Par Michael Vlach
Le but de ce document est de donner des citations de théologiens célèbres qui ont affirmé d’une certaine manière un avenir pour les Juifs ou la nation d’Israël. Nous avons également inclus des déclarations d’historiens qui ont fait des commentaires sur la perspective qu’avaient des théologiens d’une époque particulière ou d’un groupe particulier à propos de l’avenir d’Israël. (Merci de prendre note du fait que nous n’affirmons pas que tous ces hommes croyaient la même chose à propos d’Israël.)
Thomas d’Aquin
« Il est possible de désigner une fin, parce qu’il semble que l’aveuglement des Juifs perdurera jusqu’à ce que tous les païens choisis pour le salut aient accepté la foi. Et cela est en accord avec ce que Paul dit plus bas à propos du salut des Juifs, à savoir qu’après la conversion des païens, tout Israël sera sauvé. ‘Tout’ ne signifie pas ici que tous les individus, mais plutôt que ‘tous’ les Juifs seront sauvés dans un sens général. »
Thomas d’Aquin, « Super Epistolam Ad Romanos »; II.2, disponible à l’adresse suivante : http://www.tacalumni.org/Aquinas/TOMA_075.txt; Internet. Traduction de John Y. B. Hood.
Jean Calvin
« Paul cite ce passage (Romains xi.26) dans le but de montrer qu’il reste encore une espérance parmi les Juifs ; en dépit du fait que de leur obstination indomptable l’on pourrait inférer qu’ils ont été entièrement rejetés et condamnés à la mort éternelle. Mais parce que Dieu se souvient continuellement de son alliance, et qu’« Il ne se repent pas de ses dons et son appel » (Romains xi. 29), Paul conclut à juste titre qu’il est impossible qu’il n’y ait pas globalement un certain reste qui viendra à Christ et qui obtiendra le salut qu’Il leur a acquis. Par conséquent, les Juifs doivent être globalement rassemblés avec les Gentils, afin que les deux « deviennent un seul troupeau » sous Christ (Jean x.16)… Ainsi, nous avons dit que Paul conclut qu’Il [Christ] ne pourrait pas être le rédempteur du monde, sans appartenir à quelques Juifs, dont il avait choisi les pères, et auxquels cette promesse était directement adressée. »
Jean Calvin, « Commentaire sur le Livre du Prophète Esaïe, » Commentaires de Calvin, vol. 8, 269.
« Lorsque les Gentils viendront, les Juifs aussi reviendront de leur défection pour venir à l’obéissance de la foi ; et ainsi le salut sera rendu complet,… qui doit être rassemblé des deux ; et néanmoins de telle manière que les Juifs obtiendront la première place, étant, pour ainsi dire, le premier-né dans la famille de Dieu, puisque les Juifs sont le premier-né, ce que déclare le prophète doit s’accomplir, tout spécialement en eux ;… cela doit être attribué à la prééminence de cette nation que Dieu a préférée à toutes autres nations… Dieu revendique clairement pour lui-même une certaine semence, afin que sa rédemption soit effective dans sa nation élue et particulière… Dieu n’a pas oublié l’alliance qu’il avait faite avec leurs pères, et par laquelle Il a attesté que, selon son dessein éternel, Il a aimé cette nation ; et cela Il le confirme par cette déclaration remarquable – afin que la grâce de l’appel divin ne soit pas rendue nulle. »
Jean Calvin, « Epître aux Romains, » Commentaires de Calvin, vol. 19, 434-40.
Les puritains anglais
Iain H. Murray affirme :
« A partir du premier quart du XVIIe siècle, la croyance dans une future conversion des Juifs devint courante parmi les Anglais puritains. »
Iain H. Murray, The Puritan Hope: Revival and the Interpretation of Prophecy (Carlisle, PA : Banner of Truth Trust, 1971), 42.
William Perkins
« Le Seigneur a dit : ‘Toutes les nations seront bénies en Abraham.’ Par conséquent, j’en déduis que la nation des Juifs sera appelée et convertie pour participer à cette bénédiction : quand et comment, Dieu le sait, mais que cela s’accomplira avant la fin du monde, cela nous savons. »
Citation extraite d’Iain H. Murray, The Puritan Hope, 42.
Les théologiens hollandais du XVIIe siècle
J. Van Den Berg fait remarquer que de nombreux théologiens réformés hollandais du XVIIe siècle croyaient dans un salut futur des Juifs ou dans la restauration de la nation juive :
« … pour pratiquement tous les théologiens hollandais du XVIIe siècle, ’tout Israël’ indiquait la plénitude du peuple d’Israël ‘selon la chair’ : en d’autres termes, la plénitude du peuple juif. Cela signifiait qu’il y avait un fondement pour une attente d’une conversion future des Juifs – attente qui était partagée par une grande majorité de théologiens hollandais. »
J. Van Den Berg, “Eschatological Expectations Concerning the Conversion of the Jews in the Netherlands During the Seventeenth Century”, Puritan Eschatology: 1600 To 1660, édité par Peter Toon (Cambridge : James Clarke, 1970), 140.
La théologie réformée du XVIIe siècle au XIXe siècle
Willem VanGemeren écrit :
« Au lieu d’une position fixe sur Israël, la théologie réformée montre une remarquable ‘fluidité’ sur l’avenir d’Israël du XVIIe siècle au XIXe siècle. »
Willem VanGemeren, “Israel as the Hermeneutical Crux in the Interpretation of Prophecy (II)”, Westminster Theological Journal, vol. 46, #2, printemps 1984, p. 255.
VanGemeren écrit :
« … le XVIIe siècle vit un intérêt dynamique à propos des Juifs de la part des théologiens réformés continentaux et britanniques qui espéraient une conversion à grande échelle des Juifs et, dans certains cas, une restauration des Juifs en Palestine avant ou après leur conversion… »
VanGemeren, 257.
VanGemeren écrit :
« Les théologiens, dès Voetius (1609-1676), espéraient avec ferveur la conversion des Juifs. Il croyait que la communauté réformée devait faire face à sa responsabilité envers les Juifs en se consacrant à la prière, à la piété et à une saine interprétation des Écritures de l’Ancien Testament, et par une attitude de sympathie envers les Juifs. »
VanGemeren, 255.
Les théologiens spécifiques qui soutenaient une restauration future d’Israël, d’après Van Den Berg (Van Den Berg, 141-48), comprennent Gisbertus Voetius (1589-1676), Johannes Hoornbeek (1617-1666), Andreas Essenius (1618-1677), Jacobus Koelman (1633-1695), Johannes Coccejus (1603-1669) et Herman Witsius (1636-1708).
Jonathan Edwards
« Il n’y a pas de prédiction plus certaine que celle de la conversion nationale des Juifs dans Romains 11. »
Jonathan Edwards, The Works of Jonathan Edwards, vol. 1, Banner of Truth Trust, réimpression, 1976, 607.
Charles Hodge
« Le deuxième grand événement qui, d’après la foi commune de l’Eglise, doit précéder la seconde venue de Christ est la conversion nationale des Juifs… Une telle conversion nationale peut être affirmée… à partir de l’appel et de la destinée originels de ce peuple.
De même que le rejet des Juifs ne fut pas total, il n’est pas non plus le point final. Premièrement, Dieu n’avait pas l’intention de répudier entièrement son peuple, mais par leur rejet, Il voulait, en premier lieu, faciliter le progrès de l’Évangile parmi les Gentils, et ultimement faire de la conversion des Gentils le moyen de conversion des Juifs… Parce que, si le rejet des Juifs a été une source de bénédiction, à bien plus forte raison leur restauration sera le moyen de faire du bien… La restauration des Juifs dans leur privilège de peuple de Dieu est comprise dans les anciennes prédictions et promesses qui leur ont été faites… »
« La future restauration des Juifs est, en soi, un événement plus probable que l’introduction des Gentils dans l’Église de Dieu. »
Charles Hodge, Systematic Theology, vol. 3, James Clark & Co. 1960, 805 ; A Commentary on the Epistle to the Romans, Presb. Board of Pub., 1836, 270-285ss. Maintenant publié par Banner of Truth Trust.
Charles H. Spurgeon
« Je pense que je n’attache pas suffisamment d’importance à la restauration des Juifs. Nous ne pensons pas suffisamment à cela. Mais il est certain que s’il y a une chose qui est promise dans la Bible, c’est bien cela. »
Extrait du premier volume de Sermons, 1855, tel que cité dans Iain Murray, The Puritan Hope, 256.
« Le jour doit encore venir où les Juifs, qui ont été les premiers apôtres des Gentils, les premiers missionnaires qui nous ont annoncé l’Évangile à nous qui étions au loin, seront de nouveau rassemblés… Des bénéfices incomparables pour le monde sont liés à la restauration d’Israël ; leur rassemblement sera comme une vie d’entre les morts. »
Cité dans Murray, 256.
C. E. B. Cranfield
« C’est uniquement quand l’Église persiste à refuser d’apprendre ce message, quand, secrètement – peut-être même inconsciemment – elle croit que sa propre existence est due à un accomplissement humain et ne parvient ainsi pas à comprendre la miséricorde de Dieu pour ce qu’elle est réellement, qu’elle est incapable de croire dans la miséricorde de Dieu envers Israël encore incrédule, et par conséquent maintient la notion affreuse et non scripturaire que Dieu a rejeté son peuple, Israël, et l’a simplement remplacé par l’Église chrétienne. Ces trois chapitres [Romains 9-11] nous interdisent formellement de parler de l’Église comme ayant une fois pour toutes pris la place du peuple juif. »
C.E.B. Cranfield, “A Critical and Exegetical Commentary on the Epistle to the Romans”, dans The International Critical Commentary, vol. 2 (Édimbourg : T & T Clark Limited, 1979), 448.
George E. Ladd
« Le Nouveau Testament affirme clairement le salut de l’Israël littéral. »
George Ladd, “Historic Premillennialism”, dans The Meaning of the Millennium: Four Views, édité par Robert G. Clouse (Downers Grove, Illinois : InterVarsity, 1977), 28.
Karl Rahner
« … le rôle inachevé d’Israël dans l’histoire du salut est aussi reconnu (cf. Romains 9-11). »
Karl Rahner, Foundations of Christian Faith: An Introduction to the Idea of Christianity. Traduction de William V. Dych (New York : Seabury Press, 1978), 338.
Jürgen Moltmann
« Il est impossible que Dieu ait finalement rejeté le peuple qu’Il a choisi – Il aurait sinon dû rejeter sa propre élection (11:29)… Les promesses données à Israël restent les promesses données à Israël. Elles n’ont pas été transférées à l’Église. Et l’Église n’a pas non plus délogé Israël de sa place dans l’histoire divine. Dans la perspective de l’Évangile, Israël n’est d’aucune façon devenu ‘comme toutes les nations’”
Jürgen Moltmann, The Way of Jesus Christ: Christology in Messianic Dimensions. Traduction de Margaret Kohl (San Francisco : Harper, San Francisco, 1990), 35.
« En même temps, cette espérance primitive judéo-chrétienne d’un réveil de la nation des douze tribus lie Jésus dans une unité avec le peuple que les chrétiens gentils ne doivent pas détruire. »
Moltmann, 148.
Herman Ridderbos
« Il n’y a par conséquent aucune contradiction entre la définition de l’essence de l’Église du Nouveau Testament en tant que peuple de Dieu, et le fait de s’attacher à Israël comme l’objet du don irrévocable de la grâce et de l’appel divins. »
Richard De Witt (Grand Rapids: Eerdmans, 1975), 360.
John Murray
« Si nous gardons à l’esprit le thème de ce chapitre [Romains 11] et la forte emphase placée sur la restauration d’Israël, il n’y a pas d’autre alternative que de conclure que la proposition : ‘tout Israël sera sauvé’ doit être interprétée en termes de plénitude, de réception, de greffe d’Israël en tant que peuple, de restauration d’Israël dans les prérogatives et les bénédictions de l’Évangile, avec pour conséquence qu’Israël se détournera de son incrédulité pour embrasser la foi et venir à la repentance… En bref, l’apôtre [Paul] affirme le salut en masse d’Israël. »
John Murray, The Epistle to the Romans (Grand Rapids : Eerdmans, 1997), 99.
Millard Erickson
« Il y a, cependant, un avenir pour la nation d’Israël. Ils sont encore le peuple spécial de Dieu. »
Millard J. Erickson, Christian Theology, 2e édition (Grand Rapids : Baker, 1999), 1053.
Wayne Grudem
« J’affirme la conviction selon laquelle Romains 9-11 enseigne une conversion future à grande échelle du peuple juif. »
Wayne Grudem, Systematic Theology: An Introduction to Biblical Doctrine (Grand Rapids : Zondervan, 1994), 861.
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Merci pour ces citations sur la restauration future des juifs dans la foi.
Il est bon de nous rappeler ce grand événement avant la venue de Christ, la conversion nationale des juifs,