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Deux îles stratégiques scellent la fin de la guerre israélo-arabe © Jforum.fr

By 18 avril 2016mai 3rd, 2020Etz Be Tzion

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Le Deal des deux îles scelle t-il l’idylle entre les trois puissances stabilisatrices Israël, Egypte, Arabe Saoudite

et la fin officielle de la guerre israélo-arabe? 

Tout porte à le croire : Tiran et Sanafir ont été offertes à l’Egypte pour étrangler Israël. Deux fois, ces îles ont été conquises par Tsahal, en 1956 et 1967. On s’achemine vers des échanges de territoires garantissant les frontières, à Gaza et autour des blocs d’implantation en Judée-Samarie, avec la complicité égypto-jordanienne…

 

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Le roi saoudien Salman bin Abdul-Aziz Al Saud (à gauche) souhaite la bienvenue au Président Egyptien Abdel Fattah al-Sisi à l’aéroport international de Riyadh, le 10 Nov. 2015. (photo by FAYEZ NURELDINE/AFP/Getty Images)

Israël est-il en train de former une alliance avec l’Egypte et l’Arabie saoudite?

L’annonce du 9 avril par l’Egypte, du transfert de deux îles Tiran et Sanafir, sous souveraineté de l’Arabie Saoudite est survenue comme une surprise totale pour beaucoup d’observateurs au Moyen-Orient. Mais le seul pays qui n’a éprouvé aucune surprise, c’était Israël. Un responsable de haut niveau à Jérusalem a déclaré à Al Monitor, le 12 avril qu’Israël était parfaitement informé de ces négociations secrètes. Israël a donné son approbation à ce processus et n’a pas demandé à rouvrir le dossier du  traité de paix avec l’Egypte, même si l’accord dicte que tout changement territorial ou transfert de souveraineté sur une terre égyptienne qu’Israël a rétrocédé constitue une violation du traité.

Israël estime, en fait que renforcer le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et maintenir un dialogue avec l’Arabie Saoudite sont deux éléments cruciaux pour la stabilité de la région.

Les discussions entre l’Arabie Saoudite et l’Egypte sur le transfert de ces îles étaient en cours depuis des années, alors qu’Israël s’opposait fermement à ce geste. Le simple fait que ce transfert ait pu s’octroyer à présent le soutien d’Israël reflète la profondeur de ces intérêts partagés entre les trois camps concernés : Le Caire, Riyafd et Jérusalem – même si les Egyptiens et les Saoudiens continuent de préférer le label « Tel Aviv ».

Il s’agit d’un véritable coup de théâtre géostratégique et diplomatique. L’ancien chef du Shin Bet et membre du Likoud à la Knesset, Avi Dichter, a déclaré le 12 avril dans une interview avec la station de Radio Kol Israël, que cette mesure est l’une des plus importantes, survenues sur le plan diplomatique entre deux pays arabes au Moyen-Orient. Le Ministre de la Défense Moshe (Boogie) Ya’alon, lors d’une courte célébration préparatoire à Pessah, avec des reporters militaires, a rappelé et confirmé qu’Israël a, en effet, a donné son pelin accord au cours de cette action, et que l’Etat juif a même reçu un document écrit signé par toutes les parties (dont les Saoudiens).

Ce document confirmait la poursuite de liberté de navigation d’Israël dans le Détroit de Tiran où ces deux îles stratégiques sont situées. Le Détroit de Tiran mène vers le port israélien important d’Eilat. De plus, Ya’alon a remarqué que les Américains ont été impliqués en tant que partenaires à ces négociations et sont aussi signataires de l’accord. Ainsi, a souligné Ya’alon, Israël a reçu toutes les garanties nécessaires.

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Selon un responsable de haut-rang de la sécurité, qui s’exprimé pour Al Monitor sous couvert de l’anonymat,Ya’alon a insisté auprès de ses associés sur le fait que la coopération sécuritaire entre Israël et l’Egypte avait franchi un sommet jamais franchi jusqu’alors. Les appareils de sécurité des deux pays partagent les mêmes intérêts. Les Egyptiens, par exemple, aident Israël à contenir et encercler le Hamas à Gaza.

Ce geste récent – le transfert des deux îles à l’Arabie Saoudite- révèle une partie du dialogue qui s’est établi entre Israël et ses voisins sunnites. Un responsable haut placé israélien de la sécurité, qui s’est confié à Al Monitor, a ajouté certains détails : les relations qu’Israël cultive dans la région sont profondes et importantes.

Les pays arabes modérés n’ont rien oublié de la période ottomane et sont très inquiets de la puissance grandissante et de l’élargissement de deux empires non-Arabes : l’Iran et la Turquie. Dans ce contexte, de nombreux acteurs régionaux réalisent qu’Israël n’est pas le problème, mais la solution. Le dialogue entamé par Israël avec le pays sunnites importants demeure essentiellement « sous les radars » (hord de l’attention publique), mais il s’approfondit tout le temps et porte ses fruits.

L’action du Président égyptien Abdel Fattah el Sissi a soulevé de virulentes critiques en Egypte. Les opposants du Président stipulent que, selon la Constitution égyptienne, il n’a pas l’autorité de renoncer au territoire égyptien, mais Sissi a très justement contré ces critiques : ces îles appartenaient à l’origine à l’Arabie Saoudite, qui les a transférées à l’Egypte en 1950, dans le cadre d’un effort général visant à étrangler Israël par le Sud et d’empêcher les Forces de Défense d’Israël (Tsahal) d’en prendre le contrôle. Israël s’est lancé dans deux guerres (La Guerre du Sinaï ou du Canal de Suez, en 1956 et la guerre des Six-Jours en 1967) pour forcer l’obtention de ses droits de navigations dans la Mer Rouge.

Israël s’est emparé deux fois de suite de ces îles, mais les a ensuite restituées deux fois à l’Egypte. Désormais, ce cycle d’événements est arivé à son terme et les Egyptiens restituent les îles à leur propriétaire originel, l’Arabie Saoudite. C’est un geste de bonne volonté du Président El-Sissi envers le Roi Salman bin Abdul-Aziz Al Saoud, alors que les Saoudiens se sont portés garants pour rendre l’économie égyptienne solvable au cours des cinq prochaines années. Les Saoudiens font des investissements massifs en Egypte et fournissent un soutien financier qui permet à l’économie égyptienne d’éviter tout effondrement.

Il y a un autre aspect du transfert égyptien des îles à l’Arabie Saoudite : par le passé, on a soulevé plusieurs propositions, concernant des échanges régionaux de territoires, avec pour objectif de résoudre le conflit israélo-palestinien. Le cadre est, en principe, simple : l’Egypte élargirait le terrain sud de la bande de Gaza et permettrait plus d’espace ouvert et de marge de respiration aux Palestiniens de la Bande de Gaza. En échange de ce territoire, l’Egypte recevrait, de la part d’Israël, une bande étroite sur la ligne de frontière des deux pays, dans la région du désert du Neguev israélien et du Sinaï égyptien.

Les Palestiniens, en retour, transféreraient la souveraineté des blocs d’implantations de Judée-Samarie à Israël. La Jordanie pourrait aussi se joindre à une telle initiative. Elle pourrait contribuer à proposer des territoires qui lui appartiennent et en recevoir en échange [on pense au sud sunnite de la Syrie]. A ce jour, cette approche  a été catégoriquement disqualifiée par les Egyptiens de l’ère d’Hosni Moubarak. Maintenant qu’il semble que les transferts territoriaux deviennent une possibilité viable, dans les nouvelles conditions qu’affrontent le Moyen-Orient, l’idée d’échanges territoriaux entre Israël et l’Egypte est à nouveau ouverte. Par le passé, ces possibilités d’échanges de terres brûlaient l’imagination de beaucoup dans la région. A son heure, l’ancien chef du Conseil National de Sécurité d’Israël, le Général-Major Giora Eiland avait conduit une initiative régionale à ce sujet. Mais il s’était fait contrecarrer par l’Egypte.

Pourtant, tout ne va pas fonctionné sur des roulettes du jour au lendemain. Il n’y apas d’équation simple au Moyen-Orient et cela reste vrai dans ce cas. En Israël, il y a ceux qui sont préoccupés par l’influence grandissante de l’Arabie Saoudite en Egypte. Cela se reflète par la fondation de madrassas d’inspiration islamique saoudienne et le risque de radicalisation de type sunnite en Egypte. Mais ces pessimistes restent la minorité. « Il est important pour Sissi de se renforcer et de survivre, c’est lui la clé de la stabilité dans la région », déclare une source diplomatique à Jérusalem, sous couvert de l’anonymat.

A la lumière de l’éloignement de l’Amérique vis-à-vis de la région et l’accueil glacial que l’Egypte a reçu de la part de Washington ces dernières années, l’assistance saoudienne et le soutien d’Israël à l’Egypte sont perçus comme cruciaux pour la stabilité de Sissi au pouvoir. Et, pour compliquer la situation un peu plus, on peut ajouter les tentatives de réconciliation entre Israël et la Turquie. Elles ont été continuelles depuis de longs mois, lors de négociations marathon entre les deux camps.

Un responsable israélien haut placé a confié à Al Monitor que les Egyptiens ne veulent pas voir les Turcs empiéter dans la Bande de Gaza et sont fermement opposés au rapprochement entre Jérusalem et Ankara. C’est la raison, selon cette source, pour laquelle l’accord de réconciliation n’a pas encore abouti et que le fossé n’est pas comblé entre les deux camps. Dans l’état actuel des affaires, il est possible que les Turcs et les Israéliens finissent par accepter le fait qu’ils ne peuvent pas parvenir à un accord complet et qu’ils concluent un rapprochement seulement partiel : un échange d’ambassadeurs, un réchauffement limité des relations et rien de plus.

Israël est assis sur un dilemme particulièrement épineux : entre son désir de normaliser ses relations avec la Turquie, qui pourrait aussi assurer le signature d’un accord de livraion de gaz naturel d’Israël à la Turquie, à la suite des découvertes de ces dernières années de ces réserves de gaz naturel au large des côtés israéliennes. Et son désir de promouvoir l’émergence de cette entente israélo-sunnite qui devient une  pierre angulaire stratégique de la sécurité nationale israélienne.

Auteur

Traduction de l’hébreu :  Sandy Bloom

Source : al-monitor.com

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