Sur saisie du Qatar, la Cour de Justice européenne a retiré mercredi l’organisation arabe palestinienne ‘Hamas’ de la liste des organisations terroristes. Cette décision va dans le même sens que celle du Conseil de l’Europe ainsi que de parlements et gouvernement européens qui ont voté la reconnaissance d’un ‘Etat de Palestine’, récompensant ainsi deux organisations – Hamas et Fatah – qui depuis leur création font leur marketing politique à coups d’attentats meurtriers, de chantage et de mensonges.

Ce qui est particulièrement révoltant dans cette décision européenne, même si elle est déclarée « provisoire », est qu’elle est présentée comme étant due « à un vice de forme » pourtant des plus sordides : « …le tribunal constate que l’inscription du Hamas sur la liste a été fondée non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d’autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d’Internet« .

Autrement dit, le caractère terroriste du Hamas n’est pas avéré car les accusations proviendraient de sources non-vérifiables ! On croit rêver ! La charte génocidaire du Hamas est un faux et les milliers de roquettes et missiles qui se sont abattus sur le Néguev occidental étaient probablement en carton. Les centaines de familles israéliennes frappées et endeuillées par le Hamas apprécieront sans aucun doute cet argument pseudo-juridique invoqué par la voix de la justice européenne !

Le dictionnaire Larousse donne la définition suivante du terrorisme : « Ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système ». D’autres sources précisent encore « que les victimes visées sont souvent des civils dans le but de frapper et intimider les opinions publiques ».

Il faut donc être aveugle pour mettre en doute le caractère foncièrement terroriste et fascisant du Hamas, et rien que de voir l’exultation de ses dirigeants suite à cette décision européenne donne la nausée.

Mais j’affirme ici que la nature du Hamas n’est considérée avec mansuétude par le Vieux Continent que pour une raison essentielle: son combat vise Israël et quelque part dans l’inconscient profond de la civilisation européenne il y a toujours de bonnes raisons de s’en prendre aux Juifs. Ou à l’Etat qui les symbolise.

Le monde est témoin depuis plusieurs décennies d’un phénomène croissant d’actes terroristes dont le point commun est qu’ils sont à 90% le fait d’organisations islamiques, et perpétrés au nom de principes liés à l’Islam politico-religieux : haine d’Israël, des Juifs, de l’Occident, des Chrétiens ou des régimes arabes corrompus. Les organisations terroristes portent des noms divers et variés indiquant des nuances géographiques, idéologiques, ou tactiques entre elles, mais elles ont toutes en commun la volonté de semer la mort et la panique au nom de la même culture politico-religieuse.

Qu’ils aient pour nom Fatah, Hamas, Al-Qaïda, AQMI, Boko Haram, Ansar Beit El-Maqdes, Da’ech, Jabaat Al-Nusra, Jihad Islamique, Hezbollah et Cie, et même si elles se combattent parfois entre elles, toutes ces métastases proviennent d’un même cancer qui s’étend sur la planète…jusqu’en Australie !

Mais si la grande majorité de la communauté internationale rejette le terrorisme qui nous déverse quasi-quotidiennement des images choquantes et touche de plus en plus de cibles dans le monde, elle est étrangement indulgente envers une seule catégorie de terrorisme : celui qui s’attaque à Israël. D’ailleurs dans le jargon médiatique, un terroriste devient subitement un « activiste » dès lors qu’il est lié au conflit israélo-palestinien !

La condamnation du terrorisme devrait être totale et se faire en fonction de ceux qui le pratiquent et non pas de ceux qui sont visés. Or il est incontestable que le terrorisme qui vise l’Etat juif bénéficie d’une certaine indulgence au mieux d’une « compréhension ». La constellation terroriste est ainsi artificiellement divisée en deux : il y aurait celle qui serait hégémonique, conquérante, impitoyable, donc condamnable, et celle qui serait acceptable, explicable, mue par je ne sais quel « désespoir » et « découragement » ou parce que faisant partie d’un « combat pour la liberté d’un peuple». Seul le terrorisme arabe palestinien entre dans cette seconde catégorie.

Même si la portée de cette vague de décisions anti-israéliennes en Europe reste symbolique, il est symptomatique de voir qu’au moment où le Vieux Continent commence à sentir approcher de sa gorge la lame effilée du cimeterre jihadiste, il montre tant d’indulgence envers le Hamas et soutien inconditionnellement l’Autorité Palestinienne qui appartiennent pourtant à ce même monde pervers et violent. Ou l’un expliquerait-il l’autre ? Le flot de décisions anti-israéliennes en Europe ne seraient-elles pas, consciemment ou pas, un gage donné aux troupes d’Allah pour tenter de conjurer le sort ?

Une fois de plus dans son Histoire, l’Europe ne s’honore pas et lâche une démocratie alliée pour capituler devant des barbares en espérant sauver sa peau.

Mais le peuple juif en a vu d’autres. Tous ces événements interviennent alors que nous célébrons la fête de Hanouca, qui vit il y a 22 siècles la victoire d’un petit nombre de Juifs convaincus sur la puissance hellénistique qui voulait étouffer la civilisation juive.

Tant d’empires et de civilisations, aujourd’hui disparus, ont tenté de nuire au peuple juif. Ils nous ont souvent blessés, meurtris, mais jamais détruits.

Shraga Blum est un journaliste indépendant qui contribue à l’hebdomadaire « P’tit Hebdo » et un analyste politique pour plusieurs sites internet en français