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EHAD-UNITE de Haïm Goël /Extrait N° 9 : Nous n’avons pas été créés individualistes, mais individualités relationnelles  

Chapitre 4

 

Nous n’avons pas été créés individualistes, mais

individualités relationnelles

 

 

Jésus a été sur cette terre l’homme à la plus forte personnalité du point de vue relationnel, et c’est pourquoi son rayonnement a atteint tant d’hommes tout au long de l’Histoire.

Quelle personnalité notoire, hors christianisme même, qui ne se soit questionnée sur Lui ? Nietzche, Napoléon et bien d’autres l’ont fait.

Citons une anecdote :

Une personnalité du monde politique (Talleyrand) demanda un jour à Napoléon quel était le personnage, roi, empereur, général qui l’avait le plus impressionné. Napoléon de répondre : « Jésus ! » Interloqué, son interlocuteur lui fit remarquer que Jésus n’avait qu’une armée de 12 disciples seulement, bien peu de choses…

Napoléon clôtura l’échange par ces mots : « Oui, mais aucun roi ne s’est installé dans les coeurs comme Lui l’a fait ! Moi j’ai essayé de m’imposer à l’Europe entière, avec l’appui d’armées, sans y parvenir… »

 

Le rayonnement de la personne de Jésus, et ses Paroles, ont en fait le pouvoir d’atteindre tous les hommes encore aujourd’hui, de même qu’elles eurent le pouvoir d’atteindre tous les hommes ayant existé sur la face de la terre. N’est-ce pas ce que l’apôtre Paul déclare, lorsqu’il écrit :

 

    « Etant monté en haut, Il a emmené des captifs, et Il a fait des dons aux hommes. Or, que signifie : Il est monté, sinon qu’Il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ? Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. » (Ephésiens 4 : 8 à 10).

 

Il est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses – seul un être parfaitement relationnel avec l’univers entier pouvait monter au-dessus de tous les cieux et remplir toutes choses. Après s’être adressé à tous les hommes, étant même descendu dans les régions inférieures où séjournaient les âmes de tous les hommes décédés avant Sa venue, Jésus a donc aussi rempli tout le domaine de l’Histoire humaine avec son message : LE SALUT. La rédemption par L’AMOUR, LA GRACE.

 

Au pied de la croix, le centenier déclare : « Assurément, cet homme était Fils de D.ieu. » (Marc 15 : 39). Toute la sagesse humaine, encadrée par la force virile, la volonté agressive, les calculs guerriers de cet homme de combat, habitué au corps à corps, membre d’une des armées les plus triomphantes que la terre ait portées, s’est trouvée fracassée devant la personnalité étonnante de l’homme sur la croix au point de déclarer : « Assurément, cet homme était Fils de D.ieu ».

 

    « Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours, et l’oeuvre de l’Eternel prospérera entre ses mains ». (Esaïe 53 : 10).

 

Quel était le secret de Jésus ? Quel était le secret de cet homme si humble, si doux ? Voyez-le avec des enfants ! Avons-nous déjà vu souvent un pasteur, même, se diriger vers des enfants délibérément au cours d’une réunion, se diriger vers eux pour leur parler, les bénir ? Et pour nous-mêmes, qu’en est-il ? Connaissons-nous les secrets dans le coeur des enfants ? Jésus les connaissait. Il savait par exemple que l’âme de l’enfant reste imprégnée de la réalité de D.ieu longtemps, avant de perdre toute innocence.

 

J’ai le souvenir précis d’un enfant qui, à l’âge de trois ou quatre ans, se précipitait régulièrement sur les grandes grilles au fond du jardin familial pour contempler à la fin du jour l’immense disque solaire rougeoyant, en train de disparaître derrière l’horizon. Bien au-delà de ce spectacle du disque embrasé, il questionnait l’univers, en percevant le « doigt » ordonnateur et créateur. Derrière ce spectacle naturel, il discernait pleinement une volonté surnaturelle et il la questionnait, sachant qu’il s’agissait bien de « quelqu’un ». Dans sa profonde innocence, sans en faire part à quiconque, l’âme de l’enfant sait : son âme est tellement pure et elle ne juge pas. Elle « sait ». L’esprit de l’enfant est lisse, son intelligence encore « ouverte » sur les êtres et les choses. Il est encore profondément relationnel.

 

Il lisait dans le comportement des « grands », des adultes et il discernait bien des secrets. Son regard plein d’innocence était un peu le regard de D.ieu. Jésus savait ces choses concernant les enfants, parce qu’Il était infiniment relationnel. Lorsque je parle dans cet ouvrage d’être « relationnel », je ne fais pas allusion à un quelconque mode social de communication, mais à quelque chose d’infiniment plus profond. Essayons de comprendre.

Pour cela, prenons un exemple très simple, matériel. Vous êtes sans doute confortablement assis dans un fauteuil ou sur une chaise, et lisez ce livre depuis quelques minutes. Peut-être avez-vous la très mauvaise habitude de lire, comme je le faisais étant jeune, le corps entièrement suspendu à la main droite, elle-même accrochée à la main courante d’un autobus virevoltant de gauche à droite ? Généralement, au bout de quelques instants, absorbé par ma lecture, j’oubliais complètement la main courante à laquelle tout mon corps était suspendu. De la même manière, cher ami lecteur, vous oubliez le confortable siège sur lequel vous êtes assis, en ce moment, après quelques instants de lecture.

 

Dans un domaine très matériel, vous êtes infiniment et intimement relationnel avec le siège ou la main courante et, occupé à autre chose, vous en avez perdu conscience très vite. D’un point de vue matériel, vous êtes donc extraordinairement relationnel et dépendant, ce qui implique aussi qu’une foule de choses sont dépendantes de vous, de vos actes, de chacune de vos décisions. Mais vous êtes aussi si vite oublieux !

Effectivement, si vous dépendez du chauffeur de bus qui vous conduira à votre travail le matin, pour arriver à temps à votre bureau ou ailleurs, le chauffeur de bus lui-même dépend de vous pour effectuer son travail et gagner sa vie. Nous devrions prendre le temps quelquefois de considérer chacune des choses du domaine visible autour de nous, pour réaliser à quel point rien ne subsiste, sans être en relations multiples, finalement, avec une quantité d’autres éléments et êtres. Si cela est vrai du visible, combien cela est-il encore plus vrai dans le domaine de l’invisible. Cette interdépendance de toutes choses, avec toutes choses, finalement, d’une manière ou d’une autre, est ce qui donne un sens à la vie. La perfection et les lois de ce régime d’interdépendance participent de l’harmonie universelle.

 

Ainsi sommes-nous, tout en ayant souvent perdu partiellement ou totalement conscience, infiniment relationnels avec le monde visible, matériel, et avec le monde invisible, spirituel, qui nous entoure. Cette perte de conscience constitue le « milieu vide », le vacuum, au sein duquel apparaît et se développe l’égoïsme (il y aurait un raisonnement de grande profondeur philosophique à développer à partir de là. Le mystère de l’iniquité sur lequel il ouvre automatiquement nous éloigne ici de cette démarche). L’être égoïste est tout simplement un être de plus en plus en perte de contact avec D.ieu, les hommes et l’univers. Certains êtres doués d’intelligence ou de talent peuvent particulièrement devenir victimes de cet état, car dangereusement obnubilés par leurs propres capacités, et aveuglés sur leur état. A des degrés divers, nous sommes tous concernés. L’être moins doué sur le plan intellectuel pourra compenser par une extrême ambition (jalousie) par exemple, et tomber dans le même piège.

Qu’en est-il de notre vécu chrétien ou dit tel ? Qu’en est-il de notre service, même ?

Sommes-nous en perte de contact avec notre entourage, obnubilés par notre ambition ou notre souveraine « intelligence » sur toutes circonstances. J’ai rencontré des pasteurs, capables de blesser des âmes au nom de leur souveraineté intellectuelle ou de leur ambition, ou de leur conception du comportement ou que sais-je d’autre… Tout ceci est subtil et nécessite une conscience sensible.

Il existe une volonté relationnelle et des lois relationnelles dans le domaine de la création visible, que nous ne percevons plus, hélas, à force d’habitude et d’ingratitude. Elles donnent cohésion et vie à l’univers. De même, devrions-nous connaître les lois relationnelles avec Celui de qui procèdent toutes choses et avec autrui. Voilà un vrai « milieu moral » pour le développement d’une belle intelligence. De la sagesse !

 

Une manière évidente d’illustrer cet univers de relations étroites dans lequel nous vivons, consiste à parler de ce que nous appellerons « loi des conséquences ». Chacune de nos paroles ou de nos actes produisent un effet. Nous connaissons tous cette histoire du coup d’ailes de papillon qui finira, du fait du mouvement qu’il imprime à l’air ambiant, par participer d’une manière ou d’une autre à la naissance d’une tornade à l’autre bout de la planète.

 

Il en est ainsi également dans le domaine moral et spirituel.

 

    «… la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt ! La langue aussi est un feu ; c’est le monde de l’iniquité… mais la langue, aucun homme ne peut la dompter ; c’est un mal qu’on ne peut réprimer ; elle est pleine d’un venin mortel. Par elle, nous bénissons le Seigneur notre Père, et par elle nous maudissons les hommes faits à l’image de D.ieu… » (Jacques 3 : 5 à 10).

 

Comment utilisons-nous notre langue ? Unis à D.ieu ou à Satan ?

Cette profonde interdépendance de tous avec tout et de chacun d’entre nous avec tous les autres a de quoi donner le vertige à nos esprits qui réclament si souvent la liberté de faire ce qu’ils veulent, quand ils le veulent et comme ils le veulent.

Force est de constater que notre monde est férocement individualiste, c’est-à-dire égoïste. C’est, par voie de conséquence, un monde qui s’appauvrit à grande vitesse. Le monde est rempli de foules immenses d’individus tous plus solitaires les uns que les autres car cherchant leur plaisir solitaire de façon effrénée sans le moindre souci des effets sur l’entourage ou l’environnement même immédiat. Les hommes ignorent hélas que le mépris d’autrui ne les met pas à l’abri d’une autre loi, la loi de la moisson : leur petit coup d’aile personnel partira, produira son effet… mais leur reviendra en retour.

 

L’univers d’interdépendance dans lequel nous vivons nous inclut aussi chacun individuellement, bien sûr. Cela signifie que tout ce que j’envoie comme « messages » autour de moi, tout ce que je fais, ce que je dis, produira un effet sur autrui, qui amènera une réponse, quelquefois instantanée, quelquefois à très long terme, vers moi. Lorsqu’en accord avec la Parole et l’Amour divin, j’agis de telle et de telle manière positive, je puis être assuré que, de près ou de loin, j’en recevrai une bénédiction en retour.

Un exemple simple entre mille dans le domaine concret : si je taille correctement mes arbres, ils donneront de beaux fruits. Ainsi est-il de ma langue si je la tiens en bride, si j’en taille régulièrement les mauvaises branches, il m’en reviendra des bénédictions et ma langue de surcroît « portera » finalement de bons fruits, des paroles positives.

Prenons un autre exemple. Si un homme lève la main sur son épouse, comment peut-il en espérer du respect ?

 

Il est des trahisons qui se pratiquent au mépris de la parole de D.ieu ou de la vérité tout simplement. Car certaines « trahisons » devraient, elles, être dignement pratiquées au mépris du copinage, du lâche esprit de clan. Si nous nous trahissons entre frères, quelle attente avons-nous encore sinon celle de la destruction, de la solitude ultime ?

Un autre exemple, bien scripturaire et magistral celui-là : « Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras ». (Ecclésiaste 11 : 1).

 

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  • Rivka dit :

    Il est vrai que l’égoïsme, le centrage sur soi voire l’indifférence tuent le relationnel. Je me souviens, il y a quelques années dans les bus à Jérusalem tout le monde se parlait facilement. On entendait toutes les langues, on essayait de de répondre tant bien que mal. Il y avait de la communication, de l’animation, de la vie. Depuis quelques temps je prends le tramway pour aller en ville. Quel différence ! Les gens sont tous sur leur téléphone portable, dans l’indifférence totale du voisin avec en plus un masque »sanitaire » qui ne permet même pas l’ébauche d’un sourire. C’est inquiétant !

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