Je bénis D.ieu, le D.ieu d’amour, de m’avoir préservé à ce moment du dépit, de la colère et du jugement, devant un si décevant spectacle.
Au programme de l’après-midi, après un temps de prière bien vite expédié, un pasteur belge partagea ses difficultés. La chose est compréhensible jusqu’à un certain point entre frères, car nous pouvons avoir besoin d’exposer nos souffrances devant les autres. Mais très vite, nous eûmes à subir un nouvel assaut de plaintes, critiques, gémissements en tous genres. Etait-ce l’effet de la bonne chère, du bon vin ou du petit café de la fin, tous semblaient subir cet indigne spectacle de manière bien morne. Un jeune serviteur de D.ieu d’une trentaine d’années, d’origine hindoue semble-t-il, manifesta son indignation et se retira.
L’après-midi se déroula dans un étrange malaise que l’on voulut clôturer par un temps de prière. Durant ce temps de prière, aucun parler en langues, aucune prophétie, aucun cantique spirituel… Une vision me fut donnée et je la communiquai. Je vis un homme, sous forme de statue grecque, dans une posture de prière. Les bras semblaient conduire les mains pour qu’elles se croisent dans un geste d’imploration. Mais dans ma vision, la chose était très claire : de mains, il n’y en avait point. Elles semblaient toutes deux avoir été tranchées au niveau des poignets. Le message était évident : D.ieu ne pouvait même pas écouter nos prières.
Je transmis ma vision. Je n’ai pas gardé le souvenir quant à savoir si elle fut prise en considération ou non. Rétrospectivement, je remercie D.ieu qui m’a si richement comblé de toute sorte de dons et de bénédictions en Esprit, et de Son amour, dans ma jeunesse et particulièrement après ma conversion. Car le spectacle auquel j’assistai ce jour-là aurait pu être fatal pour moi. Il n’en fut rien, heureusement.
Aujourd’hui, après quinze années de ministère émaillées de combats énormes, de souffrances et d’échecs – mais aussi de victoires – dus essentiellement aux méfaits de la langue de la part d’autrui, il m’a semblé nécessaire de rédiger cette mise en garde.
« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes… Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui souille l’homme… Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est rejeté dans les lieux secrets ? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est ce qui souille l’homme. Car c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies. » (Matth. 15.8-9-11-17-18-19).
Le pasteur de notre assemblée et moi retournâmes trois ou quatre fois à cette pastorale en France. Le blocage spirituel au sein de ces rencontres ne fit que croître et un scandale survint. Tant de rencontres de chrétiens, de serviteurs de D.ieu eux-mêmes, sont devenues stériles, interdisant toute présence du Saint-Esprit et créant un régime de sourde angoisse qu’une âme droite et sensible perçoit directement.
Faut-il ajouter que par la suite j’ai observé les « coulisses » de l’Eglise, de par mon ministère itinérant, en revivant des expériences similaires ? Pauvre France, pauvre Eglise de Jésus-Christ !
Le temps ne serait-il pas venu, dans un esprit de repentance, mais aussi un esprit de grâce, que chacun se pose pour lui-même des questions directes, franches, face aux injonctions toutes simples de la parole de D.ieu à ce niveau ?
Cher Haïm,
Tu parle dans ce passage qu’avec ton pasteur vous êtes retournés plusieurs fois dans cette pastorale et que le blocage spirituel ne fut que croître. Cela nous montre que très peu de pasteurs avaient ce désir profond de plaire à D.ieu, mais préféraient plaire aux hommes.
Or il est écrit dans Jérémie 17.5 : Ainsi parle l’Éternel : Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son cœur de l’Éternel ! et dans Jérémie 17.7 : Béni soit l’homme qui se confie dans l’Éternel, et dont l’Éternel est l’espérance !
Je ne porte aucun jugement, je trouve dommage pour eux car ils ont dû passer à côté des bénédictions que D.ieu avait pour eux. Toutefois j’espère pour eux qu’ils se sont repentis et qu’aujourd’hui ils se confient en l’Eternel.
Mais malheureusement, nous voyons que ces choses existent encore et se propagent dans les Eglises, c’est triste.