est écrit : Je suis vivant, dit le Seigneur, tout genou fléchira devant moi, et toute langue donnera gloire à D.ieu. Ainsi, chacun de nous rendra compte à D.ieu pour lui-même. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres ; mais pensons plutôt à ne rien faire qui soit pour notre frère une pierre d’achoppement ou une occasion de chute. »
Ou Jacques 4.11-12 : « Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d’un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or si tu juges la loi, tu n’es pas observateur de la loi, mais tu en es juge. Un seul est législateur et juge, c’est Celui qui peut sauver et perdre ; mais toi, qui es-tu, qui juges le prochain ? »
Nous connaissons tous aussi l’Ecriture qui nous exhorte à ne rien juger avant le temps : 1 Cor. 4.5 : C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors chacun recevra de D.ieu la louange qui lui sera due. »
En effet, seul D.ieu pourra établir une justice équitable et il est évident qu’au tribunal de Christ nous aurons d’énormes surprises.
L’expérience que j’ai brièvement décrite ci-dessus, vécue en Belgique, je l’ai aussi hélas vécue sous d’autres formes ici en France et je supplie ceux qui utilisent des dossiers invérifiés et qui se trouvent ou non en position de leadership, qui utilisent des jugements hâtifs sur quiconque, à mettre un terme à leurs actions, à se repentir. Car ils cherchent en fait le plus souvent à asseoir un pouvoir humain, voire à fuir, comme je l’ai vérifié malheureusement, leurs propres errements en accusant autrui.
L’histoire de la paille et de la poutre dont Jésus nous parle dans l’Evangile est hélas toujours d’actualité !
Comme disait un frère assez crûment dans une pastorale récemment, où il était question de lavement des pieds, il y a en France des pieds qui puent (l’expression est évidemment assez forte – et pour cause !). Mais je vois quant à moi des mains, et c’est une vision de l’Esprit qui n’a rien d’excessif, remplies de sang innocent.
Le syndrome de Caïn est très présent dans l’Eglise. Il est temps de laver nos mains dans l’eau de l’amour, ainsi que de réparer ce qui peut et qui doit l’être.
Il y a un véritable syndrome dans l’Eglise, que je qualifierai de syndrome de Staline, le syndrome des dossiers. Ce syndrome, s’il est dans un premier temps horriblement destructeur pour ceux qui en sont les victimes, crée une situation spirituelle de plus en plus négative pour ceux qui organisent et gèrent les dossiers.
Joseph Staline, l’ex-dictateur de la défunte U.R.S.S., devint à ce jeu malsain paranoïaque, despotique, cruel et tyrannique. Staline finit par voir des ennemis partout autour de lui, qui risquaient d’attenter à son droit hégémonique de tzar rouge.
Même le cercle des amis – c’est-à-dire des copains coquins – de Staline finit par passer à la « trappe ». Mais en même temps, entre cinquante et soixante-dix millions d’individus périrent dans des goulags affreux, camps sibériens, etc.
Frère, sœur, pasteur, leader, les dossiers que tu entretiens sur un tel ou un tel et que tu diffuses ou utilises d’une manière ou d’une autre mettront à mort la personne que tu accuses et juges complaisamment.
Mais que sais-tu ? Celui dont tu détruis la réputation et dont tu bloques le témoignage voire le ministère était peut-être un homme ou une femme choisi(e) par D.ieu pour amener au salut des milliers d’âmes. Et ces milliers n’auraient-ils pas pu en conduire d’autres milliers au trône de la grâce ? Que d’âmes envoyées au goulag…, à la mort spirituelle !
Mon frère, ma sœur, nous identifions bien sûr l’esprit de Jézabel derrière ces attitudes de jugement, de colère, de méchanceté entre nous. Mais ne sommes-nous pas souvent des outils bien forgés dans les mains de Jézabel ?
Ne serait-ce pas le temps de sortir de Babylone la meurtrière qui est un empire de confusion toujours plus croissant, et de mettre un terme à certaines complaisances qui finiront par détruire ceux qui les pratiquent ? Ne serait-il pas temps de pratiquer dans la sobriété un relationnel biblique, transparent, humble et rempli d’amour, afin de ne plus jamais être confrontés à ce genre de situation qu’illustre si bien la conversation ci-dessous ?
Lui : – Allo, frère ?
Moi : – Oui, j’écoute !
Lui : – Dis donc ! Un pasteur de mon entourage m’a rapporté ceci et cela te concernant. Je suis perplexe (il est surtout inquiet, étant votre « ami », que sa réputation n’en soit atteinte d’une manière ou d’une autre).
Moi : – Dis donc ! Pourrais-tu me donner le nom du pasteur qui t’a rapporté ces accusations assez grotesques, afin que nous le confrontions ensemble à ses dires ?
Lui : – Non, hélas ! Je ne peux pas. Car j’ai promis de ne pas le faire.
…
(Stupéfiante mais authentique conversation).
Ici, votre interlocuteur n’est absolument pas intéressé à vous faire du bien, à essayer de savoir si vous avez réellement commis quelque méfait pour vous amener si nécessaire à la repentance. Il n’est pas plus intéressé à connaître la vérité. Sa seule inquiétude est qu’il a deux relations dans le corps, l’une accusant l’autre, et son seul souci est de savoir de quel côté se placer pour ne courir aucun risque en ce qui concerne sa propre personne.
Voilà un scénario assez typique dans le style copains-coquins. Puis-je me permettre, pour clore ce chapitre, d’exhorter ici afin qu’une honte salutaire s’empare de ceux qui pratiquent de telles choses, dénués de tout courage élémentaire ?
Quant on lit ces témoignages, il semble que cela concerne des païens, des gens qui ne connaissent pas la Parole de Dieu et ses commandements et instructions. Mais non , ce sont des *serviteurs de Dieu* en fonction. C’est effarant de voir que là ou on devrait voir la manifestation de l’amour, de l’humilité, du respect et du soutien bienveillant de ses frères en Christ, il y a au contraire soif de pouvoir et de dominer, jalousie, lacheté, calomnie et mauvaise foi. Comment est-il possible alors de prendre soin des brebis? Merci Seigneur pour les vrais et bons bergers oints, qui au contraire, avec beaucoup de patience, d’humilité et d’amour annoncent et vivent la Parole de Dieu dans une vérité et intégrité totale, et vivent un relationnel sans compromis dans la vérité. Les brebis sont alors en confiance et se sentent en sécurité. Merci Haïm pour cette publication. Sois béni.