Un regard rafraîchissant sur un vieux problème.
Le Palestinien Bassem Eid, 56 ans, a grandi dans un camp de réfugié de l’Est de Jérusalem, mais ce n’est pas Israël qu’il blâme pour ces années difficiles.
En fait, il dit qu’il préférerait être un réfugié palestinien en Israël qu’en Syrie, au Liban ou en Jordanie.
Il accuse la Jordanie d’avoir expulsé 500 personnes de la vieille ville de Jérusalem, en 1966 et d’avoir créé le camp où il a vécu durant 33 ans.
Eid vivait dans une masure de 24 m2, à l’intérieur d’un camp surpeuplé et, lorsqu’il était enfant, il n’y avait pas d’électricité, pendant environ 5 ans : « Nous luttions » (pour survivre).
Il n’a pu se permettre de déménager qu’en 1999, en Israël pour y trouver un appartement, lorsqu’il a remporté une récompense de financement international pour ses travaux sur les Palestiniens, concernant les droits de l’homme.
« Israël n’est pas un Etat d’Apartheid », dit-il, « c’est une démocratie ».
« Les Arabes sont soignés dans les meilleurs hôpitaux et ils étudient dans les meilleures universités d’Israël. Est-ce que cela se produisait aussi pour les Noirs, durant l’Apartheid? », demande t-il.
Eid a été emmené en Afrique du sud par l’association sud-africaine du Bureau des Députés Juifs », la Fédération Sioniste d’Afrique du Sud et d’autres organisations juives, pour contrer les messages diffusés au cours de la « Semaine de l’Apartheid israélien ».
Il a déclaré que les ingérences extérieures et les appels au boycott d’Israël ne fait qu’empirer la situation israélo-palestinienne.
La Semaine de l’Apartheid Israélien, qui a débuté lundi, permet aux groupes pro-palestiniens de comparer le traitement des Palestiniens à l’oppression des Noirs en Afrique du Sud, durant l’Apartheid.
Lers organisations qui soutiennent cet évènement l’utilisent pour appeler au boycott des produits israéliens, pour mettre Israël à genoux sur le plan économique.
C’est ce genre de choses, dir Eid, qui risque de mener à un « génocide des Palestiniens ». La Campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions veut que les usines des territoires disputés de Judée-Samarie/Cisjordanie ferment, mais la seule conséquence, c’est que ce sont les Palestiniens qui perdent leur emploi, dit-il.
A la suite des pressions de BDS en Europe, l’usine SodaStream, dans ce secteur, a dû fermer en octobre, pour se réimplanter dans le Neguev.
Pour Eid, le calcul est simple : 900 Palestiniens ont perdu leur emploi, et on en attend encore 1300 autres, ce mois-ci. Mais des médias indépendants disent que 500 autres Palestiniens ont perdu leur emploi.
Son message principal est que les Israéliens et les Palestiniens doivent résoudre leur conflit qui dure depuis trop longtemps et que les ingérences étrangères ne font « que de jeter de l’huile sur le feu ». .
Il fustige certains Sud-Africains pour avoir facilité cette comparaison d’Israël à l’Apartheid en Afrique du Sud, en disant que c’est injustifié et que cela ajoute à la haine déjà existeante entre Israéliens et Palestiniens.
Ce dont les deux groupes ont besoin, pense t-il, c’est d’une commission Vérité et Réconciliation, identique à celle de l’Afrique du Sud, visant à bâtir des ponts, et pas de haine supplémentaire.
Il ne manque pas de critiquer son propre peuple pour continuer de vivre au sein « d’une culture arriérée », en la désignant comme « primitive ».
Lui-même et son propre père ont appris les mêmes inepties à l’école.
» D’une génération à l’autre, il n’y a aucun progrès ».
« La culture arabe est uniquement fondée sur la religion », déclare ce Musulman pratiquant. « Nous continuons de percevoir les Chrétiens et les Juifs comme des Impies ».
Tous les pays arabes sont dirigés par des dictatures, ajoute t-il.
Il est en colère face à ce qu’il voit n’être que des actions autodestructrices de la part de son peuple.
« Depuis les années 1970, les Palestiniens sont devenus des experts dans l’art de perdre toute occasion qui leur est offerte d’avoir un pays pour y établir l’Etat Palestinien », dit-il.
Les dirigeants des Palestiniens, le Fatah, en Cisjordanie, et le Hamas à Gaza, ne respectent pas les droits de l’homme, ne conduisent pas d’élections ni n’aspirent à la démocratie et ils ne parviennent qu’à diviser les Palestiniens entre eux », selon Eid.
« Les pays normaux emploient des armes pour se défendre contre leurs ennemis. Le Hamas, qui dirige Gaza, utilise les civils pour se défendre lui-même », dit-il avec un profond dégoût.
L’ONU affirme qu’à au moins trois reprises, en juillet, au cours du conflit entre Gaza et Israël, l’organisme a découvert des armes entreposées par des partisans du Hamas dans des écoles de l’UNRWA à Gaza, faisant de ces écoles des cibles des missiles israéliens.
« Les Palestiniens ont souffert, au cours des 66 dernières années et personne – ni les Arabes ni les dirigeants palestiniens – ne nous a apporté la moindre aide.
« C’est la raison prinicpale pour laquelle je suis si en colère et aussi bouleversé ».
« Je ne veux pas que mes enfants connaissent le même genre de vie que j’ai eue ».
Il dit que le sort des Palestiniens ne peut qu’empirer.
« Notre situation est de plus en plus compliquée. Le monde est bien plus inquiet à cause de l’Etat Islamique et d’autres groupes terroristes, actuellement ».
Il dit que le monde finira par ignorer complètement le conflit israélo-palestinien.
Eid affirme que les Palestiniens de Gaza devraient se débarrasser de leurs dirigeants, encore au pouvoir après avoir été élus pour 4 ans en 2006. Les élections auraient dû se tenir en 2010, et rien n’a été fait.
« Les Palestiniens ont un besoin désespéré de démocratie ».
Katharine Child | 04 mars, 2015 00:00
Adaptation : Marc Brzustowski.