Les chefs de la diplomatie irakienne et syrienne se rendent en visite à Téhéran
Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré dimanche avoir demandé au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ainsi qu’au Conseil de sécurité d’imposer des sanctions à Israël, décrivant les attaques présumées comme « un crime odieux contre la souveraineté de la Syrie », rapporte l’agence de presse syrienne Sana.
Plutôt dans la soirée, la Syrie avait accusé Israël d’avoir bombardé son aéroport international.
L’aviation israélienne aurait effectué dimanche des raids contre des dépôts de missiles situés dans la banlieue de Damas en Syrie, a rapporté dimanche, la télévision d’Etat syrienne, des informations qui ont été confirmées par Al-Manar, un site affilié au Hezbollah libanais.
Selon des responsables syriens, une dizaine de cibles auraient été visées dans les secteurs de l’aéroport international au sud-est de Damas, et Al-Dimass au nord-ouest de la capitale syrienne. Les forces armées fidèles au président Bachar al Assad auraient répliqué avec des missiles sol-air.
Les sources syriennes affirment que les missiles ciblés étaient sous le contrôle du Hezbollah, la milice chiite terroriste libanaise qui combat aux côtés du régime de Damas contre l’opposition syrienne.
Des sources officielles syriennes ont confié à Mayadeen TV, proche du Hezbollah, que des « appareils israéliens ont lancé plusieurs raids près de l’aéroport de Damas ». Selon des responsables syriens, il n’y aurait aucune victime, tandis que d’autres sources libanaises affirment que « les cibles ont été atteintes ».
« L’ennemi israélien a effectué des attaques criminelles contre la Syrie visant deux régions sécurisées (gouvernementales) dans la périphérie de Damas. On ne signale aucune victime », a-t-on entendu à la télévision syrienne.
L’armée syrienne a officiellement réagi dimanche soir aux informations sur des raids attribués à l’aviation israélienne par les médias officiels du régime de Damas. « L’agression prouve qu’Israël est impliqué directement dans l’assistance au terrorisme en Syrie aux côtés des pays occidentaux et d’autres puissances régionales, ont déclaré des sources militaires syriennes qui ont ajouté que « des dégâts avaient été occasionnés à plusieurs sites à la suite des raids ». « Ces attaques ne nous dissuaderont pas de poursuivre la guerre contre le terrorisme sous toutes ses formes dans toutes les parties de la patrie », a conclu la source sécuritaire syrienne.
L’armée et l’aviation israéliennes ont mené plusieurs attaques contre des positions militaires depuis le début de la révolte contre le régime, en mars 2011.
La raid aérien israélien le plus récent aurait eu lieu, toujours selon des sources non israéliennes, en mars dernier, et visé des positions militaires dans la région de Quneitra sur le versant syrien du plateau du Golan.
Israël se refuse à tout commentaire, ce qui est généralement son habitude dans ce genre d’opération.
Les chefs de la diplomatie irakienne et syrienne en visite à Téhéran
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid
, se rend lundi à Téhéran pour une conférence sur l’extrémisme et la violence à laquelle doit également participer son homologue irakien Ibrahim al-Jaafari, a annoncé dimanche l’agence officielle Irna.
L’Iran est le principal allié régional du régime de Bachar al-Assad, et Téhéran a admis l’envoi de conseillers militaires en appui aux forces syriennes et aux milices pro-gouvernementales face à la rébellion armée et aux djihadistes, tout en démentant avoir déployé des troupes sur le sol syrien.
M. Mouallem doit rencontrer lundi son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, avant de tenir une conférence de presse commune à la mi-journée.
Le chef de la diplomatie irakienne est lui arrivé à Téhéran dimanche soir et s’est entretenu avec M. Zarif dans la soirée.
« La République islamique d’Iran était consciente dès le premier jour du danger de la violence et de l’extrémisme en Irak et sera au côté des Irakiens, qu’ils soient sunnites, chiites ou kurdes ou arabes jusqu’au bout », a déclaré M. Zarif lors d’une conférence de presse commune avec M. Jaafari.
Le chef de la diplomatie irakienne a déclaré de son côté que la présence des djihadistes de l’organisation de l’Etat islamique en Irak constituait « un danger stratégique pour les deux pays, ce qui oblige à élever au plus haut niveau nos relations et notre coopération ».
L’Iran aide le gouvernement irakien dans sa lutte contre les djihadistes de l’EI, qui contrôlent de large pans de territoire en Syrie et en Irak.
Pour contrer l’offensive des djihadistes, lancée le 9 juin en Irak, l’Iran a fourni des armes aux combattants kurdes et envoyé des conseillers militaires auprès des forces de Bagdad, tout en démentant la présence de troupes au sol.
Les médias et responsables militaires et politiques iraniens ont affirmé à de nombreuses reprises ces derniers mois que le commandant de la force Qods des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite du régime islamique, le général Ghassem Soleimani, avait joué un rôle déterminant dans la libération de plusieurs localités et régions irakiennes des mains de l’EI.
Washington a affirmé mardi que l’Iran avait mené des frappes aériennes contre les positions de l’EI dans l’est de l’Irak, sans se coordonner avec les Etats-Unis.
Un haut responsable iranien a confirmé en fin de semaine cette information dans un entretien avec le quotidien britannique The Guardian. L’Iran a mené des frappes aériennes « pour la défense des intérêts de nos amis en Irak », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Ebrahim Rahimpour.
« Nous n’avons aucune coordination avec les Américains. Nous ne nous sommes coordonnés qu’avec le gouvernement irakien », a-t-il ajouté d’après ses propos cités par The Guardian.
Mais un responsable du ministère des Affaires étrangères a affirmé samedi soir, sous couvert d’anonymat, que les propos de M. Rahimpour avaient été mal rapportés par The Guardian.
Téhéran ne fait pas partie de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre les djihadistes, et met en doute les visées réelles de cette coalition.
(avec AFP)