Que s’était-il donc passé ? Que voulait me faire comprendre l’Esprit de D.ieu ? J’en eus l’explication deux ou trois mois après.
J’avais depuis toujours avec mon père une relation fortement imprégnée de négativité. Il y avait eu depuis toujours de part et d’autre des erreurs. J’avais été, comme tant d’autres aujourd’hui, un enfant frustré du regard d’amour qui crée l’identité et que peut seul donner un père profondément né de nouveau. Cette mentalité ne se rencontre même pas la plupart du temps parmi ceux qui se disent chrétiens et qui sont pères…
Comment pouvoir alors l’attendre dans un milieu où personne n’est né de nouveau ? Dans l’absolu, je n’avais donc aucune raison d’en vouloir à mon père, pour quoi que ce soit, et cependant nos relations étaient entretissées de crainte mutuelle, de ressentiment, de jugement et de mépris, tout cela généralement intériorisé, par une éducation stricte.
Réconcilié avec D.ieu, ayant décidé de pardonner, d’aimer, j’avais eu même l’occasion d’intercéder pour mon père de manière puissante et d’expérimenter l’intervention de D.ieu en sa faveur de façon tout à fait spectaculaire. Il me manquait néanmoins quelque chose de précis que la Bible nomme clairement et qui est du domaine relationnel. « Tu honoreras ton père et ta mère (c’est le premier commandement avec une promesse), afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. » Ephésiens 6 : 2 à 3.
Que voulait m’apprendre l’Eternel de bien précis, de bien particulier, dans le domaine des relations avec mon père et, au-delà, dans le domaine du combat spirituel ?
Peu après, au coeur d’une période conflictuelle entre mon père et moi, ce verset d’Ephésiens 6 : 2 me vint à l’esprit : « Tu honoreras ton père et ta mère… ». Le mot clé était dans ma situation « tu honoreras », « tu donneras de l’honneur ».
Je ne sais pas ce que pour vous signifie le mot « honorer ». Je réalisai peu à peu que D.ieu voulait me donner accès à une position clé pour le progrès de ma vie spirituelle et que l’échec que j’avais connu quelques temps auparavant avec cette jeune sataniste trouvait là son explication. Car il y avait une brèche dans ma vie, par laquelle Satan avait le droit le plus complet de s’engouffrer pour me tourmenter. J’étais là sans défense, incapable d’exercer ma foi, pauvre et nu. « Tu honoreras ton père et ta mère (c’est le premier commandement avec une promesse), afin que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. » (Donc que tu vives victorieux).
Dans ces instants, je réalisai qu’honorer son père signifiait quelque chose de tout à fait particulier, de très précis et de tout à fait extraordinaire et que, si j’arrivais à le faire, je prendrais ma place dans l’univers de façon toute nouvelle. Mon père était venu avant moi sur cette terre, je l’avais suivi et les fils que j’engendrerais me suivraient à leur tour. Il fallait à tout prix que je retrouve une position biblique face à ce père, pour que le bonheur, le sens d’une vie remplie, rassasiée de jours, puisse survenir, et que je puisse enseigner ces choses à mes propres enfants.
Je réalisai qu’honorer signifie placer dans son cœur la personne bien au-dessus de soi, la percevoir comme intouchable, comme hors de portée de toute accusation, de tout reproche, de tout jugement, quelles que soient par ailleurs les fautes et les erreurs inévitables de cette personne.
Je réalisai soudain que si j’arrivais à prendre cette position, je deviendrais biblique et également inattaquable par le prince de la rébellion, le glorificateur de la première tentative de parricide, contre D.ieu Lui-même.
Comment fallait-il agir, car cette position n’existait pas dans mon coeur, ni dans mon esprit ?
J’aimerais ici être très pratique et très simple, afin que chacun d’entre vous puisse à la fois examiner son coeur à l’égard de ses parents, et agir en conséquence… « Honorer mon père ». J’étais totalement incapable d’avoir cette attitude, mais D.ieu me montra néanmoins qu’il fallait que j’y accède en abandonnant toute idée de jugement, tout reproche, car tous jugements reviennent à D.ieu, et ceci est fondamental. Il s’agit là d’une règle à laquelle nous dérogeons de manière quasi systématique dans nos rela-tions quotidiennes, et nous dérogeons d’autant plus que notre propre justice entraîne automatiquement une « atmosphère » terriblement subjective qui à son tour renforce notre « besoin » de juger. Cercle vicieux dont les spirales tirent toujours vers le bas car le yo-yo est agité par Satan. Le jugement que D.ieu est amené à exercer est toujours un jugement qui implique justice et amour d’une manière que seul D.ieu peut pratiquer.
Dans tous les domaines relationnels aujourd’hui, il n’existe hélas que très peu d’enseignements bibliques, et cependant tant de justice humaine… C’est là, j’en suis persuadé, une source des plus puissantes de destruction de la force que devrait représenter l’Eglise sur la terre et, spécialement dans nos nations occidentales, plus encore peut-être aujourd’hui dans notre francophonie.
Assis à la table de notre maison de Stavelot, en Belgique, j’entendis l’Esprit de D.ieu me dire : « Ecris à ton père ».
J’obéis, posai la feuille blanche sur la table, la pointe du stylo sur la page… en découvrant que j’étais littéralement incapable d’écrire la moindre parole positive, respectueuse, affectueuse. Alors, dialoguant avec D.ieu, je Lui fis part de mon impuissance, tout en plaçant ma foi dans son désir. Ceci est important, si nous ne plaçons pas notre confiance, notre foi, dans le désir de D.ieu, dans les ordonnances écrites de D.ieu, quelles qu’elles soient, avec un coeur bon et honnête, aucun fruit ne germera.
Le Seigneur connaît nos incapacités, elles ne représentent rien pour Lui, car ses possibilités sont infinies.
(A l’instant même, vous qui lisez ce livre et qui avez ce problème avec votre père ou votre mère, si vous prenez la décision d’obéir d’un coeur bon et honnête à D.ieu, faites-Lui part de votre incapacité à obéir de manière sincère, profonde, avouez-Lui votre handicap !)
A l’instant où sortait de mon coeur l’affirmation de cette incapacité, D.ieu mit en mouvement en moi Sa capacité et la sensation très nette que ce problème que je ne pouvais ni régler ni véritablement porter, Il s’en était Lui-même chargé, en le portant à la croix de Golgotha.
Le ciel s’ouvrit et se déversa alors, sur cette feuille de papier vierge qui me désespérait quelques instants auparavant, une lettre de repentance dictée par le Saint-Esprit, où j’avouai également à mon père une affection dont je ne me serais pas cru capable. J’exprimai la reconnaissance puissante et sincère du fait qu’il était pour moi un père et que je le plaçais à partir de ce jour dans une position d’honneur inaltérable, et ceci avec une humilité libératrice qui me surprit. Je ne peux pas décrire ici les conséquences extraordinaires de cette lettre, mais je puis vous affirmer qu’elles furent positives et explosives, et qu’elle ouvrit la porte à D.ieu dans un nouveau champ de relations avec mon père.
Dans les temps qui suivirent, mon père et moi eûmes l’occasion de nous rapprocher l’un de l’autre, comme jamais je ne l’aurais imaginé. A l’heure où j’écris ces lignes, mon père, dont je puis dire aujourd’hui que je l’aime du plus profond de mon être, n’est pas encore né de nouveau. Néanmoins, je puis annoncer que, depuis lors, mon père a expérimenté de façon puissante et soudaine l’éveil d’une relation avec D.ieu. Cette relation entre nous a été éprouvée plusieurs fois déjà. Et savez-vous ce qui subsiste dans mon coeur ? Ce que D.ieu y a mis le jour où j’ai écrit cette lettre capitale et libératrice. Mon père reste et restera à présent toujours l’homme que j’honore et que je bénis au plus profond de mon coeur. L’homme des reins duquel je suis sorti.
Un des fruits les moins négligeables de ce changement radical d’attitude à l’égard de mon propre père est apparu dans toutes mes relations et dans mon ministère même, qui s’est affermi considérablement par la suite. D.ieu honore donc toujours Ses promesses.
J’ai eu l’occasion d’être nargué plus d’une fois par notre adversaire depuis cet événement marquant, mais plus jamais je n’ai connu un chaos aussi radical que celui que j’ai connu avec cette ex-prêtresse de Satan. Il n’y a pas de vraie participation au combat spirituel, sans avoir rejoint de manière précise, j’insiste, la Parole de D.ieu, dans toutes ses injonctions relationnelles.