CHAPITRE 2
Un exemple de garde-fou biblique parmi d’autres que nous devrions tous nous décider à METTRE EN PRATIQUE AVEC UNE VOLONTE FAROUCHE ET UN REEL AMOUR D’AUTRUI.
« Ne reçois point d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou de trois témoins. » (1 Ti 5.19).
Au retour d’un voyage missionnaire, j’eus la désagréable surprise d’apprendre, au travers du téléphone arabe, que j’étais accusé d’avoir parlé de manière irrespectueuse, voire même irrévérencieuse, d’un certain pasteur en position de leadership en France. Nous étions dans le domaine de la calomnie et je découvris par la suite que la personne à la source de celle-ci avait habilement placé mes propos positifs et innocents sous un certain angle, dans un certain contexte, pour en faire l’exact inverse, des propos méchants et somme toute assez ridicules. Le but était de nuire, de diviser des frères, de réduire mon influence. La motivation, je ne souhaite pas la dévoiler, mais elle était de toute évidence ténébreuse, vengeresse, car j’avais dû mettre un frein aux « confidences » pour le moins scabreuses de cet homme au cours d’un voyage missionnaire.
C’est alors que, malheureusement, sans une paisible et prudente vérification, ce leader que j’avais prétendument cherché à atteindre négativement prit des décisions révélant un caractère réactif et susceptible. O ironie, je dois ici vous préciser que ce frère prétendument critiqué par moi n’était autre que l’homme aux propos acérés et moqueurs du restaurant…
Dans le cadre d’une campagne d’évangélisation dans notre cité, une équipe de jeunes de son assemblée devait venir nous prêter main forte quelques semaines plus tard. L’équipe reçut l’ordre immédiat de suspendre toute collaboration et il n’y eut pas de campagne d’évangélisation cet été-là dans notre ville…
Dans les mois qui suivirent, trois à peu près, les langues s’agitèrent beaucoup dans le paysage évangélique autour de mon nom. Car j’étais censé avoir commis l’irréparable, le crime de lèse-leadership !
Pendant toute cette période où les langues allèrent bon train, je ne pus que demeurer dans une totale expectative, entendant et percevant jacasseries et rumeurs sans jamais pouvoir expliquer mon point de vue.
Je n’avais pas manqué de respect à l’égard de ce leader. J’aimais ce frère, respectais le ministère et l’onction que D.ieu lui avait accordés. Par la suite, il m’arriva même de réussir à arrêter des énergies destructrices (tentatives de division de la part de certains, etc.) au sein de sa propre structure (preuve d’amour et de respect parmi bien d’autres).
Trois ou quatre mois après que les rumeurs aient largement fait leur œuvre à mon détriment, je fus convoqué à une confrontation face à mon accusateur, ce que j’acceptai en demandant à « comparaître » accompagné de mon épouse et d’un ancien de notre assemblée.
Le jour avant cette rencontre, je me mis en prière et le Saint-Esprit amena à la lumière un verset de la parole de D.ieu de manière très nette : « Ne reçois point d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou de trois témoins. » (1 Ti 5.19).
Le Seigneur me dit alors d’utiliser l’épée de Sa Parole comme unique défense. C’est ce que je fis au cours de la confrontation qui suivit, créant chez ce leader « offensé » et les autres personnes présentes, dont un président de fédération, un trouble certain.
Ces chers frères m’avaient donc, durant tous ces mois écoulés, causé dans le corps de Christ un tort bien plus considérable que le tort imaginaire que j’étais censé avoir causé à l’un d’eux, en laissant courir des bruits non-vérifiés.
Ils avaient méconnu un garde-fou essentiel qui, appliqué sobrement et avec amour (car l’amour ne soupçonne pas le mal), aurait évité bien des douleurs, bien des suspicions, bien des blocages relationnels, fruits de leurs réactions hâtives, blocages durables, hélas. Des expériences comme celle-là ne sont malheureusement pas rares.
La persécution par calomnie de la part du monde doit être pour nous une source de joie. Matth. 5.10-12 : « Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. »
Quelle source de honte n’est-elle pas quand elle provient du corps de Christ lui-même ? Mais doit-on encore considérer comme membre du corps ceux qui s’en excluent, au moins momentanément, en pratiquant de telles choses (la calomnie) ?
J’ai ainsi été en bute à de fausses rumeurs liées à des affirmations aussi diverses que :
– vivre en concubinage (accusation rapportée il y a quatre ans environ), bien que marié devant les hommes en 1977 et devant le Seigneur – après notre conversion qui date de 1981 – en 1983.
– avoir effectué un emprunt bancaire au nom d’une église et m’être enfui dans un pays étranger avec la somme (bref, presque un hold-up !).
– avoir empoché toutes les offrandes d’une rencontre de ministères que j’avais organisée (après avoir en réalité comblé le déficit en y allant de ma propre poche avec l’aide d’un ancien).
– on m’a rendu coupable d’un suicide à Paris (j’ignore quelles en furent les circonstances, mais j’en connais la rumeur).
– la liste n’est hélas pas exhaustive… loin s’en faut. Mais je préfère la limiter, car est-il nécessaire de s’alourdir sur de telles horreurs ?
Et lorsque je considère l’amour, la grâce et le pardon que D.ieu a déversé dans ma vie en 1981, je suis obligé d’admettre qu’en divers points, non du monde, mais de l’Eglise, on a dessiné de moi un portrait pire, bien pire que ce que j’étais même avant de connaître Jésus-Christ.
Quel esprit doit-on discerner dans ces choses ? D’autant que je ne dois pas être le seul, loin s’en faut, à être passé par là…
Allons, soyons francs et bannissons pour une fois cette terrible lâcheté qui est aussi un mal bien francophone ! Avouons-le, le diable est au balcon dans cet opéra-là ! Ne nous faudrait-il pas pour une fois cesser de monter à l’assaut les uns des autres, en expulsant l’accusateur des frères de nos rencontres, de la moindre de nos discussions et de nos cœurs ? La méthode : les garde-fous bibliques. Le carburant : l’amour, l’amour, l’amour !
Combien d’hommes, d’assemblées même, ont été montés les uns contre les autres, séparés, définitivement bien souvent, par le pouvoir d’une seule langue, d’une simple lettre déterminée à nuire… et l’absence d’élémentaires garde-fous, BIBLIQUES pourtant ?