« Les paroles des sages sont comme des aiguillons; et, rassemblées en un recueil, elles sont comme des clous plantés, données par un seul maître. » (Ecclésiaste 12:13)
Les paroles de ceux qui sont avisés, habiles dans leur travail, rusés et subtils, instruits et réfléchis, prudents, ces paroles sont comme des aiguillons (dorbon) (Note d’Etzbetzion : lors d’une de nos études sur le texte en hébreu dans Exode 36 : 1-2-4-8, nous avions parlé des habiles artisans choisis par Moïse pour la construction du tabernacle dans le désert, dont était Betsalel, dont le nom signifie « à l’ombre de YHWH ». La traduction française du texte nous dit qu’il s’agissait d' »habiles artisans », comme s’il ne s’agissait que d’une qualité pratique, matérielle. Mais l’hébreu du texte originel, quant à lui, nous parle en réalité d’hommes « sages de coeur » – « ‘ha’ham lev ». La sagesse du coeur, voilà ce qui est requis pour construire à partir de la compréhension du sens profond de la tâche sainte à laquelle nous sommes appelés par YHWH, et à commencer par ce que nous bâtissons par nos paroles…).
Il est bon, lorsque l’on a vécu des choses avec Dieu, de consigner par écrit tout ce que Dieu nous a donné comme révélations, songes, visions. Quand on rassemble l’ensemble de ces paroles dans un recueil, le passage de l’Ecclésiaste nous dit que c’est comme si on soignait un troupeau, qu’on lui donnait une pâture comme un berger gouverne, enseigne, dirige un peuple comme un troupeau. Rassembler les paroles dans un recueil est synonyme de nourrir, paître des vaches, des moutons, brebis.
Ce recueil (assouf) qu’il nous faut faire alors est synonyme de collecte, magasin. Sa racine donne le seuil d’une maison et cela nous fait inévitablement penser à ces patriarches et prophètes qui jugeaient le peuple sur le seuil de la porte de la ville. «Matthania, Bakbukia, Abdias, Meschullam, Thalmon et Akkub, portiers, faisaient la garde (mishmar-shomrim) aux seuils (Asouph) des portes. » (Néhémie 12 : 25)
Lorsque Dieu planta un jardin en Eden ou encore lorsque Noé planta une vigne de l’Eternel, le terme utilisé est nata planter, établir, fixer, mettre, plantation, étendre, dresser, planteur.
Les clous plantés font aussi référence à la plantation d’un jardin, d’une vigne ou d’un peuple :
« Puis l’Eternel Dieu planta (Nata) un jardin en Eden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. » (Genèse 2 : 8)
« Noé commença à cultiver la terre, et planta (Nata) de la vigne. » (Genèse 9 : 20)
Les clous plantés nous font évidemment penser aux clous de la croix de Golgotha. Le clou « masmerah » est utilisé pour les battants des portes, pour le Temple, pour fixer une idole. A la croix, le serpent ancien ainsi que ses oeuvres ont été cloués aux yeux de tous.
« Il prépara aussi du fer en abondance pour les clous (Masmer) des battants des portes et pour les crampons, de l’airain en quantité telle qu’il n’était pas possible de le peser, » (1 Chroniques 22 : 3)
« et le poids de l’or pour les clous (Masmer) montait à cinquante sicles. Il couvrit aussi d’or les chambres hautes. » (2 Chroniques 3 : 9)
« Le sculpteur encourage le fondeur; celui qui polit au marteau encourage celui qui frappe sur l’enclume; Il dit de la soudure : elle est bonne ! Et il fixe l’idole avec des clous (Masmer), pour qu’elle ne branle pas. » (Esaïe 41 : 7)
« On l’embellit avec de l’argent et de l’or, On le fixe avec des clous (Masmer) et des marteaux, pour qu’il ne branle pas. (Jérémie 10 : 4)