Après l’Italie, et d’autres nations, nous aborderons certains aspects de l’Histoire de France qui nous semblent marqués par le même schéma et qui nécessiteraient de la part des chrétiens une réponse profonde pour que soit déliée l’atmosphère spirituelle de cette nation. J’aimerais terminer ce livre en examinant quelques exemples de vies d’hommes où le don de soi par amour a radicalement précédé toute forme d’action positive et où le brisement avait comme but le don de soi permanent, à l’inverse de la démission.
Chapitre 8
Le foyer aux normes bibliques
Examinons ce premier schéma d’un peu plus près. Il est sensé représenter la famille selon le souhait divin. Nous y voyons certains mots et groupes de mots tels qu’« esprit », « plan », « unité », « retour aisé des enfants vers D.ieu ». Ce sont les mots clés qui accompagnent ce schéma et nous allons les détailler.
Nous voyons aussi une grande flèche venue du haut, qui traverse la famille. C’est la flèche de l’Esprit, venue du ciel, elle traverse le père en premier lieu ; elle va vers la mère et se dirige ensuite vers les enfants. Elle donne le plan pour la famille et, dans l’unité, donne identité à chacun, ce qui permet un retour aisé des enfants vers D.ieu. (Ce qui est indiqué par la flèche remontante).
Dans ce schéma familial, sur base de ce que nous avons lu jusqu’à présent, le père est à sa place, la mère à ses côtés est également à sa place, les enfants suivent. La relation entre le père et la mère est harmonieuse et cette harmonie n’abolit pas les personnalités, mais bien au contraire les encadre joyeusement, les met en valeur.
Les parents détiennent le secret de leur relation, ils en jouissent et leur paix intérieure dans ce domaine attire immanquablement l’attention de leurs enfants de manière positive. Les parents en tant que modèles marqueront toujours et durablement l’esprit de leurs enfants. L’élément clé perçu par les enfants dans ce modèle parental biblique (où l’homme est passé par le stade d’une profonde mort à soi-même face à son épouse et à travers laquelle il a acquis spirituellement parlant une position de sacrificateur, une position de leader spirituel qui n’a pas besoin d’être revendiquée), est l’unité, le Ehad. La mère joue joyeusement et à son bénéfice le plus complet le jeu de la soumission loyale et transparente qui ne tient plus compte des légers dérapages de la part de son époux, qui reste un humain.
Les enfants percevront deux personnes unies profondément et durablement. Dans le cadre d’une union ordonnée selon des lois, un ordre dynamique, qu’il ne comprend pas encore nécessairement mais qui le rassure – et combien l’enfant a besoin de cela – l’enfant va se développer psychiquement, spirituellement et physiquement dans un environnement (le temps, l’espace) stable, clair. Comment douter qu’un tel enfant fasse aisément retour à D.ieu puisque son identité aura clairement pu se développer à tous niveaux et qu’il n’ignorera pas la source de la grâce en ce qui le concerne ? Cette unité a du sens et ceci est de loin le plus important. Car, combien de couples ont désiré l’unité sans la trouver, sans qu’elle fasse sens, sans qu’elle soit évidente aux yeux de leurs enfants ? Cette unité ressentie parfaite, d’une manière très claire par tout l’entourage, cette unité toute spéciale, parle à l’âme et à l’esprit des enfants de sens relationnel, de quelque chose qui met en relation harmonieuse avec l’univers et qui est pacifié.
En fait, ce sens relationnel qui accompagne l’Ehad, lorsqu’il apparaît dans un couple, parle automatiquement de l’amour de D.ieu, puisque D.ieu est amour. Ce sentiment d’unité issu en fait du coeur de D.ieu fait aisément tache d’huile en rassurant. Le couple et les enfants trouveront de quoi être comblés et un équilibre puissant, profond à tous niveaux.
Les retombées sur nos enfants seront immédiates et il se développera chez eux un sens relationnel, une sensibilité à D.ieu et à autrui que peu de choses finalement viendront corrompre de l’extérieur.
On assistera au développement d’une conscience et d’une identité claires et sensibles dans l’esprit des enfants ainsi que d’une vision riche et claire quant aux rôles époux – épouse et père – mère. Le climat serein préparera à l’enfant un arrière-plan confortable dans le temps de la découverte de sa propre identité.
A bien y regarder, ce qui explique tant de comportements déficients chez nos contemporains et tant de blocages et d’errance relationnelle à tant de niveaux, avec D.ieu, avec soi, avec l’autre, le couple, l’ami, la profession, l’Eglise, la société, etc. est toujours à mettre en phase avec un problème d’identité.
Faute d’identité juste, les hommes vivent des vies factices. En ce sens, nous pouvons dire que Satan dérobe dans la vie de centaines et de centaines de millions d’individus, jour après jour, des pans entiers de leur destin originel pour les assujettir à son univers.
D.ieu a pour chaque être humain, créé par Lui, une identité et un destin original. C’est également vrai pour tout le reste de la création. Il n’existe pas deux flocons de neige semblables, de même qu’un chat ne trouvera jamais nulle part une parfaite réplique de lui-même.
En ce qui concerne l’homme, D.ieu, qui l’a fait à Son image, a voulu que l’homme soit capable de communiquer à ceux qui dépendent de lui le thème d’une identité spécifique.
Ainsi, un père dira-t-il à ses enfants : « Vous êtes de la race des hommes ». Mais il précisera ensuite : « Tu es un garçon et tu n’es pas une fille. Tu es un musicien, mais tu n’es pas un athlète. Tu es un violoniste, mais tu n’es pas un chef d’orchestre, etc., etc. » Le secours de la prière est évidemment capital.
Il reviendra aussi au père d’enseigner toutes les règles qui permettront à son enfant de développer cette identité. Pour mieux comprendre nous pourrions transposer dans d’autres domaines d’activités : l’Eglise, l’entreprise, la nation, … Dans l’Eglise, par exemple, le ministère apostolique est le ministère auprès duquel nous devrions discerner le plus la dimension de père spirituel (c’était le cas pour Paul en tout cas). Associé aux quatre autres ministères et aux anciens des églises locales qui, notons-le
au passage, pour être désignés comme anciens (ou chefs d’anciens – évêques) devaient remplir certaines conditions familiales bien précises (voir 1 Timothée, chapitre 3), le ministère apostolique doit jouer ce rôle créateur communicateur d’identité au niveau collectif (l’identité chrétienne de l’Eglise). A un niveau plus particulier il aidera l’individu à découvrir son identité, appel, service, etc. dans le corps du Messie (Paul et Timothée, etc.).
Paul avait ces deux préoccupations : donner une identité au corps à travers la saine doctrine ; donner une identité spirituelle aux individus, les aider à entrer dans leur appel. Examinons à travers ses écrits la relation avec un Timothée par exemple. La grandeur de Paul résida partiellement dans le fait qu’étant apôtre il fut père. Aussi, que n’a-t-il pas donné de sa propre vie pour la croissance d’autrui, pour que ces jeunes disciples trouvent leur « identité » ? Identité et appel se fondant alors dans une clarté idéale.
Est-ce que pour la majorité des serviteurs de D.ieu, tous ministères confondus, et des anciens dans le corps de Christ aujourd’hui, cette attitude créatrice d’identité est clairement repérable ?
Avec honnêteté, nous devons pouvoir dire que ce n’est pas le cas généralement. Et ceci plus particulièrement peut-être dans nos nations européennes, mariolâtres et à dominante matriarcale.
Il n’y a pas de hasard, bien sûr, puisque nous avons en Europe un héritage spirituel où la notion de père spirituel a été de longue date évacuée (voir chapitre sur l’Italie).
Nos arrière-plans, même en tant que chrétiens évangéliques, sont lourds à ce niveau. Faut-il en conclure que nombre d’entre nous, serviteurs de D.ieu, anciens, ou déclarés tels, simples chrétiens, ne sommes pas souvent non plus dans nos foyers des époux et des pères bibliques ? Sans aucun doute, il nous faut répondre : non, nous ne le sommes pas souvent.
Dans ce schéma n°1, cet homme « don de soi » vers l’épouse, et les enfants, d’abord, est en position correcte pour recevoir la pensée de D.ieu concernant les siens, ce qui réjouit l’épouse et les êtres dans la zone de responsabilités lui incombant.
N.B. : Pour comprendre mieux encore, transposons sur le plan « Jésus – Epoux » – « Eglise – Epouse ».
L’homme et la femme ayant rejoint leur place dans le plan divin sont maintenant en position de recevoir la pensée de D.ieu pour leurs rejetons. Ceci est capital. Les choses de l’Esprit ne peuvent correctement s’exprimer dans une famille où le père et la mère n’ont pas rejoint leur exacte position biblique. C’est en fait tout à fait impossible et cela a des conséquences énormes sur le destin de chacun dans le foyer. Dans une famille idéale, que nous dirons donc de type patriarcal, le père est celui par lequel D.ieu souhaite passer pour indiquer les directions à tous égards dans la famille. C’est le sens de la flèche descendant de haut en bas sur votre schéma.
Un pasteur italien de Naples, le pasteur Ciano, me fit remarquer qu’effectivement il le constatait aujourd’hui à la lumière de cet enseignement, l’Evangile pénètre avec une très grande aisance dans une famille de type patriarcal et avec d’énormes difficultés dans une famille de type matriarcal (c’est-à-dire père démissionnaire + mère dominatrice). L’Esprit de D.ieu cherchera toujours, et ceci est l’essentiel, à passer par le père qui est considéré par D.ieu comme l’antenne réceptrice prioritaire de tout ce qu’Il a à communiquer au foyer. La sensibilité spirituelle que nous reconnaissons à nos soeurs, sensibilité particulière, ne nous autorise nullement à croire que D.ieu puisse les choisir elles plutôt que leurs maris pour ces choses. Car leur sensibilité spirituelle aiguisée leur vient en fait de l’homme, puisqu’elles ont été tirées de l’homme. Il revient à l’homme en premier d’exercer la prière, le contact régulier avec D.ieu, pour connaître les plans et les directives de D.ieu pour son foyer.
J’ai la conviction intime que ce modèle vivant est voulu par D.ieu et que D.ieu dirige à tous moments Sa pensée vers les pères qui écoutent ou n’écoutent pas, selon qu’ils sont démissionnaires ou non. J’ai la conviction intime que ce modèle est voulu par D.ieu pour tous les foyers et que D.ieu utilise celui-ci, même dans les foyers païens.
N’est-il pas écrit dans Matthieu 5 : 45 que : « D.ieu fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » ? En tant qu’homme, nous devons exercer notre ministère dans le foyer et D.ieu veut nous parler en ce qui concerne nos épouses. Nous avons des choses à leur communiquer de la part de D.ieu. Nous avons des choses à communiquer à notre foyer, globalement, en tant que navire familial, qui devront se répercuter dans l’Eglise et dans la société. Nos enfants ont une place à y prendre et nous devrions être à même de discerner longtemps à l’avance l’appel de D.ieu pour nos enfants, que ce soit dans l’Eglise ou dans la société.
A l’avantage des enfants, ce discernement de leur futur nous permet alors de prier pour eux efficacement. Il revient au père, écoutant la voix de D.ieu, de se préoccuper de leur éducation, de leur comportement moral, civique et spirituel. Nous retrouvons ce modèle de père dans le chef de Job, qui était un homme suffisamment à l’écoute de D.ieu pour présenter des sacrifices appelés à couvrir les transgressions éventuelles de ses enfants (Job 1 : 5).
Ce type de père en phase avec D.ieu pour la réception de tout ce qui concerne le vécu et le futur de ses enfants est admirablement illustré par Jacob prophétisant, communiquant la pensée de D.ieu à ses douze fils, desquels sont issues les 12 tribus d’Israël. Quel exemple !
En relisant ce passage de Genèse 49, nous pouvons réaliser à quel point Jacob pouvait proclamer les personnalités et les destins extrêmement divers de ses fils, leur donner « identité ».
Un père qui n’est pas à sa place ne sera pas capable de discerner la réalité profonde de ses enfants, car seul l’Esprit de D.ieu peut l’informer. Il s’exposera en cela à des loupés magistraux. Et comme la nature a horreur du vide, l’ennemi des âmes se chargera de combler ce vide.
Au moment d’écrire ce livre, Elishéva et moi sommes les parents de quatre fils. O combien différents sont ces êtres et ô combien j’ai dû freiner sévèrement, reprendre en moi ces tendances naturelles de la chair avec tout ce que cela implique de subjectivité face à nos enfants. L’homme qui n’est pas dans une position biblique s’expose vis-à-vis de ses enfants, et dans la manière de les diriger, à un manque de discernement qui sera très souvent lourd de conséquences. Chaque enfant est un être totalement différent et il convient de laisser l’Esprit de D.ieu développer pour chacun d’eux une identité vierge de toute oeuvre de la chair (projections, ambitions insatisfaites reportées sur eux, choix d’un idéal souvent inconscient qui flatte notre ego, notre orgueil). Exemple : l’oncle Albert qui a réussi en Amérique ou le grand-père Jacob qui était admiré de tous, modèles autour desquels nous organiserions un système d’éducation tyrannique, absurde.
Relire ce livre sur le site et les principes divins que le Seigneur t’a révélés , montre à quel point Dieu le Père qui est amour, a établi un ordre parfait pour la direction, la responsabilité et l’unité dans le foyer. Ce livre nous permet également de réaliser à notre honte, nos échecs souvent lourds de conséquences.
Merci beaucoup Haïm pour ces précieux enseignements !
Je les garde en tête ainsi que le schéma de la famille biblique.
RELIS ET RELIS et plus tard enseigne cela à d’autres. C’est un matériel qui m’a, nous a coûté très, très cher, il est précieux et ce que j’observe chaque jour le démontre toujours plus.
C’est une bénédiction pour moi de pouvoir relire sur le site EHAD-UNITE. C’est vraiment un trésor!
Cependant il n’y a pas les shémas et illustrations sur la version du site. C’est pourquoi je conseille à chacun d’acquérir ce livre, pour pouvoir en faire un sujet d’étude et le consulter à volonté.
Merci Haïm pour ce magnifique ouvrage!