« Théorie ridicule qui ne tient pas la route » titrent RTL Info, La Libre, la RTBF et autres medias, s’appuyant sur l’expertise (ah ! les experts …) d’Alain Chouet.
Ce fonctionnaire français a été secrétaire à l’ambassade de France à Damas en … 1979 et il a dirigé brièvement de 2000 à 2002 le service « Renseignements de sécurité » à la DGSE. On retiendra de ce septuagénaire -que l’on suppose pensionné- sa déclaration : «Al Qaïda est morte dans les trous à rats de Tora Bora en 2002″.
Coninsx, de Kerchove, Cazeneuve, le Pape François, Diaz : de dangereux islamophobes propagandistes de folles rumeurs d’extrême-droite
Exit donc la déclaration de Michele Coninsx, patronne d’Eurojust, agence européenne de coordination judicaire qui, début juillet, affirmait détenir des informations attestant que des terroristes de l’Etat islamique se faisaient passer pour des réfugiés, estimant la situation « alarmante ».
Pas crédible, Gilles de Kerchove, coordinateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, qui, en mars 2015, appelait à la vigilance pour contrer le risque d’infiltration en Europe de jihadistes se faisant passer pour des réfugiés via les filières provenant de Syrie, Libye et Irak. De Kerchove avait alors averti que si l’Europe était principalement visée aujourd’hui par des attaques à petite échelle commises par des individus se réclamant du groupe Etat islamique, le continent n’était pas à l’abri d’un attentat de forte ampleur qu’Al-Qaïda (morte dans les trous à rats de Tora Bora selon Chouet. NdR) pourrait commettre « pour montrer qu’ils sont toujours là ».
Parano, le ministre socialiste français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve qui admettait récemment que l’infiltration de jihadistes parmi les candidats à l’asile était du domaine du possible, ajoutant candidement que la France « n’octroie pas l’asile à ceux dont nous savons qu’ils ont des activités terroristes » (sic). Propos confirmés par un fonctionnaire du service de renseignement français : « L’hypothèse est avancée. C’est une crainte du domaine du possible. »
Hérétique, le Pape François (également chef de l’Etat du Vatican) qui, dans une interview donnée ce 14 septembre à la radio portugaise Radio Renascença, déclarait : « La vérité est qu’à 400 kilomètres à peine de la Sicile, il y a un groupe terroriste incroyablement criminel. Ainsi, il y a un danger d’infiltration c’est vrai. (…) Personne ne prétend que Rome sera épargnée par cette menace ».
Irrecevable le constat du ministre de l’Intérieur espagnol Jorge Fernandez Diaz donné au journal conservateur ABC : « La grande majorité sont des réfugiés fuyant la guerre, la terreur ; mais nous ne pouvons oublier que Daesh est parmi eux et que ces barbares ont montré qu’ils ont la capacité d’exécuter leurs menaces. (…) Comment pouvons-nous douter que, parmi cette avalanche, des individus qui ne sont pas des réfugiés, pourraient les infiltrer ? »
Inconscient, le conseiller du gouvernement libyen, Abdul Basit Haroun, qui, dans une interview interviewé à la BBC, a mis en garde contre le danger d’infiltration de jihadistes de l’Etat islamique : « les trafiquants d’êtres humains cachent les djihadistes au milieu des migrants ».
Rêveuse, Madame Cooper, porte-parole de l’agence européenne FRONTEX en charge de la sécurité des frontières extérieures de l’Europe, qui déclare : « Bien entendu, cela (terroristes cachés parmi les migrants – NdR) reste un risque et nous prenons toutes les précautions nécessaires ».
Coninsx, de Kerchove, Cazeneuve, le Pape François, Diaz, Haroun, Cooper: de dangereux islamophobes, propagandistes de folles rumeurs d’extrême-droite ?
La revendication de l’Etat islamique d’avoir déjà infiltré 4.000 terroristes en Europe ne peut être évacuée sans autre analyse par les thuriféraires des Droits de l’homme. Le principe de précaution doit prévaloir.
Infiltrer des jihadistes parmi les réfugiés serait, selon cet expert, trop dangereux et prendrait trop de temps. Assertion douteuse : Les côtes grecques ne sont éloignées que de quelques miles nautiques de la Turquie et le passage par les enclaves espagnoles au Maroc ne nécessite pas un titre olympique de natation. L’objectif premier pour un terroriste n’est pas de se faire ficher comme demandeur d’asile mais bien de pénétrer incognito dans l’espace Schengen. On conviendra qu’il y a plus de chance de se faire oublier dans la masse des migrants que dans la file « contrôle de police » d’un aéroport européen. D’autant que le contrôle des passeports y est renforcé, menace terroriste oblige. Quitte à s’évanouir dans la nature lorsqu’il faudra remplir la demande d’asile à l’Office des étrangers local.
Encore que … : les centres d’enregistrement des demandeurs d’asile n’ont pas les moyens de contrôler via les bases de données d’EUROPOL le pedigree des candidats à l’asile voyageant pour la grande majorité d’entre-eux sans passeports. (En Belgique, seuls les dossiers douteux seraient transmis à la Sûreté de l’Etat. Encore faut-il pouvoir les détecter, ce qui n’est pas à la portée du premier fonctionnaire venu). De plus, les milliers de candidats à l’asile présents devant les bureaux de l’Office des étrangers sont parvenus à Bruxelles sans jamais avoir été sérieusement contrôlés lors de leur parcours européen. Le seul risque encouru par les faux réfugiés est de se voir délivrer un ordre de quitter le territoire lequel est rarement exécuté par contrainte.
Le retour clandestin en Europe dans le flux des migrants est pratiquement sans risque pour les jihadistes européens : on imagine mal un jihadiste « returnee » belge prendre un vol Ankara-Bruxelles, carte d’identité nationale en main pour rentrer à Molenbeek, Vilvoorde ou Anvers mission accomplie, prenant ainsi le risque de passer les années à l’ombre.
Les « infiltrés » sont déjà dans la place
Les événements récents (opération anti-terroriste à Verviers et à Molenbeek, attentat du Musée juif de Bruxelles et dans le Thalys, …) ont mis en évidence l’existence de planques mises à disposition d’islamistes clandestins par leurs sympathisants favorables à l’Etat islamique et autres groupes terroristes. Outre la menace d’infiltration via le flux de réfugiés, force est de constater l’infiltration islamiste en Belgique n’est pas chimérique. La ministre Milquet a donné son feu vert pour l’ouverture d’une section secondaire dans une école islamique de Schaerbeek dont un des administrateurs du pouvoir organisateur avait admis être sympathisant d’un mouvement terroriste algérien ; l’imam radical de Verviers s’est vu signifier son expulsion du territoire belge suite à ses prêches haineux mais est toujours sur le sol belge ; il a fallu des années pour que le directeur wahhabiste de la Grande Mosquée du Cinquantenaire soit discrètement expulsé vers l’Arabie saoudite ; le tunisien Trabelsi condamné pour faits de terrorisme et extradé aux Etats-Unis bénéficiait de la naturalisation belge ; idem pour ses complices Abdelkrim El Haddouti et Tarek Maaroufi ; Fouad Belkacem, le gourou de Sharia4Belgium condamné à 12 ans de réclusion (appel en cours) avait la double nationalité marocaine et belge ; Malika El Aroud, commanditaire de l’assassinat du commandant Massoud d’origine marocaine avait également la nationalité belge et son complice Lors Doukaev était russo-belge. Les exemples d’infiltrés sont malheureusement légion et posent la question du sérieux de l’examen des dossiers de naturalisation par la Commission parlementaire éponyme.
Nier la réalité de la menace d’infiltration sous prétexte du #pasdamalagame ne supprime pas celle-ci. Les moyens de la Sûreté de l’Etat actuellement trop limités, la lenteur d’une Justice belge à bout de souffle, le communautarisme opportuniste de politiciens aveugles désireux de ne pas froisser leur électorat, le lobbying d’associations et de collectifs pro-migration ne vont assurément pas dans le sens d’une réduction efficace du risque menaçant le citoyen. A trop tarder pour contrer la menace, le Premier ministre Charles Michel et son ami politique Juncker ne feront qu’accentuer les craintes justifiées de la population.
P.H